Quelques questions à Arthur Zingaro et Katia L.B

Interview d’Arthur Zingaro et Katia L.B

Après la lecture de Même les extincteurs rêvent de gloire, d’Arthur Zingaro, avec des illustrations de Katia L.B, l’envie nous a pris de vouloir les interroger sur un peu tout ça. Découvrez les réponses des deux complices sans plus tarder !

L’interview

Litzic : Salut à vous ! Première question, de base : comment allez-vous ? En vacances peut-être ?

Arthur : Nous sommes en vacances et nous rayonnons, même si le soleil nous fait de l’ombre…

Katia : Ambiance balnéaire, lunettes, chapeau, crème solaire, gel hydroalcoolique et masque, bien sûr… De parfaites vacances, quoi.

L : Je viens de finir « Même les extincteurs rêvent de gloire ». C’est une autofiction. Mais à quel pourcentage de réalité ? (C’est une vilaine question, j’avoue).

Katia : Ne lui parlez pas de pourcentages, il a horreur des maths…

Arthur : Houlà !… on va dire que l’autobiographie c’est l’exploitation de l’écrivain par l’homme et la fiction, l’exploitation de l’homme par l’écrivain…

L : Je n’ai pas dévoilé le pourquoi du titre du roman (qui est expliqué dedans). Voulez-vous le faire ou bien laisse-t-on planer le mystère ?

Arthur : Autant laisser au lecteur le soin de le découvrir. Ce que l’on peut dévoiler, en revanche, c’est qu’il ne s’agit pas d’un livre sur les pompiers.

Katia : Pas mieux.

L : « Même les extincteurs rêvent de gloire », c’est un peu un livre d’amour quand même ?

Arthur : Ah, mais complètement ! Même si la première phrase du livre est : « Aimons-nous les uns, les autres, mais gardons nos gilets pare-balles… »

Katia : C’est un livre sur nous et nos congénères, sur les moments heureux ou difficiles que l’on vit au quotidien. Le tout, écrit en couleurs.

« …il ne s’agit pas d’un livre sur les pompiers. »

L : J’ai un certain nombre d’enfants, j’ai entendu un certain nombre de phrases comico-poétiques (ou l’un ou l’autre des deux), mais n’ai pas pris la peine de les noter toutes. Vous l’avez fait avec votre fille apparemment ?

Arthur : Oh, je suis très loin d’avoir tout noté. J’aurais de quoi faire une suite, si je l’avais fait. La créativité d’un enfant, c’est comme le tonneau des Danaïdes.

Katia : Les enfants sont pleins de naïveté, d’originalité et de spontanéité, leurs mots sont de « petits miracles ».

L : Arthur, comment et quand t’est venue l’inspiration pour ce roman ? Est-il justement le fruit d’une collecte d’idées, de phrases notées sur le moment qui, assemblées, ont inspiré ce roman ?

Arthur : Oui, c’est exactement ça. J’avais plusieurs centaines de pages de notes. Un vrai bordel ! L’idée c’était d’essayer de sublimer la réalité par l’écriture, la poésie. Même si, dit comme ça, ça peut paraître prétentieux. Il m’a fallu aussi donner une forme au puzzle pour que les pièces s’emboîtent au mieux. Fort heureusement, je crois beaucoup au hasard réputé faire les choses bien, à ce que l’on nomme la « synchronicité ». L’inconscient aussi était à l’œuvre, comme toujours.

Katia : Tout ce que je peux vous dire c’est qu’il a de grands yeux pour mieux vous observer, de grandes oreilles pour mieux vous écouter, un grand cœur pour mieux vous toucher. C’est un grand consommateur de carnets à spirales, de calepins, de bloc-notes. Il note tout ce qui bouge, tout ce qu’il voit ou entend, plus vite que son ombre, c’est devenu un T.O.C.

L : Comment procèdes-tu pour écrire ? Comme Arthur, avec une machine à écrire ou directement à l’ordinateur ou sur papier ? As-tu une méthode particulière de travail ? Te bases-tu notamment sur un plan rigoureux ou te laisses-tu surprendre par l’élan de ta plume ?

