[ RENCONTRE] AURIS, L’évidence en musique.

Rencontre avec Auris, musicien jusqu’au bout des doigts.

Nous avons profité des congés pour rencontrer Auris, un jeune musicien costarmoricain, Langueusien pour être plus précis, qui vient de sortir, alors qu’il est à peine majeur, son premier album (autoproduit), L’Abîme Colombe (dont nous vous reparlerons d’ici quelques jours). Le parcours de celui qui se définit aujourd’hui comme artiste n’a qu’une évidence : la musique, avant tout.

Le parcours de ce guitariste est on ne peut plus classique (tout en ne l’étant pas tant que ça). Son amour de la musique commence dès l’enfance, chez lui, où la musique pleut des enceintes. Dès son plus jeune âge, les sons le fascinent. Ses parents (qui encore aujourd’hui lui apportent un soutien sans faille, ce qui est loin d’être anodin et ce qui est loin d’être une généralité également), remarquant son appétence pour la chose musicale, l’inscrivent à l’âge de 3 ans en classe d’éveil musical proposé par l’office culturel de la ville de Langueux à proximité directe de Saint-Brieuc).

À 6 ans, il débute l’apprentissage de la guitare. C’est son instrument, celui qui a ravi la place à la batterie pour s’imposer comme un moyen d’expression qui conduira Auris, avant la réalisation de ce premier LP, à accompagner certains musiciens sur scène. Mais une rencontre va changer la donne, ou plutôt deux. Suite à cela, il y a quelques années, il s’initie au blues et au jazz pour parfaire son apprentissage, pour aboutir à ce premier album (il avait néanmoins publié un premier EP à l’âge de 15 ans, en autoproduction également).

Les appuis.

Comme dans une course, ou pour un saut, il faut des appuis solides. Outre l’apprentissage de la guitare en compagnie de son professeur, son premier appuie se nomme Angus Young et toute une ribambelle de virtuoses de la six cordes. Auris ressent un frisson d’extase en écoutant ses solos monstrueux de technicité, de vitalité, et n’a qu’une envie (il est alors en pleine adolescence), faire la même chose !

Mais c’est son second appui qui le place dans la trajectoire qu’il vient d’entamer. Il s’agit de Caroline Crozat, ex-chanteuse du groupe Ange, qui se lie d’amitié avec la famille du jeune homme et qui décèle en lui un peu plus qu’un guitariste accompagnateur. Ainsi s’amorce la mue d’Auris de guitariste à artiste. Sans pour autant délaisser son instrument de prédilection, il se met à composer ses propres chansons. Là encore, c’est un illustre artiste qui lui sert d’étoile du berger : Alain Bashung.

Les références.

Comment, alors que l’on entame à peine une carrière, peut-on se mettre un tel poids sur les épaules sans perdre son insouciance. Loin d’être un monstre imposant de par sa notoriété et sa renommée, Bashung est un artiste qui accompagne, en disque, Auris depuis de longues années. De lui, il aime les textes, poétiques et abstraits, la musicalité du langage, la classe dans l’écriture. C’est ainsi qu’il se forge sa propre langue, elle aussi poétique, elle aussi nébuleuse, parfois insaisissable, mais qui parle autant à l’oreille qu’à l’âme (nous développerons lors de la chronique de L’Abîme Colombe).

Si le poids de cette références peut être écrasant, il s’avère au contraire un moteur pour l’artiste, ce but à atteindre, mais sans s’enfermer dans une parodie ou une paraphrase. Auris possède ses propres codes et si la filiation ne fait aucun doute, nous n’avons pas l’impression d’entendre une copie au rabais.

L’autre référence, ultime aussi, concerne plus la musique (même si elle ne s’entend pas forcément). En effet, Auris, qui définit sa musique comme progressive, a un groupe modèle, pour le moins surprenant à l’écoute de ses morceaux, à savoir Queen. Des Britanniques, il aime le soin apporté aux mélodies, au mixage, à la construction des chansons, à ce côté immédiatement populaire mais qui ne vire jamais au populo, c’est-à-dire qui sait aussi plaire aux plus exigeants des mélomanes. Un morceau comme Bohemian rhapsody, chef-d’oeuvre progressif, est pour lui une piste à suivre dans la construction de son propre univers.

Un avenir tout tracé ?

Nous avons rencontré un être humain qui sait où il veut aller, conscient que la voie qu’il choisit n’est pas forcément la plus aisée. Mais elle est celle qu’il désire prendre, coûte que coûte. Nous ne nous faisons pas de soucis pour lui car sa motivation est forte, et l’intelligence qui se dégage de ses propos nous prouve que, si jamais d’aventure il ne parvenait pas à atteindre ses objectifs premiers, il saura rebondir.

Malgré son jeune âge, ce qui nous frappe d’emblée chez Auris est sa maturité. Alors qu’il a passé le bac en juin dernier, il s’offre, avec le soutien de ses parents, une année de césure, le temps de travailler sur son (déjà) deuxième album dont les morceaux sont écrits (merci le confinement). Nous ne lui souhaitons qu’une seule chose, que ces premières pierres à l’édifice de sa carrière seront de solides fondations sur lesquelles il pourra se bâtir un univers riche et varié.

Mais comme nous le disions plus haut, nous ne nous faisons pas vraiment de soucis pour lui.

auris l'abîme colombe

Site officiel d’Auris

Autre portrait, celui de Matéo Lavina

Nous retrouver sur FB, instagram, twitter

soutenir litzic

 

 

Ajoutez un commentaire