22-35, de Full Moon Little House à Bil & Gin

Nouvelle sélection du vendredi 11 novembre.

Cette nouvelle sélection 22-35 met l’accent sur une vieille mais toujours fringante connaissance, à savoir Full Moon Little house, et sur des chansons qui osent s’aventurer sur des sentiers escarpés. De la pop intimiste et rêveuse d’Ark White en passant par le jazz revisité par Bil & Gin, de l’électro sensible de The Ink Element à la dreampop romantique de Curseurs, tout est fait pour nous envouter jusqu’à la lie. Ne boudons pas notre plaisir. Savourons-le.

22-35 FULL MOON LITTLE HOUSE

FULL MOON LITTLE HOUSE

Nouvelle vidéo captée en live, Funeral est aussi un titre inédit puisqu’il ne figure pas dans l’EP June Phase 1 paru il y a maintenant un an de cela. On y découvre le groupe dans une forme live sur un titre qui, en général, cartonne bien en concert. Nous y retrouvons quelques influences marquées, telles celles d’Archive ou bien encore Explosion in the sky, mais la patte Full Moon Little House s’impose petit à petit. Fort d’une grosse dizaine de concerts, la formation, depuis remaniée, a acquis certains automatismes et emporte avec elle le public lors de cette longue plage progressive qui alterne le chaud et le froid. À noter les parties lumineuses de Stéphane Bilger, mises ici en valeur par un mix généreux, lequel met également en avant les effets vocaux apportant une personnalité affirmée au groupe. La suite de l’aventure s’écrit d’ores et déjà à quatre, avec un nouveau bassiste, et un album devrait voir le jour en première partie d’année. Nous attendons tout cela de pied ferme !

Hier, le quintet devenu quartet suite au départ du deuxième guitariste Damien Bonhomme (France Is Baked On), se produisait au café concert Le Barbe à Plouha. Ce lieu, déjà incontournable des Côtes d’Armor quant à sa qualité de programmation et d’accueil (une vraie scène, un vrai café concert, bref, un vrai plaisir pour les groupes d’y jouer) a permis au groupe de s’exprimer à 4 et de réajuster son show avec cet élément manquant. Le son était au rendez-vous, l’énergie également. Ce test aura permis de voir que même avec un instrumentiste en moi le groupe ne manque pas de ressources car la finesse des compositions n’a rien perdu de sa superbe, même si quelques ajustements restent à prévoir.

Le groupe a du pain sur la planche, entre le travail sur les choeurs qu’ils veulent mettre en place et divers réglages d’effets a affiner, d’autant plus que ce jeudi voyait se produire pour la dernière fois aux côtés de Kévin Navizet, Jules Brunet (batterie) et Stéphane Bilger (claviers/machines), le bassiste Julien Gefffroy. Son remplaçant est déjà dans les starting blocks, prêt à rejoindre la formation en vue des prochains événements qui se dérouleront en 2023.

JORG FEUDENFJORD

Nom parodique, aux accents scandinaves, pour un projet qui, lui, n’a absolument rien de parodique. Comme nous le prouve le titre Lake Of Groove, Vincent Israel-Jost (celui qui se cache sous le fameux patronyme) propose une pop qui a de la suite dans les idées. En témoigne ce morceau aquatique (les effets de guitare, noyés d’écho et de delay, pour un rendu flottant), au groove pénétrant et à la bonhomie évidente. Si nous ne sommes pas dans une pop beatlesienne, nous sommes en revanche dans un pur esprit britannique, fait d’un flegme classieux et d’un quasi détachement second degré, lesquels n’entravent en aucune façon le charme évident de la composition. Jorg Feudenfjord sortira son premier album Twist’n’Fjord le 25 novembre sur le label Les Inveftigations Phoniques !

CURSEURS

Une petite balade du côté de Sète, ça vous tente ? C’est ce que nous propose Curseurs avec cette chanson à la fois ensoleillée et légèrement teintée d’un petit sentiment désabusé, voire un spleen vaporeux. La dreampop du groupe ose la ligne de basse sensuelle, pleine de groove délicatement dansant, et la voix auréolée d’une aura brumeuse. La ligne mélodique (voix mais également instrumentale) est simple et géniale, permet en outre des arrangements relativement inattendus car n’étant pas forcément dans l’esthétisme actuel de ce genre un peu fourre-tout. Le groupe se démarque donc de la masse, par son romantisme et sa douceur, sans oublier, évidemment, ses indéniables qualités d’écriture. Nous attendons la suite avec une impatience non feinte.

THE INK ELEMENT

Dépaysement total avec Rotten Underground de The Ink Element. Si sur l’entame nous pouvons presque percevoir une filiation avec Pink Floyd (ce roulement sourd de basse en arrière-plan que l’on retrouve un peu sur One of These Days des Floyd), The Ink Element dévoile vite la face cachée de sa psyché sur ce titre immensément addictif (autant que poisseux tant il remue la merde coincée quelque part au creux de notre ventre). Les émotions se trouvent décuplées sans prévenir, par le caractère tout de suite viscéral de la composition. Sans être totalement électronique, sans être radicalement cold wave, Rotten Underground possède une noirceur mélancolique véritablement poignante, presque épique. Impossible de rester insensible à ce titre d’une tristesse insondable mais qui, pourtant, fait ressortir un peu du meilleur qu’il y a en nous. Captivant !

ARK WHITE

Un parfum de vérité émane de ce titre, comme si Ark White se mettait littéralement à nu sur la folk rock de ce Down for whatever de toute beauté. A mi-chemin de la pop folk contemporaine et du psychédélisme de la fin des sixties, ce musicien nous embarque avec douceur et tact dans un univers lumineux. Ne trichant pas, délivrant ce que renferme son âme, Down for whatever nous transporte aux confins de notre propre psyché. Si une vague notion mélancolique semble parfois pointer le bout de son nez, c’est un caractère plus optimiste qui nous reste en tête, comme si l’ange incarné par Ark White s’élevait au-dessus de ses doutes et de ses peines. De quoi nous donner envie de dépasser nos limites, et d’atteindre les nuages.

BIL & GIN

Un air de Moby derrière ce titre de Bil & Gin. Mais Nashville, plutôt que de remettre des blues oubliés à la sauce électro se penche sur le versant plus jazzy de la chose. Le rythme y est dansant, dégage une force optimiste et nous met des paillettes dans les yeux. Le traitement sonore propage son charme de façon évidente, entre cuivres, harmonica et base électro de bonne facture. Impossible de ne pas s’imaginer sur un quelconque dancefloor de club dans la big Apple,ou à Chicago au milieu d’années 50 revisitées à la sauce 2020.

Patrick Béguinel

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