Playlist 15-23 de Cora Ecru à Michel Cacchia

CORA ECRU, where do we begin

C’est un morceau qui nous prend aux tripes, pas simplement du fait de son clip qui montre une nouvelle fois l’absurdité de toutes les guerres, mais plus par l’émotion qui transparait de sa musique. Cora Ecru, groupe américain, inspiré par le psychédélisme dévoile ici une facette sensible de sa pop. Tempo alangui, voix douce presque susurrée, donne corps à ce titre qui évolue progressivement en force et en intensité, sans pour autant se départir de son caractère à la fois aérien et totalement en prise avec la réalité. Dur de rester de marbre face à cette musique qui prend aux tripes, qui éveille des zones en sommeil dans notre corps et dont l’âme se trouve portée en étendard.

HNRY FLWR, The mystery

Pas de grosse surprise mais déjà une affirmation. Hnry Flwr fait de la pop, et il la fait divinement bien. Belle basse qui roule, belles mélodies, rien n’est laissé au hasard pour nous séduire et nous faire vibrer. La composition dégage son lot de sensations positives, de bonnes vibrations, sans pour autant sombrer dans une facilité qui aurait tout d’indigeste. On savoure donc cette chanson comme on respire un bon bol d’air.

DELEO, Unfair

Autre univers ici, plus sombre, et mélancolique. Deleo, avec Unfair, chante son spleen, sa détresse, mais sans jamais surjouer la chose. Avec une sincérité déconcertante, le groupe nous permet d’entrer dans sa psyché, met ses tripes sur la table et ne manque jamais de rester sincère. Avec une lente progression en intensité, il met nos nerfs à l’épreuve, attise l’émotion mais ne le joue jamais ostentatoire ou grandiloquent pour autant. Dur de rester de marbre. Bref, tout ce qu’on aime.

Frank Widmer, Such a long time, for a short time

Psychédélisme, époque Beach Boys pour ce titre coloré, enjoué, aux sonorités passées mais à la composition bien d’actualité. Rien de bien original à dire, si ce n’est que tout ici est bien fait et nous transporte, l’air de rien, sur une plage de Californie où l’envie de surfer se saisirait de nous instantanément. Alors on savoure cette crème glacée sucrée et savoureuse, assurément sans faute de goût qui fait un bien fou par où elle passe.

AMAL JOSE, Book of songs

Sans doute qu’on ouvre tout grand des portes déjà ouvertes, mais il est évident qu’avec une voix pareille, il faut s’essayer à la chanson. Chose que fait plutôt bien Amal Jose. Difficile de rester de marbre face à celle-ci, difficile aussi de ne pas succomber à cette pop bien tournée, qui ne manque pas de dérouter par sa narration, mais qui charme aussi par son esthétique sans âge. Bref, un plaisir à découvrir.

BONUS : MICHEL CACCHIA, Heart melody

Un instrumental pour finir. Mais un instrumental éloquent, bien plus que certaines chansons avec des paroles. Nous sentons ici une sensibilité extrême s’exprimer par le biais d’un piano solaire. Mélancolie et espoir s’y côtoient, se frôlent dans une danse aérienne qui ne manque jamais de nous émouvoir. Sans grand effet autre que celui de touches noires et blanches effleurées du bout des doigts Michel Cacchia nous raconte une histoire. A nous de l’interpréter en fonction de nos ressentis.

Patrick Béguinel

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