[43] VOYAGE SENSORIEL et expérimentations

Nouvelle sélection musicale du vendredi 05/11.

Découvrir un nouveau groupe, c’est partir en voyage sensoriel. Nouveaux sons, nouvelles formations, nouvelles structures, ces découvertes façonnent un regard, une façon de voir ce qui nous entoure d’une manière inédite. Meule nous surprend avec son trio, Kiey place le Vietnam sur la carte du monde de la pop, Mey nous émeut par son incandescence toute en retenue. On vous laisse découvrir tout cela sans plus attendre.

meulemeule playlist 43 voyage sensorielMEULE

Groupe expérimental dans sa forme (un trio, avec deux batteries) et dans son fond, Meule nous met un incroyable frisson d’excitation avec Getaway, son premier single. Pourquoi ? Simplement parce que le groupe rend évidente une musique qui n’aurait a priori rien pour l’être. Motifs répétitifs, guitare « mécanique », tout pourrait nous amener à détourner les oreilles de ce rock à la fois proche du punk avec cette dynamique DIY, jazz (oui oui ne serait-ce que pour cette formation hors des sentiers battus), rock et kraut.

On aime fort nous ! Parce que c’est couillu, parce que c’est super bien fait, parce que c’est aussi une manière de faire de la musique pour tous tout en restant particulièrement recherché. Bref, on vous reparle de Meule à coup sûr dans les jours ou semaines/mois à venir avec son EP portant le nom du groupe. Coup de cœur !!

PI JA MA

On vous avait déjà parlé de Pi Ja Ma il y a une éternité, et nous sommes super heureux de la retrouver dans ce clip/court métrage illustrant Should I call U baby. On retrouve cet esprit Girls band, porté par des synthés dispersant autour d’eux une lumière vintage des plus agréables (c’est un euphémisme). Et le plus dingue, c’est que nous venons juste de vous parler de Meule, que les deux univers sont aux antipodes, et pourtant on les kiffe autant l’un que l’autre. Bref, Pi Ja Ma, on aime fort aussi !

MOTEL CLUB

Avec Danica, le duo Motel Club nous embarque en virée quelque pat entre les 70’s et aujourd’hui. Sur ce titre à la ligne de basse expressive, sur fond de synthé d’époque et d’une voix suave, Motel Club déroule son histoire, nous berce l’oreille dans un imaginaire pop psychédélique/chanson française de qualité. Qu’ajouter de plus à cela si ce n’est que nos perceptions s’ouvrent, nos sens s’éveillent, et qu’on se laisse volontiers dériver dans cet univers ouaté.

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KIEY

La pop est universelle, et celle-ci nous arrive de loin, du Vietnam, pourtant elle pourrait provenir d’ici, d’Europe, ou des États-Unis. Kiey arrive sans crier gare, avec des mélodies plutôt ensoleillées ou pointe néanmoins un léger spleen, comme s’il était légèrement en attente de quelque chose qui ne viendrait pas à lui. Pour autant, son titre reste léger, gazouillis d’oiseaux pour preuve. Bref, on aime beaucoup cet esprit qui montre que peu importe d’où l’on vient, la musique reste un vecteur d’émotion universel.

ENTRÉE LIBRE

En parlant d’ailleurs, ça vous dit de partir faire un tour avec Entrée Libre ? Le duo, dont on avait plus qu’aimé le morceau Dehors, revient avec un titre à l’intro disco, qui tourne à l’électro-pop, en français, avec un morceau qui parle de l’envie de sortir de ses 10 km² quotidiens pour aller voir ailleurs, tant qu’il est encore temps (avant que l’âge nous rattrape et tue cette envie). Un propos dans lequel il n’est pas très difficile de se plonger, d’autant plus que musicalement ça tient joliment la route. Même si une légère mélancolie affleure, c’est bien une ode à la liberté qui s’en échappe. Et ça fait du bien, d’autant plus que musicalement ça tient très bien la route.

JEREMY ENGEL

Une autre notion de voyage, plus folk cette fois-ci. Un très beau morceau que nous propose Jeremy Engel, qui agrémente une base folk de quelques cordes pour en magnifier la douce ferveur. Ici, gros travail sur le son, sur la production, mais celui-ci ne détruit pas l’intensité qui se dégage du morceau. Le mieux reste de le découvrir par vous-même. Pour nous, c’est un morceau qui nous permet de lâcher prise, de retrouver un peu de lien avec le présent. Et on aime.

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MEY

Intensité, force, Hands nous bouscule, dans le bon sens du poil. Parce que Mey possède un truc, dans la voix, dans le propos, qui forcément nous fait un peu rentrer en nous, comme en sortir pour combattre l’extérieur et ces zones d’ombre. Chopé live, avec toujours ce désir de s’effacer physiquement dans la pénombre (finalement, est-ce que cela a tant d’importance de ne pas voir de visage quand l’émotion nous touche?), c’est sa pudeur qui explose en pleine lumière, et forcément ça nous parle.

EMMA BEKO

un titre qui fleure bon l’esprit du grunge, celui du début des années 90, pas un éventuel revival. Pourtant, c’est actuel, notamment par cet apport de rythmiques électro, cette incursion pertinente du phrasé hip-hop. Ça nous rappelle tellement de groupes qu’on ne saurait par où commencer, et c’est tant mieux car Emma Beko reste, malgré ces références, uniques. On accroche, ou pas, mais pour nous, c’est du 100% bon !

sadguitar_V777.wav annonce le prochain EP d’Emma Beko, du même nom, qui devrait paraître au printemps 2022.

RAPHAEL REED

Morceau en suspension, avec un choix assumé de proposer une musique à l’opposé du clinquant actuel. C’est intelligent, dégage un soupçon d’onirisme, un soupçon d’évanescence, une douceur aussi, le tout porté par une voix qui nous rappelle, d’une certaine manière, des groupes comme Genesis ou Peter Gabriel (ce qui revient un peu à la même chose). Quelques petits éléments électroniques nous font d’ailleurs penser à cette période où les composants électroniques commençaient à pointer le bout de leur nez. On aime le sentiment qui se dégage de ce morceau, cette ampleur contenue dans un titre bref mais qui marque les esprits.

FLEUR BLEU.E

Sun est un titre qui porte bien son nom puisqu’il se déroule sous le soleil. Mais contrairement à cette idée de chaleur, de farniente, de laisser aller, Fleur Bleu.e traite de la dépression, de la recherche de l’âme sœur et de binarité. Les touches de très légère mélancolie résidant dans le chant mettent en exergue ces aspects, tandis que le côté « dream » pop nous enveloppe et nous permet de dériver, un peu comme si nous étions en prise avec un traitement contre la dépression.
Quoi qu’il en soit, le morceau reste aérien, jamais plombant, et nous démontre que Fleur Bleu.e possède quand même une touche que les autres n’ont pas. Nous avions déjà parlé de Stolt 89, il nous tarde à présent de découvrir leur album prévu pour 2022.

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