22-27, de Tamino à Kids Return
Nouvelle sélection musicale
Cette playlist est une histoire de vie. De ses errances et autres addictions, à l’amitié sans concessions, à la spiritualité sans âge et sans nom. Il est beau de voir que cette période trouble, angoissante, trouve des éclats de lumière, des musiques qui font du bien à l’âme, ou cœur, et qui nous permettent de garder un œil orienté vers un peu d’optimisme. Cette sélection 22-27 ne manquera pas de vous émouvoir.
TAMINO
Se laisser happer par la profondeur de la voix et les sonorités ancestrale de l’oud. S’imprégner d’une ambiance, entre apports traditionnels et modernité. Avec un tact infini, Tamino dévoile The First Disciple, trait d’union entre l’orient et l’occident, entre l’ancien et le nouveau, avec une sincérité totalement bouleversante. Tout transparaît dans ces arrangements, dans cet art de transmettre l’émotion de façon brute et douce par cette voix de velours
Brute car quasiment pas retouchée (à l’exception d’effets accentuant l’émotion et un caractère presque épique), douce car provenant à n’en pas douter du coeur. Ce titre ne souffre d’aucun gros effet qui viendrait en alourdir l’âme, mais juste d’une production millimétrée et calibrée qui souligne sa beauté.
Ce titre, extrait de l’album Salhar, qui sortira le 23 septembre chez Communion/Virgin, est simplement une pure merveille à côté de laquelle il ne faut absolument pas passer !
SOMEONE
Un monde angoissant où les Hommes se terrent sous le sol. Ils en ressortent parfois affublés d’un scaphandre leur permettant de respirer. Monde post-apocalyptique qui n’empêche en rien de jeunes filles de vivre leur vie, malgré la présence plus qu’inquiétante d’étranges créatures, insectes géants qui rôdent et inspirent la crainte.
Nous aurions pu croire que Someone allait, dans In your arms, opter pour une musique sombre de laquelle ne s’échapperait aucun espoir, mais c’est presque l’exact opposé qui ressort de ce titre simplement chargé de vie. Elle dit de ce troisième single, extrait de son futur deuxième album Owls qui paraîtra en février prochain chez Tiny Tiger Records : « Ce qui suit est une journée remplie d’amusement et de jeu, parce que peu importe ce que le monde peut leur jeter, les enfants trouveront toujours un moyen de simplement… être des enfants. C’est une célébration du pouvoir de la joie et de l’amour contre vents et marées. »
La pop de la britannique trouve ici une ampleur nouvelle, peut-être moins introspective que par le passé, sans perdre pour autant de son regard sur le monde qui l’entoure. Niveau influences, elle évoque entre autre Air ou le trip-hop des années 90. Mais, pour tout dire, Someone fait du Someone, avec la même réussite et la même originalité de ton. L’attente jusqu’en février risque donc d’être particulièrement longue.
GROS COEUR
Nous avons tendance à l’oublier, faute à une littérature et un monde du cinéma ne mettant à l’honneur que cocaïne ou héroïne, mais le café est aussi une drogue. Comme les Rolling Stones avaient leur Brown Suger, Gros cœur a son Kawa. Musicalement cependant, rien à voir avec le rythm and blues des papys du rock, mais une musique psychédélique inspirée, rappelant de loin celle des King Gizzard and the Lizard Wizard et toute une ribambelle de groupes.
Nuance néanmoins. Ici, le psychédélisme se teinte d’un apport tropical qui renforce l’appartenance à la fameuse substance qui empêche de dormir. Ce petit groove supplémentaire ne manque pas son effet et prolonge le plaisir, sans amertume, de ce titre qui forcément fera désormais partie de notre quotidien (comme le fameux café quoi).
Le groupe Gros cœur, belge de son état, se produira prochainement sur les scènes de pays, mais également du nôtre. Il serait dommage de ne pas les y rencontrer et de célébrer la musique avec eux, autour d’une bonne tasse (ou bière, ce qui nous semble tout de même plus probable).
Dates : 03/09 Margny-les-Compiègne(fr) – Le bord de l’Eau 04/09 Paris – Petit Bain (tbc) 10/09 Hastière – Deep In The Wood 16/09 Liège – Les Nuits Indés 23/09 Arlon – L’Entrepot 25/09 Charleroi – Théâtre de l’Encre
WEEP WAVE
My desire est tout à fait le genre de morceau qui fait mouche chez nous. Porté par une ligne de basse qui impose son groove, très rapidement renforcé par une boîte à rythmes et divers effets rythmiques, le titre dégage un je-ne-sais-quoi de lofi imparable. Se télescopent pas mal de références américaines (Weep Wave est américain, ça aide), puisant leur source dans le rock indé du tout début des 90’s, voire même un peu avant. La ligne de chant est presque un chanté parlé, hyper efficace. L’atmosphère qui règne ici est celui de la tournée, période durant laquelle le titre a été enregistré.
Pour le reste, on succombe à ce côté hypnotique et dansant, qui repose sur peu de choses mais qui s’avère simplement génial, électrisant, euphorisant, car jamais dans une quelconque surenchère. Mais ce qui nous botte le plus, c’est surtout cette originalité de ton, ce côté détaché dont le charme opère. Il rend My desire simplement irrésistible, et c’est pourquoi nous ne résistons pas à le partager.
KIDS RETURN
Une histoire d’amitié, un pacte basé sur la confiance, voilà ce que délivre ce Lost In Los Angeles, superbement mis en images par Tara-Jay bangalter. On y suit le duo en chemin vers une (re)construction, l’un étant en bad trip, l’autre l’aidant à refaire surface. Il s’inspire de l’acte de naissance du groupe avec son voyage raté à Los Angeles. Raté, certes, mais qui n’empêche pas le retour des kids avec leur premier album Forever Mélodies qui sortira le 07 octobre.
Celui-ci est « un hymne à la mélodie, une réflexion sur la transition de l’adolescence à l’âge adulte et un remède au temps qui passe. Il incarne l’idée que la mélodie est éternelle, plus que l’homme. » Composé par le duo formé de Adrien Rozé et Clément Savoye qui en assurent aussi la production, il a eu recours à des musiciens live lors des sessions d’enregistrement (en analogique, il va de soi). Le résultat promet de belles choses. En attendant, vous pouvez toujours précommander le disque ici
Patrick Béguinel