Sélection 22-19, de Cheshire à Tako Tsubo

Nouvelle sélection du vendredi 27 mai 2022.

Nous arrivons à la nouvelle playlist 22-19 de l’année. Avant d’entamer une nouvelle dizaine avec la sélection 22-20, on vous dévoile quelques coup de coeur, dont le magnifique titre de Cheshire en ouverture, ou bien encore celui de Lifts. Mais les autres sont tout aussi bon ! Ne boudez pas votre plaisir !
22-19 Cheshire

CHESHIRE

Grosse sensation à l’écoute de Minuit de Cheshire. En effet, le groupe mêle dans sa musique tout ce qui nous plait. D’abord, il pose l’ambiance. Elle se veut post rock, avec quelques sonorités proches du post punk, et impose d’emblée un magnétisme certain. Celui-ci se confirme à l’écoute du texte, à la fois poétique et cryptique, au chant lui aussi terriblement attractif. Avec ces deux éléments, le groupe nous tient dans sa main, pourtant, il ne s’arrête pas là. Les éclairs de rage, illustrés par un son et des attaques metal, finissent de nous mettre à genoux, le cœur au centre de l’estomac, au point d’en vomir un nénuphar (bon, il ne s’agit pas d’un nénuphar, mais on pense néanmoins à celui qui vit en Chloé, dans L’écume des jours de Boris Vian).

L’impact est donc massif, inévitable. Comme un train qui viendrait nous faucher sur une ligne à très haute vitesse, effet renforcé par un clip tout aussi démoniaque. Ce groupe, on vous en reparlera à coup sûr (et on va essayer de le voir sur scène très très bientôt!). Coup de cœur !


WU-LU

Nous avons déjà parlé de ce phénomène qui ne nous laisse absolument pas indifférent. En mêlant folie grunge/metal et phrasé street cred’ Hip hop, l’artiste anglais terrasse nos certitudes et la concurrence. Viscérale, puissante, sa musique est un uppercut reçu en pleine poire, bref tout à fait ce genre de son qui nous impacte durablement.

Loggerhead, son premier album, sortira en juillet chez Warp, qui a décidément un sacré talent pour les dénicher, les talents. Sur Blame/Ten, et sur l’album, Wu-Lu verse encore dans ce terrible penchant, parlé des invisibles, des laissés-pour-compte, des sans voix qui trouvent ici un porte-parole engagé.

Très lucide sur la société actuelle, en particulier en Angleterre où il vit, Wu-Lu fait partie de ceux qui remuent la merde, et qu’on n’entend finalement que très peu de ce côté de la Manche. Conscient, et qui utilise le micro pour le crier, Wu-Lu a déjà tout d’un grand. A suivre absolument !

LIFTS

Morceau incroyablement prenant du groupe irlandais Lifts. Commençant avec une ambiance oppressante avec ce violon grinçant, spectral, avant que ne déboulent voix et instruments. L’ensemble ne perd jamais en intensité, en présence, et nous place face à un rock intimement viscéral, n’étant pas sans nous rappeler, d’une certaine manière, l’aura d’un groupe comme Radiohead. Le chant est habité, prend aux tripes, nous place en position foetale tant il paraît remonter loin dans le temps, jusqu’à l’époque où le langage n’existait pas.

En naissent alors des émotions folles, renforcées par le tourbillon instrumental. La base répétitive, qui tourne et fore inlassablement notre boîte crânienne, comme pour y entrer de force, gagne en intensité sans pour autant varier d’un iota dans son cheminement. Il nous laisse exsangue cet Unconsidered, mais ravis, car il aura fait naître en nous une réaction primaire, incontrôlable et puissante. Celle de nous sentir en phase. Et ce n’est résolument pas anodin.

LA BANDE A JOE

Voici une surprise que l’on n’attendait pas. En effet, camouflé sous un nom de groupe qui sonne un peu comme une blague (et un titre de chanson qui ne fait rien pour amoindrir cette impression) surgit Rire clavecin et son texte hallucinant. Hallucinant car précis, méticuleux, descriptif, dégageant une atmosphère tout à faire particulière, romanesque, voire cinématographique. En s’inspirant du livre La Horde du Contrevent d’Alain Damasio, La bande à Joe a composé son troisième long format, Chrones, qui sortira tout prochainement, soit le 10 juin chez Table basse records (no comment sur le nom du label, tout comme sur celui, Boite de Maïs film, qui produit le clip).

TAKO TSUBO

Nous avons chroniqué leur mini-album Ghost town il y a peu, voici désormais le morceau qui lui donne son titre. Si le début place le décor, la suite dégage une énergie vibrante, ou la mélancolie cède la place à un sentiment viscéral de vie. Pop solaire, la musique de Tako Tsubo offre des variations subtiles et couvre un spectre émotionnelle vaste, plus qu’une ville fantôme ne saurait le faire…

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