Live report16 février 2022

Live-report. avec Karnage Opéra (Mantes-La ville, 12/02).

Douce ambiance pour voyage spacio-temporel

Le groupe de Mantes-la-Jolie Karnage Opéra a présenté son nouvel album, Revenir, ce samedi 12 février dernier à la salle Jacques Brel de Mantes-la-Ville.

Ambiance tranquille pour débuter la soirée ce samedi 11 février  au Comptoir de Brel, la petite formule de la salle Jacques-Brel à Mantes-la-Ville dans les Yvelines. Restriction sanitaire oblige, une cinquantaine de sièges ont été installés et tous ou presque sont occupés pour apprécier la belle voix de Laeticia Di Fiore, une ancienne mantaise émigrée à Morlaix, dans le Finistère. Elle y a trouvé un guitariste, Dorian. Ce dernier l’accompagne  en engrenant les notes avec elle et en faisant parfois les chœurs.

Laeticia Di Fiore et Dorian/Photo Pat

Première partie.

Avec ses compositions originales, Laeticia Di Fiore impose une ambiance feutrée et colorée. Elle joue sans pression, s’offrant même le luxe de proposer au public une chanson composée la veille. Très rythmé, le titre reçoit un accueil très favorable de l’assistance.
Sur scène, une boîte à musique, un ordinateur quoi, permet au duo qui n’a pas encore de nom de varier les styles. Une folk-song islandaise rajoute à la poésie ambiante puis un titre en français à fleur de peau séduit par son ambiance en clair-obscur. Odile, une histoire de fantôme, prend la suite.

Laeticia Di Fiore chante à nouveau en anglais.L’ambiance, trip-hop, est assez futuriste. La chanteuse s’en donne à cœur joie avec ses vocalises. Comme à chaque fois, le public, bienveillant, applaudit chaleureusement. En final, Speaking to the moon, un morceau très dansant, ne fera pas pour autant se lever des spectateurs décidément bien respectueux de la loi en vigueur en ces temps troubles. En compensation, ceux-ci accompagneront l’artiste en tapant dans ses  mains.

Karnage opéra/Photo PatChangement d’ambiance avec Karnage Opéra.

Le quintette débute tranquillement avec le très beau Elle est. Ce titre renvoie aux blessures du  chanteur et auteur du groupe, Christian Roux. Plus parlé que chanté, le morceau impose d’emblée le respect. Le public est comme suspendu aux lèvres de Christian Roux, le parolier et le compositeur du groupe par ailleurs écrivain renommé auteur de plusieurs polars. Ses deux filles, Laure et Johanna, sont présentes derrière lui, aux chœurs et aux  synthés.

Pour la deuxième chanson, Christian prend à son tour place au synthétiseur pour laisser le chant libre à Laure. La jeune femme a pris de l’assurance et assure à merveille le chant lead sur La vague. Très vite Christian reprend la guitare pour donner un bon coup de reverb’ dans une ambiance quelque peu mollassonne qui file droit vers une sorte de free jazz. Le groupe a l’habitude de laisser traîner ses compositions, sur scène comme sur disque.

Redistribution des places. Laure cède la sienne place à son père pour reprendre le lead alors que le batteur Martin Denny vient l’accompagner au chant. My song est un songe susurré par Laure du bout des lèvres. Le morceau est magnifique.

Karnage opéra/Photo Pat

Rock & mélancolie

Nouvelle composition, les deux soeurs partagent le même clavier pour l’introduction de C’est l été. Martin se livre avec un break imposant à la fin du titre dans une déferlante de frappes sur les cymbales et la caisse claire.
Pour J’ai oublié, Laure est assise sur le devant de scène sous des lumières bleues. Encore un morceau mélancolique et laconique, Émoi, puis changement de ton, Christian reprend les commandes. « Nous on pense que quelque-chose doit changer » affirmer le leader du groupe.

C’est parti pour le morceau le plus rock, le plus engagé aussi, du set. Christian s’empare du clavier puis de laisse sa place à Laure pour cette chanson coup de poing sur la situation actuelle. Avec Le goût des larmes, la mélancolie s’empare de la guitare de Christian façon Radiohead. Laure fait des arabesques avec ses bras, la guitare se fait cinglante.

Karnage opéra/Christian Roux/Photo pat

Un beau voyage.

Le concert touche à sa fin, les deux sœurs reprennent place sur le devant de la scène. Le combo aura joué uniquement des chansons de son nouvel album, Revenir, disponible en physique avant-première ce samedi soir mais sorti en numérique depuis novembre dernier.
Laure conclu avec magnificence ce moment hors du temps soutenu par une section rythmique bien en place.

Un beau voyage, avait promis Laure en introduction. Ce fut mieux que cela. Ce fut expérimental et  audacieux, sombre et solaire à la fois.
La musique de KO n’a pas fini de nous emporter dans des méandres musicaux parfaitement dans l’air du temps.

Pat

Ancien rédacteur en chef à Publihebdos, Patrick Auffret a également collaboré durant 20 ans avec le magazine Longueur d’Ondes. Il travaille régulièrement avec l’agence photo Dalle et ses clichés ont  été publiées dans divers journaux nationaux (Le Monde, Les Inrockuptibles, Rock&Folk, …) et internationaux.
Il est aujourd’hui web-reporter pour Rock&Folk et président de l’association dédié au spectacle vivant Out of time.

Pour faire en sorte que litzic reste gratuit et puisse continuer à soutenir la culture

Nous retrouver sur FB, instagram, twitter

Un autre live report ? Feu ! Chatterton