L’interview de Little bob !

Little bob

Little Bob, crédit photo Pat

« On bâtardise le blues avec du rock’n’roll »

Légende du rock français, Little Bob a accepté de nous recevoir dans sa loge le temps d’une courte interview. Entre Paris-Match et riffs rock’n’roll.

Tranquille dans sa loge du château de Quenet, à l’occasion du festival A different Kind dont vous pouvez lire le report ici, Little Bob est d’une gentillesse rare pour répondre à quelques questions juste avant son passage sur scène. Ses musiciens se promènent dans le château, lui reste à l’écoute, tout d’abord pour parler de son dernier album, « We need hope« , enregistré avant le confinement mais sorti en 2021 seulement, à un moment où tout le monde était encore sous cloche.

« J’ai eu à ce moment-là plein de papiers dans la presse. Même Paris-Match est venu à la maison. J’ai tout fait, France inter avec De Caunes, RTL, Sud radio, le Figaro et bien sûr les journaux du coin comme Paris-Normandie. Mais je n’ai pas pu faire de signatures à la Fnac de Rouen car c’était dans un centre commercial de plus de 5000m2. Un disque, c’est fait pour être écouté, et vendu aux fans même si les ventes de disques, avec le numérique, deviennent ridicules. Et nous le numérique ne nous paye pas, à peine quelques centimes simplement, des petits centimes. Il faudrait vendre des millions d’albums et on n’est pas le genre de groupe à vendre un million d’albums. »

Avec ses 23 albums, dont 5 live, Little Bob a un sacré palmarès à son actif. Il semble être aujourd’hui toujours au sommet de sa forme. Une analyse qu’il réfute avec lucidité. « On a des hauts et des bas. Le public change. Et puis maintenant, on ne passe plus en télé, on a les clips sur YouTube, les gens regardent et nous connaissent. Cela marche bien »

Little bob

Little Bob, crédit photo Pat

Gilles Mallet, le riffeur

Invité de marque de la première édition du festival « A different kind« , Bob pose un regard bienveillant sur la manifestation. « C’est le premier, c’est toujours difficile de faire un premier festival. J’espère que cela ne va pas les écœurer. ça va dépendre du monde. S’il y a 1 000 personnes, ce sera très bien. »

Ils seront hélas un peu moins à apprécier la prestation du Little Bob Blues Bastards mais le chanteur émérite a pu se donner à fond et donner de la voix face à un public conquis et connaisseur. « Quand je chante, sur scène ou en répétition, même plus en répétition où je suis plus libre, c’est le plaisir de faire ce que j’aime. Il y a de l’émotion qui sort. Je lâche tout ce que j’ai en moi. »

Pour pousser sa voix au maximum, Little Bob peut compter sur une équipe de choc, « des super zicos ». « Ce sont tous de vieux potes. Gilles Mallet est un super guitariste, c’est un riffeur. J’aime les riffeurs. Les riffeurs sont les guitaristes comme Keith Richard, le plus connu d’entre eux. Ils ne sont pas forcément des stars de la guitare mais je m’en fous. J’ai eu des guitaristes. Olivier Durant par exemple a joué 10 ans avec moi avant de jouer avec Elliot Murphy. J’ai aussi eu Steeve Hunter qui a joué avec Lou Reed ou Alice Cooper. »

Fan de rock et de blues, Little Bob a trouvé en la personne de Gilles Mallet le guitariste idéal.

Little bob

Little Bob, crédit photo Pat

Little Bob and Friends

Il affirme désormais, rien qu’avec le nom de son groupe, une image bien plus sulfureuse que le Little Bob Story. Ce nom, c’est Little Bob Blues Bastards. « Cela reste la même formation, avec des musiciens qui étaient déjà avec moi avant mais là j’ai voulu marquer un truc tourné vers le blues. Il y a pour moi beaucoup de groupes de blues français qui ne jouent pas du blues. Nous, on bâtardise le blues avec du rock’n’roll. D’où notre nom. Il ya un côté provocateur, bien sûr. Les radios anglaises ne disent pas Blues Bastards mais Little Bob and Friends.»

Aujourd’hui âgé de 77 ans, Little Bob n’aspire qu’à reprendre la route pour à nouveau jouer.

« Il n’y a pas assez de concerts, j’espère que cela va se réveiller de nouveau. Nous, nous avons joué entre le 1er juillet et le 15 octobre dernier, nous avons fait une quinzaine de concerts. Et là, nous avons une vingtaine de dates de prévues. On tourne beaucoup, on est demandé. »

PAT

patrick auffret

 

Ancien rédacteur en chef à Publihebdos, Patrick Auffret a également collaboré durant 20 ans avec le magazine Longueur d’Ondes. Il travaille régulièrement avec l’agence photo Dalle et ses clichés ont été publiées dans divers journaux nationaux (Le Monde, Les Inrockuptibles, Rock&Folk, …) et internationaux.
Il est aujourd’hui web-reporter pour Rock&Folk et président de l’association dédié au spectacle vivant Out of time.

 

 

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