[ SELECTION VIDEO ] BOPS, CAMILLE BENÂTRE, WESTWEGO…

Découvrez notre sélection d’audios et vidéos pour ce lundi de Pentecôte. Avec Bops, Deleyaman, Foams…

Cela devient une coutume. Le lundi, vous pouvez découvrir notre petite sélection de vidéos et d’audio. Pas de jours fériés assez puissants pour nous obliger à décaler cette sélection ! Découvrez aujourd’hui la pop de Bops, la pop-folk de Camille Benâtre et la folk tout court de Westwego, l’électro de FOAMS et la musique contemplative et prenante de Deleyaman. En route pour un voyage musical sans frontières.

Bops

crédit : Charlène Flores

BOPS.

Le groupe est pop. Est-ce que cela veut encore dire quelque chose aujourd’hui ? Peut-être, peut-être pas. Pourtant, Bops est un groupe qui nous fait une forte impression et qui donne au terme pop un relief tout particulier, mi-sucré mi-salé, aux contours acérés comme aux courbes sensuelles et délicates. Nous en voulons pour preuve ces deux titres sortis vendredi dernier, dont vous pouvez découvrir le très beau clip Sleeplessness ci-dessous.

En fait de pop, nous avons ce son et cette présence, jamais loin d’évoquer un groupe comme Supergrass par exemple (vous vous souvenez tous de leur hit Alright). De ce groupe, anglais, Bops, qui est Français, plus exactement breton puisque Rennais, a gardé l’évidence de la ligne de chant. Celle-ci vous transperce instantanément et vous propulse sur les bords de la Tamise en deux temps trois mouvements. De Supergrass toujours, nous retrouvons l’énergie power trio pop, guitare basse batterie, efficace en diable.

Originalité.

Pourtant, Bops s’affranchit du groupe anglais en nous proposant des structures alambiquées, sauvages, indomptables, folles, schizophréniques, et, cela en découle, passionnantes. Parce que Bops déjoue tous nos plans, nous surprend, avec toujours ce fond de séduction inhérent à la pop, mais en y ajoutant une touche d’une originalité folle, par des motifs rythmiques complexes, par une science du son qui nous donne le frisson aussi sûrement que si nous étions plongés dans une eau glacée.

Le point fort de Bops est de nous entraîner là où nous ne l’attendons pas. Nous pourrions imaginer une pop pépère, délivrant ses lignes de chants enivrantes comme le chant des sirènes, mais le groupe choisit justement de nous prendre à contre pied. Attention à ne pas nous faire dire ce que nous n’avons pas dit ! Les lignes de chant sont parfaites, elles enivrent, perturbent nos endocrines et endorphines, mais plus encore quand la musique qui les porte nous surprend.

Finie la linéarité, bonjour les soubresauts d’humeur, de ceux qui disent que la musique est un espace de liberté qui, plus que jamais, doit éviter les poncifs. Ce que réussi à faire à merveille Bops avec ses deux titres, No job et Sleplessness, deux joyaux bruts que les écoutes finissent par tailler en diamants étincelants !

Camille Benâtre.

Voilà un artiste qui nous surprend grandement. Pour être tout à fait francs, au début, nous rechignions à aller vers sa musique. Parce qu’il chante en français, principalement. Et que souvent, nous trouvons les paroles en français relativement creuses sur ce type de musique, une pop folk très nord- américaine dans l’âme. Pourtant, alors que le début du titre nous laissait de marbre, à la fin, une envie d’y revenir nous saisit.

Ce petit truc qui nous donnait envie de prolonger le plaisir, c’est cette assise pop délicate, n’étant pas sans rappeler Paul McCartney malgré une paire de lunettes évoquant plutôt John Lennon. Bref, vous l’aurez compris, la musique de Camille Benâtre est en quelque sorte un penchant français aux célèbres Beatles. Mélodies limpides, un côté un peu nostalgique, une voix douce, le tout baignant dans une atmosphère de sérénité malgré, comme c’est le cas dans A l’heure du soir, une nuit de doutes et d’interrogations.

Les textes, point faible de nombreux chanteurs peu inspirés, dégagent ici un charme discret, de celui qui donne le sourire, ou fait parfois jaillir quelques larmes. Le peu de mot utilisé par Camille Benâtre lui permet de toucher aux sentiments les plus profonds, avec un tact non feint. Nous avons ici affaire à un travail d’orfèvre, autant musical que textuel. C’est donc une excellente surprise, qui développe tranquillement la trame d’une identité pleine de nuances.

Westwego.

C’est avec une joie immense que nous retrouvons les amis de Westwego. Mais si rappelez-vous ! Nous avions chroniqué leur album Bittersweet Moods et Dedzu nous avait accordé une interview passionnante avec une source de références ahurissantes. Mais bref, là n’est pas le propos puisque ledit propos consiste en la vidéo de Always Around, premier clip tiré de ce premier album.

Et quelle vidéo ! En effet, elle colle à merveille à l’univers folk de Westwego, un univers proche de l’image que nous nous faisons du western. Là, nous sommes dans un saloon, sur la scène duquel se déroulerait une pantomime de marionnettes, un spectacle pour enfants plein d’une poésie que seuls de grands enfants pourraient comprendre. Cette vidéo est simplement superbe, et colle à merveille à ce groupe plus que sympathique qu’on aime vraiment très fort pour tout l’imaginaire qu’il déclenche chez nous !

Deleyaman.

Nous vous reparlons également de Deleyaman, un groupe que nous avons déjà mis à l’honneur par le biais de deux vidéos Exil et Deer on the run. Cette fois-ci, le groupe a été capté live chez les confrères de Le Cargo, pour une séquence forte en émotion comme nous les aimons. Qu’ajouter de plus à cela ? L’univers du groupe nous propose une odyssée émotionnelle forte avec The valley, odyssée jamais nocive car nous y voyons toujours l’idée de fraternité entre les hommes en ressurgir.

Si la mélancolie peut parfois être présente, les images qui naissent de l’écoute de la musique de Deleyaman sont elles de toute beauté, pleine d’un espoir que nous imaginons collectif, celui d’un monde qui apprendrait de ses erreurs pour mieux bâtir le futur. En tout cas, c’est ce que nous appelons de tous nos vœux, et c’est la sensation que fait naître le groupe chez nous.

FOAMS.

Nous terminons cette petite sélection par un clip de FOAMS, lui aussi capté live, dans un théâtre désert (ce qui fort heureusement ne devrait plus être longtemps le cas), lequel fait « écho à l’angoisse planante du morceau, où démons du passé resurgissent et prennent peu à peu le pas sur le quotidien. » Musicalement, le quintet, auparavant orienté rock, a opéré un changement artistique réussi. Suite à une inondation ayant ravagé leur matériel,  FOAMS s’est orienté vers une éléectro-pop pêchue et dense. Changement plutôt bien inspiré donc comme le démontre ce nouveau titre.

Avec Good night, l’ambiance assez dark et viscérale du début du titre, laisse place à un morceau plus dansant au fur et à mesure de son évolution. Pour autant, il ne se sépare jamais de ses oripeaux « cold wave ». Car c’est bel et bien à cela que nous fait penser ce titre, à quelque chose à mi-chemin entre le post punk et l’électro pure et dure.

Peut-être grâce à cette voix très expressive, peut-être par cette production rappelant presque celle des années 80. FOAMS est cependant les deux pieds dans son époque, même s’il ne cède pas à la facilité de la pop actuelle. La fameuse production y est pour beaucoup, il faut dire. Elle ne lorgne jamais du côté tout venant de la musique actuelle et propose une véritable identité qu’il faut à tout prix découvrir.

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