22-16, Ouestern, disco et contes défaits.

Nouvelle sélection musicale du vendredi 06 mai 22.

Une fois n’est pas coutume, on commence par un court-métrage plutôt réjouissant, porté par plusieurs groupes, à savoir Betablock, Apes O’clock, Monty Picon et Ourdia. Le reste de cette sélection met en avant des artistes qui nous paraissent posséder ce truc en plus. Confirmation pour Al’Tarba, découverte sublime pour Margot Kurtiz, on vous laisse découvrir cette playlist 22-16 comme il se doit (c’est-à-dire en toute décontraction à l’approche du week-end).

22-16 ouestern

capture d’écran youtube

BIENVENUE À ROSELYN HILL TOWN

Voici totalement le genre de délire que nous affectionnons. Partant de l’envie de faire un simple clip vidéo, les joyeux larrons de Betablock, Apes O’ clock, Monty Picon et Ourdia se retrouvent avec un court-métrage de 18 minutes. Intitulé Bienvenue à Roselyn Hill town, le film est un hommage parodique au western spaghetti dans lequel un sherif plus que hargneux terrorise une petite ville et ses habitants.

Mais ceux-ci se rebellent peu à peu, et viennent remettre en question l’ordre établi. Grosses vannes (on aime l’allusion à Donald Trump), humour plus ou moins débile (allez, avouons-le, très débile et on en redemande), gros son métissé rock/ska/chant rappé, tout est réuni pour notre plaisir, d’autant plus que l’image est soignée et que les décors et costumes sont plus que crédibles.

Réalisé par Gilles Nédelec, joué par des acteurs non professionnels, dont les membres des différents groupes cités (ce qui explique la présence des boulets de bassistes, running gag assez désopilant), l’ensemble s’avère un divertissement comme on les aime, drôle et foutrement sympathique. Comme quoi le far ouest (les groupes sont bretons, en tout cas de manière certaine pour Betablock et Apes O’clock) peut aussi produire des westerns à la mode de chez nous.

MOTEL CLUB feat.Cindy Pooch

Pour ceux qui nous suivent sur notre page FB, vous comprendrez mieux pourquoi nous évoquons un possible revival disco. Avec Viens, Motel club, accompagné de Cindy Pooch propose un hit disco imparable, d’une rare sensualité. Les voix sont simplement sexys, qu’elles soient féminines ou masculines, le rythme nous prend au bassin. Le texte est ultra efficace, très bien écrit, et la musique s’en trouve toute chose, chaude et terriblement addictive.

Ce titre dansant n’oublie donc pas d’être malin, de jouer sur le contraste entre pop mainstream et recherche sonore bien plus pointue, permettant de tirer un trait d’union entre plaisir instantané et écoutes prolongées. Intelligent, Viens nous procure de très belles sensations d’écoutes, et pour rien au monde nous ne bouderions notre plaisir de danser avec Motel Club.

AL’TARBA feat.DOOZ KAWA

Tout le monde le sait, enfin nous croyons que c’est le cas, les contes de fées sont cruels. Mais qu’en est-il de la réalité ? Avec La fin des contes, Al’Tarba, avec Dooz Kawa, nous balance leur réalité en jouant sur les mots que l’on glisse à l’oreille de nos fils et de nos filles au moment du coucher. Reprendre l’univers des contes pour l’intégrer dans une réalité désabusée, tel est le parti, dévastateur de ce titre malgré tout enchanteur.

Qualité du texte, vocabulaire riche, rien n’est facile ici. Pas plus que cette lyric video qui ne se contente pas d’une image fixe et figée sur laquelle défile le texte, mais une véritable histoire visuelle et pertinente. Al’tarba, on le savait déjà, sait jouer sur les sons et les univers forts, et il confirme la donne avec Dooz Kawa qui nous ébranle par ces voix qui viennent directement du cœur. Fort et intense, La fin des contes ne nous laisse pas du tout indifférent.

L’album La fin des contes sort aujourd’hui même. On ne saurait trop vous conseiller de vous pencher sur celui-ci.

WONDERBOAT

Nous retrouvons un univers plus pop, plus nostalgique, mais aussi avec une très belle ligne de basse, ou du moins une ligne de basse qui prend quelque part au niveau du bassin avec ce single de Wonderboat. Slow kiss possède un charme de dingue, sans doute parce qu’en jouant sur la vague mélancolique actuelle, il propose néanmoins un choix de sonorité totalement dans l’air du temps, sans oublier d’être malin sur l’esprit même de sa musique.

Le clip montre un certain sens de l’autodérision, et ça ne fait pas de mal par les temps qui courent. Mais surtout, le travail de composition montre de très belles idées, abouties, qui navigue entre un presque psychédélisme, et une essence vaguement inspirée des années 70. Bref, on aime beaucoup ce que propose Wonderboat avec ce titre qui nous reste en tête un petit moment.

MARGOT KURTIS

Dans le genre électro-pop en français, on a souvent tendance à retrouver un peu toujours la même chose, qu’il s’agisse de ligne de chant ou de sonorités. Mais Margot Kurtis se dégage de la masse avec des choix artistiques très personnels et un travail sur le son hyper intéressant. 4 ans plus tard, son premier single (mis en images, superbement, par Kids Return et Louis Dureau) nous prouve déjà une maturité qui lui permet d’imposer son art de façon massive.

Massive, mais en finesse. Alternant chant parlé et passages véritablement chanté, en évitant le piège de l’autothune, elle pose un texte intime et fort. Pas de gros effets ostentatoires, mais au contraire une délicatesse qui s’accorde à merveille au propos qu’elle sert. Nuancé, son titre s’impose à nous, comme un coup de cœur inattendu qui donne grandement envie d’en découvrir plus sur l’univers de cette artiste à part.

BONUS : STEEVE LAFFONT

On termine cette sélection aux antipodes de la crapule John Bernard, c’est-à-dire avec beaucoup de douceur. Douceur de vivre, à la méditerranéenne avec ce nouveau single de Steeve Laffont, jazz et world music, d’inspiration espagnole principalement, ou méditerranéenne dans le sens le plus large de la chose. C’est rudement bien fait, c’est une évasion sans partir de notre salon, mais c’est aussi une façon de faire pénétrer le soleil directement à l’intérieur de nos oreilles. Surtout, pour ceux qui comme nous ne sont pas forcément inspirés par les musiques hispanisantes, Steeve Laffont le fait tellement bien qu’il dépasse le cadre pour nous offrir un titre universel. A savourer sans aucune modération !

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