Arthur : Je possède deux belles bécanes dont une en parfait état de marche : une Hermès baby, machine mythique. Mais j’écris beaucoup sur PC. C’est la facilité. Pour les nouvelles publiées sous mon vrai nom (Ludovic Lavaissière), je me souviens d’avoir conçu des plans, puis, sous l’influence de mon grand ami, l’écrivain Richard Tabbi (« Zombie planète » ; « Ulan Bator »), j’ai fini par m’en libérer.

« …ai-je consulté un psy ? Ça, comme dirait l’autre, vous n’êtes pas près de le savoir. »

L : Les rencontres avec le psy sont hilarantes, car très réalistes. En as-tu côtoyé un ou imagination pure et dure ? (J’adore la « rupture » avec cette phrase : « je vais arrêter de vous faire perdre mon temps » d’une justesse folle).

Arthur : Ah ! Merci beaucoup ! Alors,… ai-je consulté un psy ? Ça, comme dirait l’autre, vous n’êtes pas près de le savoir. C’est tout l’intérêt d’une autofiction. La part de mystère doit demeurer. Ça fait partie du jeu. Et en parlant de jeu, je joue aussi avec mon identité. Dans le livre, je suis le protagoniste (Ludovic Lavaissière) de mon personnage (Arthur Zingaro).

Katia : J’ajoute qu’il est très doué pour mimer les dialogues, reproduire les scènes du quotidien, il me fait souvent rire.

L : L’idée d’augmenter ce livre de caricatures (qui devait initialement paraître aux Éditions du Riez sans cette augmentation) vous est venue comment ? Katia, combien de temps une telle illustration demande-t-elle ?

Arthur : L’idée est venue du bouquin « Le capitaine est parti déjeuner et les marins se sont emparés du bateau » de Bukowski, illustré par Crumb. Et puis, étant fan de Katia et de ses dessins hyperréalistes, je lui ai soumis l’idée de travailler de concert sur un genre de journal illustré. Ensuite, on a trouvé des idées ensemble.

Katia : Qui de l’œuf ou de la poule ? Une idée vient et on la façonne à deux. Pour réaliser une caricature ou un portrait au format A3, il me faut environ quinze heures.

L : Ils illustrent des phrases du bouquin, mais… qui inspire l’autre ? D’abord le dessin, comme le laisse présager la phrase « elle me caricature avec mon vinyle d’AC/DC », ou d’abord le texte ?

Arthur : les deux, mon capitaine !

Katia : Je suis intervenue après l’écriture. En lisant le tapuscrit, je voyais quelle scène je pourrais caricaturer et je m’en frottais les mains à l’avance.

L : Il y a beaucoup de citations de livres dans « Même les extincteurs rêvent de gloire ». Quel est le panthéon de chacun de vous deux (j’ai vu sur la page FB de Katia un portrait d’Hubert Selby Jr. notamment) ? Et celui que vous avez en commun ? Et j’imagine que vous avez lu pas mal d’histoires pour enfants également ? Lesquelles vous laissent un bon souvenir ?

Arthur : Au début du livre, j’ai placé quatre citations, une de Saroyan, une de Fante père, une autre de Brautigan et enfin une dernière de Bukowski. Je cite aussi beaucoup d’auteurs dans le bouquin, au détour d’une phrase… Selby, en effet, Beckett, Cendrars, Céline, Lautréamont, Miller, Joyce, etc.

Katia : Les auteurs qui m’ont parlé sont : Boris Vian, Philippe Djian, Henri Troyat, Edgar Poe ou Charles Bukowski. En littérature jeunesse, j’aime beaucoup « Le grand méchant Renard » de Benjamin Renner, les « Cubitus » et tout Roald Dahl, ça parle aux enfants comme aux adultes.

« Qui de l’œuf ou de la poule ? Une idée vient et on la façonne à deux. »

L : « Même les extincteurs rêvent de gloire » est ton 2e roman ? As-tu déjà entamé le 3e ? Quels sont tes projets littéraires en cours ?

Arthur : J’envisage une suite, oui. Mais dans l’immédiat, j’écris des textes destinés à être mis en musique par mes comparses Patrick Jouanneau du Collectif Pat’, Richard & Joanna Tabbi.

