[Un an avec…] FULL MOON LITTLE HOUSE, Black mirror.

Black mirror, deuxième titre de Full moon little house.

Nous suivons full moon little house pendant un an. Nous vous dévoilons aujourd’hui son deuxième titre, Black mirror, qui fait partie des douze morceaux à venir pour ce cycle « un morceau par mois pendant un an ». Ce titre, nous l’avions entendu sans son mix final, lors de notre rencontre avec Kévin Navizet, l’homme derrière Full moon little house.

À la première écoute de Black mirror, déjà très élaboré mais possédant une basse un peu trop présente, nous avions déjà ressenti ce petit frisson, celui qui se déclenche en général chez nous lorsqu’un morceau touche au siège de nos émotions les plus profondes. Une mélancolie se dégage en effet de l’arpège de guitare qui revient en boucle sur Black mirror, mais également du chant. Les deux s’accouplent et donnent le ton d’un morceau qui, malgré sa tristesse, dégage aussi quelque chose d’autre, de plus discret, de l’ordre à la fois du recueillement et d’un infime combat pour rester vivant, quoi qu’il arrive.

Un mix qui égalise la basse.

Si elle pouvait initialement écraser le reste du morceau par ses graves, la basse retrouve ici une place de choix. Elle est en quelque sorte le squelette du titre. Elle porte en effet le morceau, autant que ce pouls que nous percevons en début et fin de celui-ci. La batterie apporte moins ce rythme que la basse, ce qui impose en douceur un climat de proximité avec le chanteur. Nous avons ainsi l’impression de naviguer dans sa psyché, de nous brancher sur sa fréquence cardiaque, sur l’afflux électrique de ses émotions, pour un partage d’autant plus immersif qu’en étant simplement spectateur détaché de cette histoire.

Si nous ajoutons à cela un clip réalisé par Full moon little house, nous obtenons un tout cohérent, puissant, qui ne manque pas de faire réagir. Ce deuxième morceau du challenge que s’est fixé Full moon little house est donc une nouvelle réussite laissant présager du meilleur, dans la catégorie rock indépendant/alternatif.

Un travail sur la voix.

Nous avions évoqué cet aspect lors de notre rencontre avec Kévin. Ce point est un sujet très sensible pour lui, comme pour énormément de chanteur. Car le chant, la voix en l’occurrence, est un instrument à part entière (mais nous ne vous apprenons rien). Il permet d’apporter une nuance, une couleur, un propos, se doit d’être juste et expressif. Ces deux derniers points sont parfois difficiles à définir. Comme nous l’expliquait Kévin, il a longtemps cherché à « montrer » une technique, c’est-à-dire à se fixer parfois des objectifs vocaux délicats à obtenir et à maîtriser sur scène au détriment de l’impact émotionnel.

L’envie n’était pas d’en mettre plein les yeux, mais de coller au morceau du mieux qu’il pouvait. Mais en passant sur scène, la performance s’avérait parfois compliquée à tenir. Le deuxième effet un peu néfaste était que cette envie de technicité entravait parfois le passage de l’émotion telle que voulue au départ. En effet, à moins d’être une bête vocale comme le sont certains, allier technique et expression sensible est parfois un véritable casse-tête.

Avec Full moon little house, Kévin a décidé de se recentrer sur l’aspect émotionnel des choses. Pourquoi ? Pour trouver justement la plus juste interprétation de ce qu’implique un morceau. L’intention est de se situer dans la plus juste expression, d’être le plus véridique possible (ne pas mentir à celui qui écoute, ne pas se mentir à lui-même en forçant les choses). La voix est un vecteur et un révélateur important de l’essence d’un titre. Nous voyons sur Black mirror, comme c’était le cas sur June, que l’instrument voix est primordial et qu’en restant simple (avec tous les guillemets d’usage) il permet de transcender les titres.

Trouver le juste milieu.

Le juste milieu semble ici atteint, cet équilibre délicat entre technique et émotion. Car derrière une apparente simplicité, ce chant, véritable instrument à part entière nous le répétons, révèle des qualités techniques certaines (maîtrise du souffle, impulsion/intention, nuances subtiles des intonations). Il se greffe à merveille sur Black mirror, développant son aspect tragique, ou plus sa dramaturgie, de façon parfaitement nuancée. Ce type de chant nous évoque en ce sens celui d’un Thom Yorke, par exemple, façon de chanter qui place un morceau en orbite, peut-être même plus que la musique qu’il est censé soutenir.

Nous aurons l’occasion d’y revenir au cours de ce projet au long cours qui est de suivre l’évolution et les interrogations de Kévin Navizet/ Full moon little house. En attendant, vous pouvez le soutenir en vous abonnant à sa page youtube ou sur sa page facebook. Dans notre prochain article, nous reviendrons, entre autres choses, sur l’importance de l’entourage dans le développement d’un tel projet.

full moon little house black mirror

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