[ EXCLU ] SAINT BERNARD, Cazillac // Une fugue (ensoleillée?)
Cazillac, premier extrait en exclusivité de Fugues d’août, nouvel EP de Saint Bernard (autoproduction)
Prendre le maquis, s’enfuir loin des survivants épargnés dans leur cœur creux, sous le ciel étoilé de Cazillac. Prendre la tangente, échapper aux galères, ne pas s’en faire, prendre la route, pour une fugue d’août. Vivre simplement. Nous retrouvons Saint Bernard qui nous revient après son « cracage » de début de confinement. Il annonce, pour le 25 janvier prochain son nouvel EP, Fugue d’août, dont Cazillac est le premier single.
Cazillac est un petit village du lot, dans le sud-ouest de la France. C’est à côté de ce village, également, qu’a été prise la photo (par Carla Rondeau) qui sert de visuel à cet EP. Étrangement cadrée, elle représente ou synthétise un peu le propos de cet EP ou mélancolie et joie semble s’entremêler sur un fond de musique échappée des années 80. Les synthés, effectivement, ne sont pas loin de nous évoquer ceux de Daho, ceux d’une certaine pop à la française, qui m’était autant l’accent sur le fond (texte) que sur la forme (pop joyeuse d’apparence, mais recelant souvent une certaine tristesse sous des apparats brillants). Ici, Saint Bernard reprend cette essence à son compte , de façon parfaitement équilibrée, délivrant plusieurs niveaux de lecture)
Une image inversée.
À l’image de cette photo (l’homme se baigne-t-il simplement ou bien est-il tombé à la renverse), c’est l’ambiguïté qui règne sur Cazillac. Musique rythmée, légère, nous sentons néanmoins poindre un malaise, une urgence dans les paroles. Un besoin d’évasion, de foutre le camp, de laisser les zombies, les galères, et pourquoi pas un virus, derrière soi, de se concentrer sur un ailleurs où le ciel étoilé serait source d’un mieux être existentiel certain.
Avec ce nouveau morceau et ce nouvel EP, Saint Bernard, qui a tout fait tout seul, ou presque (seules les voix n’ont pas été enregistrées dans son home studio), propose une alternative à la morosité ambiante et au froid et à l’humidité de l’hiver. Nous nous laissons entraîner, au fond de l’auto, au fond de l’eau, vers un espoir ténu, qui existera toujours, tant que l’amour sera. L’EP, dont la pochette, conçue par Mélanie Boutet, rappelle effectivement certains visuels des 80’s, est une plongée dans la poésie réaliste de l’auteur compositeur interprète qui y dévoile certaines fêlures avec une totale sincérité et une plume des plus habiles. On attend donc la sortie de Fugues d’août de pied ferme après les fêtes !
Revoir le clip de Cracage