[ LIVE REPORT ] CLAVICULE Saint-Brieuc, 19 /07
Nous avons assisté au concert de Clavicule à Saint-Brieuc
Le dimanche 19/07, Le Binic folk blues festival prenait ses quartiers d’été à Saint-Brieuc. Bon, on vous l’avoue, ce n’était pas le BFBF qu’on aime, celui qui se déroule à Binic et qui brasse un public de ouf, mais juste un concert de Clavicule, pas anecdotique du tout, en temps de covid. Le groupe à fait trembler les murs de la cité briochine devant un public conquis.
Putain de covid !
C’est dingue quand même l’ambiance de ces concerts made in coronavirus. C’est pas la même chose. Qui aurait pu croire que Clavicule jouerait devant un public en partie assis ? À peine concevable sur le papier, c’est pourtant la triste réalité. Et elle n’est pas l’apanage de ce seul groupe, c’est aujourd’hui une norme (et pour combien de temps?). Ouais, ça fait bizarre, ça casse un peu le délire si vous voyez ce qu’on veut dire.
Et pourtant, Clavicule donne envie de bouger, de sauteur, de pogoter, bref, de communier avec son garage rock pas empoté pour un sou. Il faut dire que son album Garage is dead nous renvoyait dans les cordes, K.O, comme après avoir reçu un bon crochet du droit d’Ali ou de Tyson. Idem lors de ce show à même le bitume dont la déflagration sonore a fait trembler les vitres des bâtiments administratifs et commerciaux environnants. Pied de nez aux premiers, car Clavicule et administratifs semblent antinomiques et c’est très bien comme ça.
Puissance de feu.
Le show commence comme l’album. L’intro donne le ton. Ça va castagner, en finesse. Oui, antagoniste tout ça. Mais pour qui a écouté l’album, et nous en faisons partie, vous savez que nous sommes dans le juste. Même si entre deux allées de bâtiments le son rebondit sur les façades, la puissance de feu de Clavicule se fait ressentir dans ses moindres détails. Chapeau à l’ingé son qui a su, malgré une situation que nous imaginons délicate à gérer, a réussi à rendre grâce à l’univers du combo rennais.
Pas de perte de finesse, une voix parfaitement audible (et quelle voix mes amis ! ) et une énergie incandescente ont fait de ce concert un moment à part. À part à cause de ces obligations de distanciation qui font chier, à part aussi par la grâce de Clavicule, celle de jouer un rock abrasif, mordant, sans jamais se perdre en chemin dans le délire bruitiste sans sens. Le dosage est parfait entre fond et forme, entre inspirations surf rock tarantisnesque et punk bien rentre dedans. Il faut dire que plusieurs éléments trouvent sur scène (enfin à même le bitume on le répète) une dimension autre que sur disque.
Parmi ceux-ci, la voix. Elle est plus mordante que sur le disque. Éraillée, puissante, grondante, mais capable aussi de « douceur », elle est un élément décisif de la musique du groupe. Sur disque, elle est en partie assagie par le côté studio (même si nous n’y trouvons rien à redire). Elle se libère de toute entrave devant un public. Idem concernant le duo de guitares qui trouve ici un terrain de jeu à sa mesure. Il ne perd pas la finesse mélodique et harmonique du disque, même si c’est légèrement plus aléatoire, mais gagne en incandescence. Les sonorités se font félines, rugissement, et on adore ça !
Conquis.
Le public est conquis, même si, nous le répétons, c’est toujours difficile de le savoir quand la plupart des membres de celui-ci est assis. Putain de distanciation, on le répète aussi. Nous n’imaginons pas à quel point cela doit être frustrant pour un groupe de voir les gens le cul vissé à une chaise (ou à un transat). Pourtant, Clavicule n’en laisse rien ressentir. Il ne la joue pas « pied sur la pédale de frein ». au contraire, il donne ce qu’il a dans les tripes, assure un show qui aurait été dantesque en d’autres lieux et occasions (au VRAI Binic folk blues festival par exemple).
Toujours est-il que nous ressortons du show heureux, content d’avoir vu le groupe et entendu sa musique dans un autre décor que celui de notre salon-bureau. Nous avons hâte de les voir à nouveau, sur scène, sans covid surtout (même si nous sommes évidemment très pessimistes sur ce dernier point). En tout cas, nous vous conseillons d’aller les voir, ça vaut vraiment le coup ! Et puis vous, les gars de Clavicule, continuez à vous donner. Ce n’est pas parce que les gens sont assis qu’ils ne savourent pas votre musique. Du fond de « la salle » où nous étions, on les voyait heureux. Et ça, covid ou pas, ça fait chaud au cœur !
Revoir le clip de My Time
Relire la chronique de Garage is dead
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