22-39, de Skinny Pelembe à Zola
Nouvelle sélection musicale du vendredi 09 décembre 2022.
Pourquoi sommes-nous réceptifs à ce point à des musiques ? Qu’est-ce qui fait qu’un ou une artiste parvienne à nous émouvoir alors que, au fond, la musique n’est qu’une succession de 7 notes ? Une nouvelle fois dans cette playlist 22-39, c’est une forme de magie qui s’opère, par des petites trouvailles, par une sincérité, par une vision de la vie. Qu’ils soient en solo ou en groupe, les artistes, plus que jamais, enchantent nos vies qui en ont grandement besoin. Pour cela, on les aime infiniment.a
SKINNY PELEMBE
Quelque chose de blues dans ce titre dont on sent poindre une certaine urgence. Le titre, relativement minimaliste, joue sur des effets malins comme tout sur le chant, lesquels, couplés à un clip nerveux, renforce l’impression de mouvement. Quelque chose de blues, oui, et de punk, et de hip-hop mais qui, dans tous les cas ne laisse absolument pas insensible au talent de musicien. Un nouvel album est prévu pour 2023 et il devrait faire parler de cet artiste étincelant.
SOMEONE
C’est une habitué de litzic qui se retrouve une nouvelle fois mise à l’honneur. Il faut dire que Someone continue son bonhomme de chemin, sans jamais se reposer sur ses lauriers. Avec Do you go for me, sa pop prend encore une ampleur inédite, faite de douceur, de pureté, le tout porté par une mélodie simplement géniale. Pas de gros effet, mais avec son art de poser les bons arrangements aux moments clés de sa chanson, elle lui confère une dimension spatiale, aussi vaste qu’un univers. Cet univers, c’est celui que cette artiste porte en elle et qui, à tous les coups, ne manque pas de nous émouvoir. Simplement sublime. Owls, son nouvel album prévu tout début février, est déjà l’un des plus attendus de l’année.
VLADIMIR CONGO
Un peu de Yellow submarine, un clip coloré et acidulé et un peu de psychédélisme à la française. Telle est la recette de Les Ballons de Vladimir Congo. Le groupe nous pond là une pop song enthousiasmante, sans ambition autre que de mettre un peu de légèreté dans ce quotidien plombé par les mauvaises nouvelles en cascade. On aime le côté légèrement foutraque du pont, très décalé, et surtout le caractère immédiatement accessible de l’ensemble titre qui, très vite, nous fait quitter la terre pour rejoindre le ciel…
Mais plus que tout, ce que l’on apprécie, c’est ce côté très anglais qui réside dans cette chanson, preuve qu’on peut être français et jouer de la très bonne musique sans forcer le trait. Bref, d’être totalement cool, sans s’enfermer dans un mouvement dominant et de pourtant proposer une musique originale et bien faite, sans autre forme de procès. A découvrir absolument !
JEAN JEAN
Mettre deux prénoms dans son nom n’est pas un signe de manque d’originalité . La preuve avec Jean Jean qui, avec Prey trigger, parvient à faire original avec une guitare, une batterie et quelques machines. Hybride rock électro, le titre, méchamment efficace, promet de belles décharges, électriques, sur le dancefloor. En tout cas, c’est démoniaque, efficace jusqu’au bout de la nuit, bref, idéal pour vos soirées d’hiver (ou autres saisons).
Zola.
Ce genre de chanson fonctionne toujours. La simplicité apparente ne masque pas un vrai travail sur le son et sur le travail de composition. Le chant est assuré, évite la facilité et propose une mélodie qui s’accorde parfaitement à celle de la guitare. Très beau travail qui prend du relief lors du premier pont, et ne quitte plus le morceau jusqu’à la fin. Les arrangements sont futés également, alliant minimalisme et inspiration (ces touches de choeurs, extrêmement précises, apportent une personnalité folle au morceau notamment). Très bien imaginé et concrétisé pour une très belle surprise.
Patrick Béguinel
