[47] Fusion des genres, de Golden Bug à Luce 3641
Nouvelle sélection musicale du vendredi 03 décembre
Il en faut pour tous les goûts, c’est évident. Du rock, de la pop, de l’électro, pour ravir les aficionados de chaque catégorie. Pourtant, la fusion des genres est à même de transcender la chose, qu’il s’agisse de mêler entre eux les courants musicaux ou de poser des textes à l’opposé de la musique sur laquelle ils reposent. Ainsi, cette nouvelle playlist brouille les pistes, pour mieux permettre à chacun de dépasser ses propres limites en se confrontant à des musiques riches qui n’hésitent jamais à faire des cross-over imaginatifs jamais exempts de sens.
GOLDEN BUG
Morceau psychédélique incroyablement prenant, Tokoyo No Kuni (feat. Vega Voga) électrise les sens, nous place immédiatement en situation de dépendance. La tension qui règne sur le titre, au clip à la fois minéral et orageux, nous habite et nous hante. Voix presque désincarnée, mais chaude, envoûtante, musique presque tribale, traditionnelle, mélangée à des effets modernes (une électro minimaliste, des sonorités rock 70’s elles aussi passées à la moulinette des effets numériques), Golden bug a tout pour séduire (ce qu’il parvient à faire avec une très grande classe).
On pense vite fait à certains titres de Massive Attack, à d’autres plus anciens, à d’autres plus récents (Chinese Man par exemple). Quoi qu’il en soit, c’est loin de nous laisser indifférent. Coup de cœur !
MAI LAN
Le sujet est malheureusement d’actualité depuis plusieurs mois. Il fait partie de tout ce mouvement de prise de parole, mouvement important et nécessaire. Avec beaucoup de douceur, portée par sa voix innocente, Mai Lan, dans Le loup, évoque des choses pas douces du tout, qui nous font nous sentir mal. Mal parce que l’acte est immonde, mal parce que le contraste entre la brutalité de cet acte et la façon de l’évoquer est si grand que nous sentons encore plus la fragilité de l’autrice de cette chanson.
Ce morceau, dont on ne révèle pas le thème, vous le comprendrez aisément en écoutant les paroles, s’inscrit dans un plus vaste projet de prévention comportant un album illustré et une vidéo pédagogique. Pour le reste, on vous laisse découvrir tout cela avec ce clip lui aussi éloquent.
TWO FACES
Une nouvelle idée du silence, mise en exergue par une musique cinématographique, porté par un clip aux allures de court-métrage. On pense par moments à Archive avec cette intensité dans les claviers, cette présence un peu noire, ce jeu de batterie lourd qui appuie la gravité émanant des paroles et cette idée de mutisme qui rejoint les paradigmes d’une société en manque de repères.
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DIRTY DEEP
10 ans, ça se fête ! Et comment mieux le fêter qu’en proposant un Ep de cover de groupes qui nous ont marqués tout au long de notre vie/carrière ? C’est ce que propose Dirty Deep, groupe Heavy blues à tendance très rock, qui revient avec un mini album où l’on retrouve, pêle-mêle, Grand Funk Railroad, Muddy Waters, James Lee, 13th floor elevator etc, et des guests de haute respectabilité tels que Jim Jones, James Leg, Scott H Biram etc. L’objet sort le 3 décembre, et il décrasse les tympans tout comme il dérouille les guiboles. Immanquable pour tout ceux qui aiment cette énergie volcanique qui vient de là, qui vient du blues !
THE ARLEQUEEN
Son projet consiste à sortir un titre par mois pendant un an. The Arlequeen a donc une chance plus que probable d’être abonné à notre playlist puisque Third eyes, deuxième morceau que nous découvrons de lui, nous séduit avec son esprit psychédélique et ses motifs indiens (comme quoi Ravi Shankar en a inspiré plus d’un). On est dans une bulle hors du temps avec cette pop aux charmes instantanés, superbement mis en place dans une composition qui ne manque pas de nous entraîner à sa suite.
Impossible de résister donc, et cela nous met en appétit pour découvrir la suite du travail de cet adepte du do it yourself qui réalise aussi ses clips. Une belle aventure que nous ne manquerons pas de suivre avec attention.
VOGUE GEORGE
Un duo, cousin cousine, entre France et Italie. Une musique électro, pop, comme un trait d’union. Des ambiances de tombé de la nuit, mais un crépuscule pas inquiétant, plus propice à un début de rêverie, de début de voyage vers le sommeil. Un état entre lâcher prise et bribes de consciences qui s’accroche aux dernières lueurs du jour. Our love de Vogue George nous invite à dériver, sensiblement, sur fond de sonorités électroniques ouatées, qui nous enveloppent dans une douce torpeur. L’émerveillement semble se produire derrière nos paupières closes, tandis que les battements de notre cœur s’accordent aux programmations. Et on se sens léger, comme une bulle de savon ballottée par le vent.
RED FOR STOP
Ambiance à mi-chemin entre électro et pop rock, dans cette même veine légèrement onirique, peut-être un peu plus romantique. Tout ici est agencé avec tact, l’électricité répondant à la douceur des voix, l’énergie au groove discret de la rythmique. On sent une envie de plaire, mais pas envers celui qui écoute, mais qui résulte plus de ce dialogue féminin masculin. L’apport des cordes donne une teinte folk plus appuyée, tandis que les guitares confortent une certaine idée du rock indé. Le tout pour un titre pop foisonnant d’inventivité, dont la finesse des arrangements n’a absolument rien pour nous déplaire. Red for stop nous fait forte impression avec ce titre ambitieux aux idées abouties, prémices d’une suite des plus enthousiasmantes.
LUCE 3641
Un morceau un peu plus loin de ce que nous proposons d’ordinaire. Pourtant, on retrouve une base pop voire rock, avec une entrée en matière un peu ténébreuse, spoken world poétique « éthique », qui bascule par la suite dans un titre plus orienté world music. On aime le travail sur les sonorités, l’aspect à la fois moderne et traditionnel (les programmations ne masquent pas justement les apports d’origine africaine). Il y a un esprit qui nous invite à la danse, si ce n’est à une forme de transe, ramené à un côté terrien par l’accordéon. Ce mélange a tout pour séduire, d’autant plus qu’il reste mystérieux, donc forcément intrigant. À suivre donc.
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