[FULL MOON LITTLE HOUSE] Repartir, avec humilité

Les bases pour redémarrer une aventure.

June est un renouveau, nous confie Kévin Navizet, porteur du nouveau projet Full moon little house. Il arrive après une période de doute, après la découverte de la paternité et tout ce qui va avec de chamboulements profonds et magnifiques. Ce titre a été composé pour sa fille, à propos d’elle, de ce qu’il ressent, et il marque, outre une nouvelle maturité, une envie de reprendre la musique, sur des bases nouvelles et saines. L’humilité en est le maître-mot. Et les contours se dessineront sous le signe d’une exigence inédite.

Avant de se lancer dans l’aventure Full moon little house, il a fallu gommer, enterrer certaines blessures. Et cicatriser. Souvent nous lisons dans les biographies de groupes que certains membres s’en sont écartés « pour divergences artistiques ». Une façon comme une autre pour parler de guerres d’ego, guerres qui ont la fâcheuse tendance à creuser de sérieux traumatismes personnels et a laisser des traces indélébiles.

Il faut s’en relever, apprendre de ces blessures vives, pour repartir neuf. Kévin Navizet à laissé derrière lui un groupe dans lequel il avait mis beaucoup de lui. Il en était le principal compositeur, même si l’aspect collégiale du groupe, Pacific princess en l’occurrence, en faisait une œuvre collective. Ce groupe lui avait permis de faire quelques scènes et acquérir un début de notoriété, avant qu’il ne split.

En solo.

Il y a laissé pas mal de plumes, et nous sentons que si la page a été tournée ( notamment par sa réflexion mais également par toutes les expériences positives en amont et en aval de cette expérience, du soutien des proches et des autres rencontres fondatrices), la blessure intime y est encore vive. Elle est de l’ordre de celle qui engage une réflexion profonde sur la façon de faire de la musique, de maintenir la flamme vivante. Le recul, la compréhension de ses envies profondes permettent à Kévin Navizet d’appréhender Full moon little house avec une sérénité nouvelle.

Si l’envie est de jouer avec d’autres personnes, de fonder un groupe qui tient sur la durée, il ne souhaite rien heurter. L’annonce passée il y a quelque temps n’a pour l’heure pas donné de résultat, mais qu’importe. Il se lance dans cette nouvelle identité avec conviction et ce défi d’écrire un titre par mois, pendant un an.

L’objectif est double. Montrer sa musique et sa nouvelle patte, et surtout proposer un matériau qui restera auprès de lui, quoi qu’il arrive. On s’explique. Dans le cas d’une écriture plus collégiale, lorsque séparation du groupe il y a, il est dur de revendiquer la paternité d’un titre.

Avec Full moon little house, ce ne sera pas le cas. Quand de nouveaux musiciens se grefferont au projet, ils apporteront forcément leur touche, leur savoir-faire et un peu de leur âme aussi, mais la composition restera celle de Kévin.

Pas d’ego surdimensionné.

N’allez pas croire que cela soit une manifestation d’un ego surgonflé. Vous connaissez tous le proverbe « chat échaudé… », pas la peine de vous faire un dessin. En rencontrant le musicien, c’est tout le contraire qui nous assaille. Un homme simple, souriant, qui manque encore un peu de confiance en lui, qui cherche le juste équilibre (nous en reparlerons dans notre prochain article). En revanche, il sait ce qu’il veut, et surtout ce qu’il ne veut pas. Il a appris de ses erreurs, compris qu’il ne faut pas tout garder pour soi, qu’il faut exprimer ses doutes, ses envies, ne pas tout accepter « pour arrondir les angles ».

Plein d’une humilité qui lui est propre, plein d’une humanité également qui nous fait nous dire que ces futurs compagnons de route devront posséder cet élan commun, il nous parle à coeur ouvert. Son propos reste dans une tonalité constante, l’envie de servir la musique et non l’ego. Les musiciens qu’il rencontrera et qui souhaiteront rejoindre Full moon little house devront eux aussi prêter allégeance aux morceaux (et non à Kévin ni à leur propre ego). De la même façon, si il dit vouloir diriger son groupe, il souhaite le faire en sachant prendre le meilleur de chacun, sans être pour autant despotique, en les écoutant et en communiquant de façon sereine.

Il a en effet compris que la communication (bonne ou mauvaise) peut faire pour beaucoup dans la vie d’un groupe, qu’il faut savoir dire les choses au bon moment, qu’il faut aussi accepter les remarques, tant qu’elles sont formulées dans ce même et unique but : servir le morceau.

Envie de scène.

Ainsi, il proposera ces titres et est tout à fait enclin à ce qu’un bassiste, par exemple, lui dise : ta ligne de basse, je peux en faire quelque chose de plus fou/groove/rond. Son ego n’en souffrira pas.

Jouer en solo, composer ces titres dans son modeste home studio, est un exercice qui lui plaît. Il avait emmagasiné depuis de longues années pas mal de matériel sonore, des riffs, des thèmes, des idées, qu’il prend aujourd’hui plaisir à poser, à retravailler. Si June partait d’un morceau dont il avait les bases depuis une paire d’années, et qu’il a été composé rapidement, son deuxième titre, dont les bases remontent à sensiblement la même période, fut moins évident à enregistrer et à retravailler. Le résultat, que nous situons à mi-chemin de Radiohead et d’un post rock chargé de mélancolie,est déjà incroyablement bon et exprime, comme June du reste, une sensibilité artistique sur le fil du rasoir. Nous y reviendrons un peu plus tard.

Mais l’envie principale reste de rencontrer d’autres musiciens, de porter le projet sur scène, de fonder une nouvelle « famille » autour d’un projet dont les fondations sont en cours de fabrication. Conscient de tout ce qui gravite autour de la musique (vie familiale, vie professionnelle), Kévin ne souhaite pas bousculer les choses. Il attendra le moment opportun pour précipiter les événements, c’est-à-dire avoir tout le terreau nécessaire pour que Full moon little house puisse s’épanouir comme il le faut.

Mais toujours avec humilité.

full moon little house avec humilité

Relire le projet Un an avec

Nous retrouver sur FB, instagram, twitter

soutenir litzic

 

Ajoutez un commentaire