22-25, De Chambre 317 à Leo Blomov

Sélection musicale du vendredi 08 juillet.

Alors que les vacances commencent sérieusement pour certains, il convient de leur préparer un peu de musique pour la route. Cette playlist 22-25, que vous pouvez aussi retrouver sur youtube, fait la place belle aux sensations légères, à une forme de laisser aller sans pression (enfin à une exception près). Voyages immobiles, ou au contraire très mobiles, ces titres devraient vous permettre de gagner votre lieu de vacances estivales dans les meilleures conditions. Et si vous n’êtes pas encore en vacances, elle vous permettra de terminer la semaine dans une relative douceur.

22-25 chambre 317CHAMBRE 317

Réveillez Santana, ressuscitez Gainsbourg, mettez les dans un shaker, secouez, et vous obtenez Station 70, de Chambre 317. Qu’ajouter à cela ? Sonorités vintages, forcément, chant parlé se nourrissant d’un texte nostalgique, mais pas triste. Au contraire, c’est un aspect presque festif qui se fait ressentir, porté par un groove des plus efficaces. La magie opère, boule à facettes et patte d’eph n’étant jamais bien loin.

La composition est donc un hommage aux belles années 70, plus vrai que nature pourrions-nous dire. Et il nous est du coup totalement impossible de résister aux charmes de ce Station 70 absolument parfait fond et forme confondus.

GENERALE PERY

On vous reparle de Générale Pery qui nous propose aujourd’hui un titre qui parle des parents des années 2020. Le regard presque sociologique dont fait preuve le duo s’avère totalement pertinent, enfin dans les grandes lignes, et s’inscrit totalement dans l’humeur de nos années sinistrées. Les mots sont justes, ne manqueront pas de parler aux parents, mais aussi à ceux qui ne le sont pas encore. Dans un cas comme dans l’autre, Générale Pery nous montre que l’on peut, comme en littérature, faire ressortir en musique certains traits de la société qui est la nôtre. Et c’est plutôt bien joué, non ?

JEREMY RICE

Ne pas s’arrêter aux quelques mots en français qui surgissent en début de chanson (puisqu’ils sont les seuls), ce titre respire le rock et le funk et s’avère des plus sympathiques. Très accessible, sans pourtant revoir ses prétentions à la baisse, Jeremy Rice propose un Why do you lie qui rétame tout par son dynamisme plutôt enjoué et son atmosphère bloquée quelque part entre les années 70 et 80. Pourtant, il s’avère totalement raccord avec notre époque, si ce n’est cette sorte d’optimisme qui irradie littéralement de la composition.

Celle-ci n’est peut-être pas la plus originale qui soit, puisqu’elle repose sur la formule classique couplet refrain pont, mais qui pourtant fait toujours mouche. On aime un peu tout ce que nous propose l’artiste ici. C’est donc une très belle surprise et découverte. A suivre.

LUCILLE TWO

Une forme de synth pop comme on n’en entend que trop peu. Parce qu’elle dégage un truc bien à part, entre les tonalités graves du synthé et une voix plus aérienne qui lui apporte une lumière presque céleste. La composition, si elle reste assez classique dans sa forme, ne manque pas de nous convaincre par son aura. Filmée live, elle montre une artiste qui se suffit à elle-même, ce qui ne veut pas dire que sa musique soit suffisante. Juste qu’avec trois fois rien, on peut produire, enfin quand on a un peu beaucoup de talent, une chanson efficace.

ELECTRIC CHAMAN

Poser quelques claviers, lentement, laisser infuser les espaces internotes, puis, progressivement, se laisser dériver, en tout quiétude. Cycles d’Electric Chaman nous porte, comme pourrait le faire le flux et le reflux d’une vague, ou comme si, légers, nous pouvions flotter au gré des différences de masse volumique de vents chauds ou moins chauds. Ce titre, presque jazzy, provoque une danse intérieure lente et majestueuse, dégageant une nostalgie des jours heureux. Rien de triste en effet, juste des souvenirs que l’on chérit et qui, ici, ressurgissent de manière apaisée et aérienne. Et nous, on savoure juste cette parenthèse inespérée dans ce monde qui ne cesse de courir.

CASS MCCOMBS

Tout est dans le rythme. Dans ce choix de poser une musique évoquant les grands espaces nord-américains en lui incorporant une belle dose de romantisme à l’européenne. Cet artiste, d’une délicatesse folle, transpirant autant de ses lignes de chant que dans ses choix d’orchestration, sait nous émouvoir là où d’autres n’auraient fait qu’effleurer les émotions. Par un tour de magie, n’appartenant qu’à lui, Cass Mccomb, en métissant sa pop de jazz et de folk, parvient à faire ressurgir la force de ce que renferme son cœur. Et de toucher le notre par la même occasion. Superbe.

LEO BLOMOV

Ce type possède une grâce folle. Celle de produire une dreampop rien qu’à lui, une dreampop onirique, logique, mais avec un petit truc désabusé logé au fond des paroles et des images qu’elles dégagent. Ce contraste œuvre de la plus belle des manières puisqu’elle apporte un côté concret à une musique qui aurait pu nous embarquer vers une certaine vacuité. La réflexion, ici, est exploitée à fond, et l’histoire pourra parler à quiconque, homme comme femme. Bref, très bien joué, en finesse, et ça fait du bien !

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