22-32, de Neist Season à LIQR

Nouvelle sélection musicale du vendredi 7 octobre.

La musique, c’est ce qu’on en fait. C’est aussi exprimer ce que l’on a envie de dire, en suivant une trame qui nous est logique, intime, personnelle. Les artistes ou groupes du jour suivent leurs envies, leurs propres voies, et explorent, à leur manière, leur psyché. Découvrez donc notre sélection 22-32, avec de belles découvertes !
22-32 Neist Season

NEIST SEASON

Il faut se laisser embarquer par la mélodie. Ressentir au creux du ventre ce qui en émerge. La prendre à bras-le-corps, la bercer, la laisser tournoyer tout autour de nous. Et puis apparaît l’évidence, une gravité mélancolique et, paradoxalement un espoir ténu, qui surgit par le caractère presque aérien des instrumentations. Pourtant, on sent une froide colère, ou une résignation, laquelle semble se faire terrasser par quelque chose de plus fort, invisible au premier abord mais qui finit par recouvrir l’ensemble.

À mi-chemin du shoegaze et de l’électro pop, Neist Season séduit. Et nous dit de patienter encore un peu avant la sortie de leur prochain EP qui paraîtra en 2023. D’ici là, nous sommes sûrs qu’on vous en reparlera puisque nous avons un petit coup de cœur pour ce groupe qui évite les pièges de la mode actuelle. Prometteur donc !

DYLAN MUNICIPAL

On aime les musiques qui se démarquent de la masse. C’est le cas avec Cologne Proxima, mélange d’absurde (les paroles) et de sérieux (la façon dont tout s’articule à merveille), dernier titre de Dylan Municipal . Avec sa synth pop années 2000, le titre décolle tranquillement, suivant une narration presque blasée qui va bien avec l’atmosphère spatiale du titre. Avec une forme de second degré, mis en lumière par une composition sérieuse derrière ses drôles d’apparences, ce titre nous fait quitter la Terre, comme avait pu le faire en son temps l’EP CD de voiture de Korin F. Bref, c’est de la poésie à l’état pur (et on est très premier degré en disant cela). On kiffe !

SLOGAN

C’est un groupe qu’on aime beaucoup. Si le son du duo a évolué, et que nous ne nous y retrouvons plus autant musicalement, il convient néanmoins de mettre en avant l’exigence de l’écriture de Slogan. Dans 60 euros, nous suivons une séance chez le psy, avec ses tics, ses automatismes. Le choix des mots et judicieux et le duo, malicieux, s’en donne à cœur joie, tant musicalement que textuellement (mais également dans ce clip plutôt joyeux, finalement).

60 euros est extrait de l’EP Le fond de la classe qui sortira fin octobre. 5 titres aux univers contrastés dont surgissent 2 réelles pépites, à avoir Les portes et Long séjour, deux morceaux plus introspectifs et personnels, très agilement mis en forme dans un écrin moins convenu (ou moins dans l’air du temps). Ne reste à retenir qu’une chose : on ne peut pas plaire à tout le monde, mais tout de même continuer son chemin artistique sans compromission. Et ne serait-ce que pour cette liberté de ton, même si nous accrochons moins au final, on remercie simplement ce groupe d’être ce qu’il est.

QUIET SONIA

Voici un morceau qui va exactement là où aucun autre ne s’engage. À la fois folk et progressif, jazz et pop, In my arms many flowers pousse le vice en tissant une trame complexe, évolutive, mais d’une grande beauté. Les touches boisées invitent à l’introspective, à la contemplation, et quand arrive la voix, on songe à un certain Nick Cave. Certes, les univers sont différents, mais nous ressentons la même fibre sensible, la même passion, ce qui n’est jamais anodin. Ce groupe danois est donc une belle promesse, celle d’une pop raffinée et personnelle qui déjoue toutes les attentes. À suivre de très près !

LIQR

Comme si l’on retrouvait un peu de chaleur dans nos coeurs. Comme si tout n’était pas que grisaille et vagues à l’âme. Avec délicatesse, et une pointe de féérie, LIQR, avec Tour Eiffel 422 nous projette dans une pop que ne renierait pas un groupe comme Sigur Ros dans ses phases les plus contemplatives. Clip minimaliste et surréaliste, musique dans un brouillard enveloppant, le titre déploie avec pudeur et douceur ses ailes. Il nous berce, nous cajole, fait naître en nous des images spirituelles, en lien direct avec le monde de l’innocence. Un peu crédules, nous laissons nos coeurs et nos âmes imaginer leur propre monde, et on embarque main dans la main avec ce groupe qui ne cesse de nous surprendre par son tact et son inventivité. Bref, on dérive tranquillement sur une rivière sans remous, vers une destination inconnue mais dont on sent que le terminus sera conforme à ce que l’on espère. Magique.

Patrick Béguinel

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