L : Je le trouve très juste dans ce qu’il décrit ce roman. La vie n’y est pas magnifiée, ni « tragédiée » (ça ne se dit pas, mais j’aime le terme) même si les traits sont marqués. As-tu recours à des aides extérieures pour justement ne jamais basculer dans un portrait qui perdrait en réalisme ?

Arthur : Mon objectif était justement de sublimer la réalité. Et, bizarrement, plus la réalité est surréelle, plus elle semble palpable. Même chose avec les dessins de Katia qui, grâce à sa technicité, deviennent plus vrais que des photos. J’écris aussi en invoquant les fantômes du « Dirty Realism » comme Carver ou Bukowski. Et, oui, j’ai fait appel à quelques Bêta-lecteurs, Richard Tabbi, Laurence Raizon, Simon Detrez et, bien sûr, Katia L. B.

Katia : Moi, je n’écris pas, mais je suis pour inventer des mots et renouveler la langue.

L : Tu as exposé tes dessins lors d’une exposition en 2018 si je ne dis pas de bêtise. Une autre est-elle prévue bientôt ? Tu travailles à la mine graphite uniquement ou travailles-tu également avec d’autres techniques ?

Katia : Je n’ai pas d’autres expositions prévues pour le moment, mais grâce aux réseaux comme Facebook ou Stars-Portraits, je possède ma « galerie permanente » et les internautes peuvent m’y laisser des commentaires. En ce qui concerne ma technique, je privilégie la mine graphite pour l’instant.

Arthur : Katia a exposé à la librairie La Galerne, la librairie phare du Havre, et aussi dans un salon de tatouage, ce qui était original. Elle a également dessiné une affiche pour un court-métrage : « Le quai des égarés » de Clément S. Bernard dans lequel mon autre « JE » joue à l’acteur.

 » Que le bouche-à-oreille autour de « Même les extincteurs rêvent de gloire » atteigne le plus de lecteurs possible. »

L : Qu’est-ce qu’on peut vous souhaiter de beau pour les jours, semaines, mois, années à venir ?

Arthur : Que le bouche-à-oreille autour de « Même les extincteurs rêvent de gloire » atteigne le plus de lecteurs possible. J’ai d’ailleurs créé une petite chaîne YouTube à cet effet. J’ai demandé à quelques artistes (acteurs, musiciens…) de dire un extrait ou un des poèmes du livre face à une webcam ou un téléphone. Je l’alimenterai au fil de l’eau. La première vidéo mise en ligne est celle de l’excellent comédien Marc DURET (« Outlander », « Borgia », « La Haine », « Dobermann », frère de Jean Reno dans « Le grand bleu » et nommé aux Césars pour « Nikita ») qui m’a fait l’amitié d’accepter.

Katia : Une BD, j’aimerais bien, mais je n’ai pas encore d’idée précise.

L : Vous avez carte blanche pour faire un peu de promo, pour pousser un coup de gueule ou un coup de cœur, bref pour dire ce que vous voulez, c’est à vous !

Katia : Il faut s’enrichir humainement, cultuellement, ne pas s’éterniser sur le « négatif » et profiter encore et encore de Dame Nature.

Arthur : Des coups de gueule, j’en pousse déjà tout au long du livre. Des coups de cœur aussi d’ailleurs. Concernant la promo, vous pouvez nous retrouver, Katia L.B. et moi, sur nos pages Facebook respectives :
Page de Katia L.B
Page d’Arthur Zingaro
J’y ajoute un lien vers le site du Horsain, notre éditeur :

Ainsi qu’un dernier, ouvrant sur l’univers photo de l’illustrateur de couverture, Maxime Jannin

arthur zingaro katia L.B même les extincteurs rêvent de gloire« Même les extincteurs rêvent de gloire » par Arthur Zingaro.
Autofiction illustrée par Portraits Katia L.B. et publiée chez Horsain
ISBN 978-2-36907-075-7
Disponible depuis le 30 juin 2020

Relire la chronique de Même les extincteurs rêvent de gloire 

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EXCLU / On parle de Même les extincteurs rêvent de gloire dans B.O.L (Bande originale de Livres) sur Radio Activ, avec les auteurs ! Découvrez le podacst de l’interview

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