[ PLAYLIST] AU REVOIR LUNDI, bonjour vendredi !
Dernière playlist du lundi.
Eh oui, toutes les bonnes choses ont une fin. Les playlists du lundi vont tirer leur révérence. Pour laisser place aux playlists du vendredi ! Eh oui, presque tous les jours, sur Litzic.fr, vous aurez droit à un rendez-vous incontournable. Pour ne pas faire doublon avec la rubrique l’auteur.e du mois, nous délocalisons la présente playlist au vendredi. Dans cette dernière du lundi, nous vous proposons la pop de Laura Perrudin, la chanson française désabusée d’Acquin, de la folk gorgée d’américana avec Our man in the field, de folk pop sensuelle avec Michael Baker et enfin une pop inimaliste sud américaine avec Diego.
LAURA PERRUDIN, The w world (Feat. Becca stevens)
Ça commence comme un chant tribal, quelque chose qui remonte de la Terre, des aïeux, des racines. La rythmique s’installe, puis les voix féminines qui portent l’essence de l’être, enfin un instrument à corde, distordu. Une harpe. Eh oui. Cette originalité apporte l’orage, le tonnerre, quelque chose de puissant, comme un grondement sourd qui surgirait des entrailles du sol. Et qui viendrait à la rencontre des voix célestes (celle de Laura Perrudin et Becca Stevens). Le lien est fait, entre l’âme et le corps, entre la sensualité d’un groove puissant et la rugosité d’une électricité contenue.
Il y a de la puissance, de la lumière, de la pop et une dimension qui s’en échappe pour aller flirter avec une forme de blues, de soul. Si morceau possède une âme, The W world est celui-ci. Nous sentons une force émancipatrice dicter ses pas, sa conduite, le propulser dans une dimension à 360°, celle qui lie toutes choses en son centre, celui de ce que renferme chaque être humain en son sein.
The W world est extrait de l’album Perspectives et avatars.
ACQUIN,X-in (Christine)
Il y a quelque chose de Bashung, ou de Biolay dans Acquin. Mais il y a surtout beaucoup de Acquin dans Acquin (et aussi du Daniel Darc dans cette force fragile, ou cette fragilité forte). Cela commence par une plume en pointillé, aérienne, presque pieuse, ou pas. Les frontières se brouillent sur ce chanté parlé hypnotique révélateur de nos errances, de nos partances. La musique, en suspension, amplifie la diction, brouille le quelque peu de repère qu’il nous reste. Nous nous laissons envahir par la torpeur, que ne vient réveiller que la précision rétro d’arrangements percutants.
Ils évoquent l’inconscient d’un certain cinéma d’auteur français. Et Acquin se pose là, presque inévitable, incontournable, dévoilant des charmes en retenu dans l’expression, dans le lâcher prise dans la composition et l’écriture. C’est à la fois familier et inconnu, mais ça fait mouche, tout de suite.
X-in est extrait de l’album Bareback.
Michael Baker, Caught in the crossfire
Pop ou folk, vers où balance votre coeur ? Celui de Michael Baker ne s’embarrasse pas de la question. En effet, avec Caught in the crossfire, il opte pour un morceau émotionnellement fort, légèrement mélancolique dans ces teintes musicales, tandis que la voix porte en elle une insondable douceur. Le tout nous donne un morceau low tempo dégageant un parfum inédit, entre tendresse et force.
Il convoque, sur quelques touches de piano, les fantômes de nos passés (légère nostalgie donc), tout en ouvrant la voie aux rêves à venir. La production est soyeuse, douillette, mais pas pour autant dégoulinante de bons sentiments. La présence de Michael Baker rôde, bienveillante, autour de nous, nous susurre que tout ira bien, que c’est fini maintenant, qu’il faut aller de l’avant. Et nous le croyons sur parole.
Our man in the field, Easy going smile
Il y a des morceaux qui semblent sans âge, qui semblent avoir toujours existé, et être pourtant toujours capables de nous émouvoir et nous surprendre. Si la formule peut paraître éculée, elle est, avec Our man in the field, efficace. Le titre Easy going smile convoque le meilleur de l’americana (et pourtant le groupe est anglais), pour un maximum de plaisir à l’écoute. Instantanément, nous sommes transportés par les sonorités de banjo, mais surtout par cette voix qui nous marque profondément.
Le sentiment épique se développant à travers tout le morceau gonfle notre coeur de vaillance. Nous nous sentons prêts à affronter la vie, le coeur gonflé de ce sentiment proche de l’invulnérabilité (qui pourtant ne transpire pas dans cette voix que nous sentons capable de flancher à tout instant). Peut-être n’est-ce pas un morceau ultra original mais il possède deux qualités qui en font la force. Bien que très classique dans sa forme, il n’en est pas moins moderne dans sa production et ses arrangements. L’autre qualité étant qu’il fait du bien, il porte en lui un espoir fort, à trouver, quelque part, dans un sourire. Bref, Easy going smile est le morceau qui fait du bien du jour !
DIEGO, Volando.
Diego est né au Guatemala mais réside en France depuis 2008. C’est donc naturellement le chant en espagnol qui s’impose. Musicalement, sa folk est fortement métissé d’accents d’amérique latine. Pourtant, le traitement proposé sur Volando est lui loin de l’image que nous nous faisons de ces contrées fantasmées (enfin pour nous en tout cas). Moderne, fait d’overdub sur les guitares, il dégage une modernité étrangement vintage. La rythmique, minimaliste, laisse entrer l’émotion, à fleur de peau. La voix de Diego contribuant grandement, par sa douceur, mais aussi par son spleen, à nous conduire quelque part où nous refusons parfois d’aller.
Il est question que la vie continue, il y a donc un espoir derrière l’apparente tristesse se dégageant de Volando. Et c’est tant mieux car ça ne contribue qu’à rendre le morceau plus beau. Mais rien ne sert d’en dire trop, mieux vaut le découvrir sans plus tarder.
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