ART ROCK Live report 20/05
La soirée de la veille a été particulièrement réussi, avec de beaux concerts, une belle découverte, et un public au rendez-vous (lire ICI). Nous ne pouvions pas espérer mieux. D’ailleurs, nous étions à deux doigts de penser que nous avions assistés à la meilleure soirée du festival, mais c’était compter sans Orelsan qui a littéralement tout pulvérisé ce dimanche.

IDLES
La soirée a commencé, pour nous, lors du set, sur la scène B, des déglinglos de Idles. Les Britanniques étaient ici pour percer le mur du son et faire pogoter sur la place de la préfecture, et le pari a été réussi haut la main ! Gros riff punk, chanteur imposant, charismatique, et un public sautant dans tous les sens, pas de doute, l’entame de notre soirée s’avère musclée. À noter, parce que nous aimons nous moquer, l’énorme chute du guitariste à droite de la scène. Nous n’avons pas très bien compris comment il s’y est pris, mais il a chuté depuis la scène jusqu’à derrières les grilles de la sécurité. Plus de peur que de mal, le valeureux guerrier du rock a repris sa place sur scène sans bobo notoire.

Jake Bugg
Nous avons rapidement dû quitter les chenapans Anglais pour rejoindre, sur la grande scène, un de leurs compatriotes, le folk-rockeur Jake Bugg. Celui-ci a joué un répertoire teinté de nuances folk/country, très inspiré par ce que peuvent faire les Américains, avant d’embrayer sur des rocks un peu plus puissants. Alternant les tempi, Jake Bugg a joué quelques balades tout à fait du goût de certains spectateurs qui en ont profité pour embrasser leur chéri(e). Belle ambiance, mis à part quelques longueurs entre les morceaux. Le groupe n’était pas très bien rodé, il manquait d’automatismes et Jake Bugg, en patron, a dû remettre ses accompagnateurs sur la bonne route à plusieurs reprises. Cela gâcha un peu le set du jeune homme, pourtant très bon au demeurant.

Tshegue
Sitôt le concert fini, retour vers la scène B pour y voir les Français de Tshegue. Arborant un magnifique manteau sur le dos duquel nous pouvions lire Vous n’avez pas répondu à mon regard, la chanteuse met rapidement le feu à la scène. Accompagné par 4 musiciens, portées par des percussions tribales puissantes, l’afro punk du groupe a tout pour séduire. Le public, très réactif, saute en rythme sous les assauts du groupe, le tout dans une bonne humeur que nous avons pu ressentir tout au long du festival. Nous serions bien restés plus longtemps, mais faute à un petit loupé au démarrage qui a retardé le début du set, nous avons dû les quitter après 3 titres seulement pour aller voir la tête d’affiche de la soirée sur la grande scène.
Une foule monumentale s’était établie sur la place. Quand nous disons monumentale, nous ne mâchons pas nos mots. Lors du show de Catherine Ringet la veille, le public s’était massivement déplacé. Pour Orelsan, nous avons l’impression qu’il s’agit de toute la ville qui est présente sur place. Nous nous frayons difficilement un chemin vers l’avant de la scène afin de pouvoir prendre quelques photos. Au coude à coude, nous arrivons tant bien que mal à fendre la foule, abandonnant à quelques mètres de l’espace réservé aux photographes faute de courage (le public est extrêmement dense). Peu importe, nous avons une vue directe sur la scène. À peine arrêtés, que nous entendons les premières notes retentir. La foule, électrique, réclame son héros du jour. Orelsan arrive, délire…
Nous étions à mille lieues d’imaginer un tel show. Si le public est hyper réactif, Orelsan ne ménage pas son énergie pour le rendre volcanique. Très pros, maîtrisant son répertoire et le rythme de celui-ci, il souffle à la fois le chaud et le froid pour électriser tout le monde. Le son est très maîtrisé, la balance parfaite (seule celle du vendredi (à lire ICI)était mauvaise au final), nous pouvons apprécier la qualité des textes du Caennais. Les réactions sont diverses dans la foule ; restituée sur l’écran géant sur la droite de la scène, nous voyons défiler des visages extatiques, des visages souriant et, sur un titre, un jeune homme en larmes. Les textes du rappeur font mouche, cette image sur l’écran en étant la preuve flagrante.
Nous notons ici le travail de titan offert par les services d’assistance. Devant la scène, où ça brassait méchamment, de nombreuses personnes se sont senties mal et ont été prise en charge par les secours. Pas d’incidents majeurs à dénoter, juste quelques chahuts un peu trop violents pour certains. Bref, le spectacle était superbe, la communion entre Orelsan et le public phénoménal… très grande prestation.

Petit Biscuit
Dur de se remettre d’un tel cataclysme. Pourtant, Petit Biscuit est le suivant à passer, et une nouvelle fois le public est au rendez-vous pour voir ce jeune prodige de l’électro. Contrairement à Orelsan qui était entouré d’une super bande de musiciens, Petit Biscuit, lui, est seul en scène. Derrière ses machines, il distille un son très dance, mais également des ambiances à la fois oniriques et festives. Néanmoins, peut-être à cause de notre âge avancé, nous sommes dubitatifs à propos d’un set où tout est déjà pré-enregistré sur des machines. Si sa musique est inspirante et inspirée, voir quelqu’un, aussi sympathique soit-il, appuyer sur des boutons pendant une heure relève d’un ennui total. Mais le public, lui, adhère et, au final, Petit Biscuit conclut les trois jours d’une belle façon.
Nous n’avons pas le courage de nous rendre au forum de la passerelle. Nous n’y aurons d’ailleurs pas mis les pieds durant les trois jours. Peut-être l’an prochain. En tout cas, à chaud, ce festival s’est très bien passé, à montrer des artistes au meilleur de leur forme. Un bilan sera lisible d’ici quelques jours, avec le recul nécessaire pour livrer un compte-rendu objectif.