PLAYLIST 11, tout ne se livre pas du premier coup.

Playlist 11, tout ne fonctionne pas du premier coup.

Nouvelle playlist pour ce vendredi. Et celle-ci nous a donné du fil à retorde. En effet, tout ne se livre pas toujours du premier coup. Il faut parfois donner du temps au(x) morceau(x) pour se frayer un chemin dans notre cœur. La musique, si elle possède un côté instantané qui séduit, peut aussi être bien plus tortueuse, plus cérébrale, et ne délivrer ses charmes qu’au compte goutte. Cette playlist 11 risque donc de vous dérouter à bien des égards.

playlist 11GMBT LIFE

Commençons cette playlist 11 par Twelve days (The « we’ll be allright » song). Ce morceau est assez improbable, et c’est ce qu’on aime, parce qu’il casse les codes et propose un univers fort, déstabilisant. Le début du titre s’avère presque classique, pop/rock avec des claviers psychédéliques, et une base arpège voix. Mais quand survient la rythmique (la batterie en tout cas), qui semble posée là par hasard, nous perdons nos repères. C’est un peu comme si deux morceaux distincts étaient posés l’un sur l’autre. Le mariage basse/batterie ne fonctionne pas du tout, du moins le croyons-nous à la première écoute. Mais à la réécoute, le tout s’imbrique dans un univers complètement à part. Et cela décuple les émotions de façon originale.

Celles-ci sont totalement palpables, offrent une mélancolie profonde rehaussée de teintes mineures et de choeurs en berne (superbes). Et puis toujours ce rythme de batterie qui chamboule nos habitudes, pour nous proposer un morceau d’une grande force, d’une grande beauté aussi, et à l’intensité discrète mais bel et bien présente. Mais il vous faudra, à vous aussi, plus d’une écoute pour en être persuadés.

TWO SEVENS

Parfois, il en faut peu pour nous toucher, c’est le cas avec 207. Pas de gros effets, une intimité dévoilée, comme ça, du bout des lèvres. Mais pas exposée violemment, non, elle est dévoilée avec une tendresse, une douceur charmante, et assez optimiste aussi. Parce que ce titre n’est pas plombant, malgré une répétition mélodique en arrière-plan, déjouée par une ligne de chant évolutive. Cette évolution se fait elle aussi avec un tact tout particulier, puisque tout se fait par petites touches discrètes, par petits apports successifs de nuances. Bref, nous aimons beaucoup cette sorte de pudeur qui nous fait entrer en contact avec un groupe qui nous donne envie d’être suivi de plus près.

SPILL TAB

On poursuit cette playlist 11 par un morceau lui aussi surprenant, auquel nous n’avons pas forcément adhéré tout de suite. En effet, Pistolwhip démarre doucement, avec une voix très fluette, presque celle d’une petite fille. Mais petit à petit, le morceau s’organise et propose une évolution de cette voix en plusieurs étapes, avant de lui donner réellement corps. Sa présence gagne donc en intensité à mesure que le morceau avance. Mais musicalement, nous avons un peu le même effet. Nous nous attendons à une énième resucée d’urban pop, que nous prévoyons peu inspirée, pour au final aboutir à un morceau plus proche de l’électro-rock, avec des saturations que nous n’avions pas vues venir.

Preuve, une fois encore, qu’il vaut mieux écouter deux fois un morceau plutôt que de se fier à ses premiers attributs. L’habit, en 2021, ne fait toujours pas le moine. Ce que prouve de façon plus que convaincante Spill Tab.

RUTH BLAKE.

Son album Brave Ships est sorti fin février et voilà dévoilé le très beau I am. Ici, la voix repose sur un arpège folk, le tout dégageant une présence folle, une douceur qui transparaît de cette voix qu’il laisse présager une force de combattante. Très classique dans sa forme, la magie opère néanmoins, par cette mélodie limpide, par cette émotion jamais fausse. C’est simple, c’est pur, c’est beau, et ça nous place dans une bulle dans laquelle il fait bon s’évader quand tout semble s’écrouler autour de nous. En fait, c’est tellement bien fait qu’on imagine presque entendre des cordes, des cuivres, pour porter encore plus haut ce morceau remarquable (et remarqué).

MONOLINK

The prey est ce genre de morceau qui, à première écoute lui aussi, aurait tendance à nous laisser un peu indifférents. Même si nous accrochons à certaines sonorités, nous avons du mal à entrer pleinement dans l’univers de The prey. Mais voilà, des fois, souvent, on se donne du mal, et, petit à petit, la magie opère. La composition vient à nous toucher, par son spleen, par ses tessitures sonores mélangeant organique et électronique, rapprochant l’univers de l’Allemand de celle de Trentemøller (avec cependant des identités et personnalités très différentes). Bref, on adhère totalement, et ce contre toute attente, sur ce morceau qui tranche dans l’univers électropop hyper balisé que nous entendons sur les ondes. La recherche de Monolink permet d’accrocher les émotions, de les faire remonter à la surface sans effets « prémâchés ». Bref, on valide à 100%

PINK ROOM.

Lendemain de fête qui déchante ? Esprit rock n’roll jusqu’au-boutiste ? Un peu des deux. En tout cas, c’est du rock, bien couillu, garage, comme on aime. Le budget bibine et verre à dû être salé, mais on aime. Ça ne s’explique pas, c’est abrasif, c’est parfois foutraque, c’est hargneux, grossier, ça vrille les tympans et donne envie de pogoter. Bref, c’est un instant rock, rien que pour vous !

Comme quoi, les gars des Pays-Bas n’ont jamais oublié d’être rock, d’être féroce. Leur album Putain royale sort aujourd’hui. Et qui s’en plaindrait, honnêtement ?

VOLVAX

Une curiosité. Il s’agit d’électro, improvisé, sans bande enregistré au préalable. Tout est fait sur le tas quoi. Et le résultat est bluffant. Tout démarre de boîtes à rythmes, de tessitures analogiques passées au filtre des machines ainsi que de la complicité entre le producteur de musique électronique Alexandre Deschamps et le claviériste Romain Mariani fait le reste et nous propulse dans un univers fou. Ils sont aidés en cela par une vidéo elle aussi très expérimentale, reposant sur une caméra centrale autour de laquelle les deux musiciens brodent leur thème musical. Inspirés ? Certainement. En tout cas, ne serait-ce que pour la curiosité, il faut voir et entendre ce live d’un peu plus de 7 minutes où le danger de se foirer peut arriver à tout moment.

JONATHAN OLIVIERA

Morceau censé parler de la frustration, U and Ur friends, me and my friends propose une lecture inédite de ce sentiment en imposant une structure hachée, des superpositions/décalage de voix, pour un résultat prenant, déroutant, amenant justement la frustration à portée de main. À découvrir !

SPECIAL FRIEND

Ennemi commun est le nouveau single de Special friend, qui sort son nouvel album, du même nom, à la fin du mois. Alors que dire, si ce n’est que nous avons hâte d’entendre celui-ci ? Pas grand-chose en fait. Parce que, dans ce single, on aime tout, et surtout cette belle plage instrumentale psyché qui nous fait quitter la Terre, pour ailleurs. On n’en dit pas plus pour l’heure, on attend l’album, dont on espère plein de bonnes choses ! Rien de mieux pour terminer cette playlist 11 quoi qu’il en soit !

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