LIVE REPORT Minuit + Le Vertigo, La Citrouille (22)
Minuit et Le Vertigo, concerts du 19/04/19 à La citrouille
Rendez-vous nous était donné à La citrouille, SMAC de Saint-Brieuc le vendredi 19/04 pour assister aux concerts de Le Vertigo et de Minuit. L’occasion de découvrir Le Vertigo (que nous ne connaissions pas du tout), et Minuit (que nous connaissions un peu plus) sur la scène de ce lieu incontournable de la ville.
La première partie Le Vertigo devait commencer son set à 21h et, sans le moindre retard, commença à l’heure dite (comme se sera le cas de Minuit). Première constatation d’emblée : le son de la salle est très très bon, tout comme les jeux de lumières. Chaque instrumentiste est parfaitement audible, la voix lead est parfaitement dosée également, légèrement en avant des instruments.
Le Vertigo.
Pour ceux qui , comme nous, ne connaîtraient pas le groupe, voici quelques infos. Le groupe est composé de Camille Delage (chant), Sylvain Doudelet (batterie) et Ludivine Vandenbroucke (claviers, synthés machines). Originaire de Lille, le groupe a sorti 3 EP, Le vertigo en 2012 (4 titres), Like a piston in your head en 2014 (5 titres) et On the Shore en 2016 (6 titres). Un quatrième EP devrait arriver sans tarder. Voilà pour les présentations.
Le groupe entre en scène et l’occupe parfaitement bien. La claviériste sur la gauche de la scène, le batteur à droite, presque de profil, et la chanteuse au milieu. Tous trois se trouvent plus ou moins alignés, et si la chanteuse bénéficie du privilège de pouvoir se déplacer, nous sentons que personne ne cherche à se mettre plus que ça en avant.
À peine le premier titre entamé, nous sommes séduits par la voix de Camille Delage. Sa présence vocale est parfaite, capable de puissance tout en étant également à l’aise à un volume plus bas. Elle nous distille dans une parité presque parfaite, titres en anglais et en français (avec un titre en plus en anglais nous semble-t-il, si nous avons bien compté), reposant sur une électro pop pas déplaisante du tout.
Electro pop ou pop tout court ?
La question mérite d’être posée. Avec cette batterie, certes métronomique et parfois avare en démonstration de technique (rassurez-vous, le batteur est très bon), et ces sonorités de claviers/machines, nous pourrions opter pour l’électro-pop. Mais si des enregistrements de parties instrumentales font partie du show, nous préférons néanmoins ranger Le Vertigo dans la simple catégorie pop (parce que la batterie est humaine, ce qui fait la différence).
Les claviers sonnent modernes, évoquant parfois les orgues d’églises dans des morceaux plus posés, n’hésitant pas à lorgner vers un esprit plus « disco » (avec tous les guillemets d’usage) sur les morceaux plus enlevés. Nous notons que la musique du combo est en tension, c’est-à-dire qu’elle nous prend à bras le corps et que nous attendons un déferlement libérateur sur certaines fins de titres. Celui-ci n’arrive pas forcément à tous les coups, nous frustrant dans un premier temps pour mieux nous régaler sur le titre suivant. Nous notons également une certaine poésie dans les textes qui rendent le groupe plutôt attachant.
Au final, Le Vertigo nous a fait une bonne impression, entre tension et répit, qui demande que nous nous penchions plus sur les titres enregistrés en studio. Comme nous ne sommes pas radins, nous vous laissons découvrir C’est la nuit qui figurera sur l’EP à paraître.
22h30, Minuit
Au tour du groupe attendu de pied ferme par le public, à savoir Minuit. Pour ceux qui ne connaîtraient pas, nous dirons juste que ce groupe est constitué par les deux enfants Rita Mitsouko, à savoir Simone Ringer (chant) et Raoul Chichin (guitare), ainsi que par le bassiste (Klem Aubert) et le deuxième guitariste (Joseph Delmas). Les accompagnent sur scène ce soir-là un batteur, et un clavier (dont nous ne connaissons pas les noms, honte à nous). Le groupe a, à ce jour, sorti un EP 5 titres et un album, Vertigo (2018).
Ils étaient donc attendus par le public et nous pensons qu’il en a eu pour son argent, le public (venu nombreux car la salle d’une capacité de 400 personnes était remplie approximativement au ¾). Le son est puissant, les lights shows efficaces et la maîtrise de l’espace scénique l’est tout autant. Le tout dégageant une sacrée impression de professionnalisme.
Pros, carrés
Les instrumentistes sont tous des musiciens confirmés. Qu’il s’agisse du bassiste (qui slap à merveille) ou des deux guitaristes, nous sommes en présences de super techniciens. Simone Ringet au chant n’est pas en reste. Elle sait poser sa voix où il faut, même si parfois nous sommes un peu chagrins quand ses inflexions se rapprochent trop de celle de sa célèbre maman (mais bon, quand on a eu pareil exemple à la maison, dur de ne pas reproduire certains schémas).
Sur les morceaux plus calmes, son timbre ne nous laisse pas indifférent en revanche car il se démarque de celui de Catherine Ringet. Le batteur et le clavier font également le job de façon plus que convaincante et nous sommes tout enclins à croire que le groupe a peut-être trouvé là sa formation parfaite.
Des titres entraînants, des solos qui déchirent, et des moments plus intimes.
La marque de fabrique de Minuit se situe dans un environnement faisant penser aux années 80 tout en en étant détaché. Un peu comme s’il jouait un disco rock rétro futuriste en quelque sorte. Disco, il en est question notamment avec la reprise des Bee Gees (You should be dancing) qui met le feu à la salle. Les rythmiques d’une bonne partie du set sont dans cet esprit, déclenchant moult pulsations au niveau du bassin qui nous donnent l’envie irrépressible de nous trémousser sans restriction. Efficace, dansant, on adhère.
Pourtant, le groupe sait aussi jouer autre chose en posant ici ou là des titres plus posés, plus intimistes également (notamment après le rappel avec un titre traitant de la maladie d’Alzheimer, sobre et élégant). Simone Ringer laisse sa voix se poser sur des sons plus actuels, tandis que Raoul Chichin, et dans une moindre mesure Joseph Delmas, nous délivrent des solos inspirés (et inspirants). Leurs sonorités de guitare évoquent pour nous celle de Slash (Guns N Roses) ou Angus Young (ACDC).
Une légère déception cependant.
Tout le monde maîtrise son sujet sur le bout des doigts. Le set est bien dosé, quoi que légèrement déséquilibré à un moment (à deux trois titres du rappel), efficace. Le public est content. Pour notre part, nous ressentons une sorte de légère déception. Nous ne savons pas trop où elle se situe. Pas au niveau technique, c’est certain, ni au niveau du show (le groupe n’est pas hautain, chaque membre dégage une bonne énergie). Si nous devions expliquer cette déception, nous dirions presque que Minuit n’arrive pas à nous surprendre ou manque de modernité.
Ce manque est palpable au niveau des sonorités de clavier, nimbé d’une réverb typique année 80. Idem pour certaines guitares. Si de nombreux groupes surfent sur ces années parmi les plus mauvaises en terme de production, ils arrivent à insuffler une modernité dans la composition des tires, ce qui n’est pas forcément le cas ici. Mais nous sommes tatillons, car au final le concert de Minuit fut plutôt enthousiasmant et sympathique !
Site officiel Le Vertigo ICI
Site officiel Minuit ICI
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