Live report : Festival A different kind.

Un festival intergénérationnel

Le festival « A different kind », dernier-né des festivals normands, a brillamment ouvert la saison des festivals en plein air samedi 14 septembre dernier. Vivement la prochaine édition !

johnny and  festival a different kind

johnny and rose crédit photo Pat

Johnny and Rose

Le cadre magnifique du parc du château de Quenet à Conches-en-Ouche, dans l’Eure près d’Évreux, un édifice totalement rénové par la ville de Conches et sa communauté de communes, accueillait ce samedi 14 mai une programmation de vieux briscards dès la fin d’après-midi. Tout fut d’abord très acoustique avec le duo anglais Johnny and Rose, constitué d’un guitariste anglais, Adam, et d’une néerlando-tanzanienne multi-instrumentiste, Zaina.

Une mise bouche de qualité avant les belles musicalités de la guitare acoustique de Robin Hitchcock.

Convainquant chanteur des Soft boys

robin hitchcock

robin hitchcock crédit photo : Pat

Le musicien s’est amusé à parler un français approximatif entre chaque chanson. Cheveux blancs, lunettes de soleil, chemise violette sur un jean, il parle de guêpes et d’araignées face à un public clairsemé, mais sous le charme. Deux micros, un pour la guitare, un autre pour la voix lui suffisent pour séduire les auditeurs. Avec humour, il parlera aussi fromage en rendant hommage à la mimolette avant d’enchaîner sur son chat Ringo, grand amateur de fromage lui aussi.

robin hitchcock crédit photo : Pat

Le set, particulièrement long mais jamais ennuyeux, lui permettra de faire le tour de son répertoire, une vingtaine d’albums solos quand même, et même de se poser au clavier en mimant un corbeau le temps de quelques chansons. L’ancien chanteur des Soft boys est très convaincant. Seul au piano le château en arrière-plan, il arrive parfaitement à remplir l’espace en prenant parfois des intonations de Bowie ou de Lou Reed. Après une heure et demie de show, il quitte la scène sous les applaudissements en annonçant sa prochaine date, le lendemain à Petit Bain à Paris.

Elliot Murphy guitare au poing

elliot murphy festival a different kind

Elliot Murphy, crédit photo Pat

Place désormais au New-Yorkais Elliot Murphy. Avec une quarantaine d’albums à son actif, il a également de quoi tenir la scène. D’un coup, le festival se fait plus électrique.

Avec son groupe, une violoniste une deuxième guitare et un batteur minimaliste, Elliot Murphy prend un plaisir évident à être sur scène. Il parle en français de la guerre, de la pandémie puis envoie ses mélodies aux accents countrysants. Il confie, entre deux chansons, habiter en France depuis 32 ans, et avoir épousé une française.

Elliot Murphy

Elliot Murphy crédit photo Pat

Il apprécie beaucoup le café français et ne comprend pas pourquoi Starbucks s’est installé dans l’hexagone. « C’est un scandale ! » lance-t-il avec malice à l’assistance.

Chapeau sur la tête, guitare noire et métallique en bandoulière, l’homme a fière allure. Il joue lui aussi de l’harmonica. Sa violoniste et son guitariste mettent aussi l’ambiance avec des Maracas. Tous semblent être des virtuoses. Le final est très rock and roll, façon Neil Young … et fait rare dans un festival, Elliot Murphy et les siens reviennent pour un rappel chaleureusement réclamé. Il quittera la scène guitare au poing avec surement le sentiment de la mission accomplie.

Little Bob roi de la fête

Little Bob

Little Bob, crédit photo Pat

Mais voilà la nuit qui tombe sur le château, les lumières vont bientôt donner encore plus de relief aux prestations des chanteurs. C’est justement au tour de Little Bob et de ses Blues Bastards se présenter sur scène avec … quinze minutes d’avance sur l’horaire. Roi du rock’n’roll et du rhythm’n’blues, il a 270 titres à la Sacem ! On imagine la difficulté pour lui de monter un répertoire cohérent d’environ une heure alors qu’il en faudrait 5 !

Gilles Mallet

Gilles Mallet Crédit photo Pat

Malin, l’homme ne fera pas spécialement la promo de son dernier album « We need hope« , mais puisera dans l’ensemble de son répertoire pour offrir un n vrai spectacle de rock’n’roll. « On a fait un concert ici à Conches en 78, en première partie il y avait Drugstore, rappelle Little Bob. Et Gilles Mallet mon guitariste faisait partie de ce groupe. Deux après il était avec nous. » Une amitié de longue date et même plus car Gilles Malet semble être le véritable pivot du groupe. A Little bob de se concentrer sur le chant, Gilles lui, tient la baraque musicalement avec un contrebassiste et un clavier.

Moment fort du concert : le groupe reprend Bella Ciao, la chanson remise au goût du jour avec La Casa de Papel. Un chanson importante, « surtout aujourd’hui » signale le chanteur avant de remarquer, face à lui, une lune presque pleine dans un ciel normand parfaitement dégagé.

Évidemment, Little Bob et les siens auront également droit à un rappel avec une chanson du dernier opus et surtout un titre dédié aux Ukrainiens.  Freedom, une chanson de l’abum « We need hope », est reprise en chœur par le public.

Un beau final

little bob blues bastards crédit photo Pat

Un beau final, et, alors que le froid commence à se faire sentir, le festival se vide peu à peu. Dommage pour le groupe de Gene Clarksville, l’excellent chanteur Rouennais. Ses 2 derniers EP : « Play » et « Fast Forward » sont disponibles sur Bandcamp, Une manière pour ceux qui comme nous, avouons-le, sont partis avant la fin.

Rendez-vous l’année prochaine maintenant avec ce « A different kind festival« , une manifestation qui dispose de tous les atouts pour l’installer durablement dans le paysage rock normand.

PAT

patrick auffret

 

Ancien rédacteur en chef à Publihebdos, Patrick Auffret a également collaboré durant 20 ans avec le magazine Longueur d’Ondes. Il travaille régulièrement avec l’agence photo Dalle et ses clichés ont été publiées dans divers journaux nationaux (Le Monde, Les Inrockuptibles, Rock&Folk, …) et internationaux.
Il est aujourd’hui web-reporter pour Rock&Folk et président de l’association dédié au spectacle vivant Out of time.

 

 

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