Playlist 16 entre urgence rock et douceur poétique
Nouvelle sélection musicale du 16/04/21.
Il faut choper la balle au vent, et délivrer des messages comme ils nous viennent, de façon parfois brute, parfois poétique, parfois les deux. Cette playlist 16 est rock, peut-être moins nuancée que d’ordinaire mais qu’importe. Elle correspond aux temps présents, à ce truc un peu sourd qui sommeille en nous et qui explose dans le fracas de guitares électriques. Heureusement, nous l’atténuons un peu avec des présences plus emplies de douceur, histoire que tout ne nous explose à la gueule.
DELAYRE
Nous commençons cette playlist 16 avec un morceau coup de poing. Non, pas de jeu de mot avec ce qui est conté dans le texte, violence quotidienne qui ne dit jamais son nom ouvertement. Mais coup de poing par ce déchirement entre musique cérébrale et viscérale. Cérébrale car le travail sur les sonorités est hallucinant, tend à placer cette électro sur le rang de l’analogique, exprimant à la fois un tourment intérieur et une explosivité contenue, à l’extérieur. Viscérale car nous y trouvons un instinct animal, symbolisé par cette danse torturée des sculptures se déformant en time laps. Delayre ébranle nos certitudes de sa voix douce qui chante l’horreur banale. Coup de poing, certes. Mais surtout coup de cœur.
DALVA
Base folk pop, couvée par une voix relativement passe partout mais qui ne tarde pas à déclencher chez nous un petit frisson presque inexplicable, notamment sur le refrain où elle se fait plus profonde, plus marquante. Plus mélancolique aussi, surtout. L’électricité, jusqu’alors latente, se fait plus présente, sans aller jusqu’à être rock, mais elle marque le propos de sa présence orageuse. Il y a quelque chose de fascinant dans cet Automate de Dalva, comme une mise en abyme d’un être un peu cassé, qui refuse d’être envoyé à la casse. Forcément, les êtres cabossés, ça nous parle, alors pas d’hésitation, on vous en parle.
ROMANE
Poursuivons cette playlist 16 avec LA reprise de la semaine, c’est celle de Ain’t no sunhsine, de Bill Withers, par Romane. Cette artiste, nous avions eu vent d’elle à travers son titre Fantasy (qu’on vous conseille d’aller voir et écouter sur votre plateforme préférée). Ici, en version voix/guitare, Romane laisse libre cours à son talent pour reprendre de façon très pure ce titre de Withers. Sa voix fait des étincelles, avec une délicatesse que n’auraient en rien enviées certaines divas soul ou jazz.
Son timbre de voix fait tomber toutes les réticences et s’imprègne dans nos tissus, portant une émotion vibrante jusque là où le cœur bat. En deux mots, c’est magnifique ! On vous laisse savourer…
Vous pouvez voir cette cover sur instagram
Et comme on vous aime bien, on vous mâche le travail quant à son single Fantasy !
WHY ELEPHANT
Pas grand-chose à dire ici, si ce n’est que le rock, décidément, ça reste toujours aussi bon quand c’est bien fait ! Ici, bon groove, bonne gratte, bonne(s) voix, compo certes classique mais divinement efficace, rondement menée. Why Elephant à tout pour plaire avec A pair. Nous, on savoure, on sourit, parce que ça fait du bien cette électricité et ce talent pour faire simple, mais percutant, comme un plaisir instantané qui ne se fane jamais.
DR.PÂÂLE
Alors il s’agit d’une énorme bourde de notre part, on aurait dû relayer ça bien plus tôt. Un oubli quoi. Pourtant on aime cette Malédiction de Dr.Pââle, par son chant, par son riff démoniaque, et puis parce que c’est du rock qui déroule sa dégaine voutée, fatiguée, mais avec toujours une énergie salutaire. C’est donc du bon, du qui fait du bien, et puis le texte nous botte aussi. On vous laisse apprécier !
MHUD
Deuxième fois que nous parlons de Mhud qui possède un truc qu’on aime vraiment bien. Ici, un titre enregistré vite fait, sans se poser de question, en laissant le feeling faire le reste. Ça commence par une batterie jazz qui laisse soudain le rock débouler, le tout avec des atours légèrement garage et une atmosphère vintage diaboliquement efficace. Seul le traitement sur la voix nous montre que le titre est récemment, ce qui apporte un contraste intéressant. Pas dit que nous ne vous reparlions pas de Mhud dans quelques temps.
LOMAN
Nous n’en dirons pas trop sur ce deuxième single (le premier est à retrouver sur une playlist précédente) puisque son EP arrive très bientôt. Seule constante, un univers pop électro très bien défini, d’une beauté saisissante, toujours co-produit par FORM. Loman possède un charme dingue (mais on en dit plus à la sortie de son EP, promis juré)
PINK MARIO, eachday
Morceau tout en légèreté pour terminer cette playlist 16. Alors que ses premiers développement nous annoncent un titre pop, électro, dream, la voix qui s’impose sur le premier (et unique) couplet nous propose un univers légèrement autre. Légèrement déformé par l’autothune, de façon vraiment subtile, elle impose un autre sentiment, plus cru, plus présent, mélange de revendication, de corps qui s’expose, avec une légère urgence. Et puis nous retournons à une forme plus éthérée, comme si nous retrouvions une forme de sérénité. On aime ce mélange douceur et caractère « brut » de la voix qui symbolise un peu la force d’émotions parfois contradictoires et ce titre permet de lâcher prise, totalement, et de nous retrouver en prise avec nous-mêmes.
Bonus.
Nous, on adore Gainsbourg. Et on adore Gondry. Quand le second rend hommage au premier, qui lui-même rendait hommage à Prévert, on craque. L’une des plus belles chansons de Gainsbourg (avec Black Trombone, avec La Javanaise, avec… il y en a tant) mise en images par l’un des plus inventifs réalisateurs, on ne pouvait que partager avec vous. Savourez…
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