[ EP ] SLUMB, Reset remet les pendules à l’heure.
Reset, EP 4 titres du duo Slumb (sortie prévue le 24 avril chez Banzaï Lab)
Reset. Comme une remise à zéro. Et c’est ce que semble faire le duo Slumb, composé du pianiste/compositeur/producteur Julien Marchal et du beatmaker/producteur Senbeï. Remise à zéro car, plutôt que de penser égo(s) individuel(s) pour composer ce 4 titres à l’émotion à fleur, Slumb a pensé le tout en terme d’entité, à un seul cerveau, à une seule âme. Alors, faisant fi de leurs univers particuliers, les deux musiciens nous proposent un univers commun. Et le résultat défie les lois de la gravité.
D’un côté, vous avez le piano de Julien Marchal, minimaliste, aérien, épuré, mais dont les arpèges déroulent une sensibilité vaste comme l’étendue d’un océan. Chaque note porte, dans ses silences, une émotion, un sentiment. Comme un peintre, il esquisse les contours de ce que renferme l’âme humaine. Et en abolit les frontières physiques. Il n’y a dès lors plus aucune barrière. Le vent souffle dans nos têtes, brasse nos émotions, nous les livre sur un plateau d’argent d’où semble s’échapper une mélancolie épique, jamais grave, car elle porte en elle un espoir ténu.
Rythme cardiaque.
Pour être véhiculé comme il se doit, ce piano bénéficie de beats sanguins, eux aussi minimalistes, même s’ils semblent occuper énormément d’espace. Ils sont le penchant terrien du groupe, le relie au sol pour lui permettre de prendre appui sur quelque chose de solide. Ils sont le fruit d’un superbe travail de Senbeï, qui leur apporte une dimension organique certaine. Son inventivité foisonnante est ici parfaitement agencée pour le format pop, format qu’il transcende par une finesse d’arrangements arc-en-ciel. Pulsation cardiaque, les beats nous donnent le tempo, tandis que les collages et autres bidouilles lui donnent corps. Tout semble ici fruit, effectivement, définitivement, de la même entité. Celle d’un groupe à l’écoute de ce que cache le cœur de chaque être humain.
Les quatre titres de Reset placent Slumb devant une porte conduisant vers un autre monde, un monde où la beauté des hommes, simple, aurait pour but de détruire tous les préjugés, toute la bêtise, et non de courir vers une quelconque forme de profit personnel. Contemplatif et immersif, cet EP nous laisse dans un état parallèle, comme si nous rêvions éveillés. Et il n’y a pas de sentiment plus doux que celui-ci.
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On pense à Alpha Cassiopeiae ou Glass Museum
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