Live report21 octobre 2022

Howlin’ grassman VS Stompin’ Bigfoot

« Poulpe Friction » au Barbe de Plouha (22) 14/10/2022

Les semaines se suivent et les rendez-vous s’enchainent. Nous revoilà encore une fois au bourg de Plouha en quête de culture musicale. Est-ce l’affiche au nom intriguant de cette soirée « Howlin’ Grassman Vs Stompin’ Bigfoot » qui nous fait de l’oeil ? Pas seulement puisque le groupe, que nous avons manqué de peu lors du Binic folk blues Cathedrale nous offre ici une seconde chance d’apprécier leur univers. Ajouté à cela, le bon souvenir de la soirée précédente et l’accueil passionné des gérants contribuent aussi largement à notre déplacement. Alors Combat de boxe ou feat musical ? nous allons vite être fixé.

C’est d’abord en levant les yeux au ciel que nous ouvrons la porte du rock and Roll à travers une exposition photo de Benjamin Sehan. Passionné de rock, c’est en arrivant à Rennes que le photographe s’est rapproché du label « Beast Records » pour réaliser des visuels de concerts tout en sueur et énergie. Le talent du photographe est de retranscrire par les yeux les émotions qui passent par les oreilles. C’est chose faite !

Pendant ce temps, notre première interrogation trouve réponse : ce n’est pas un combat de boxe que nous allons chroniquer ce soir. Les 2 artistes s’entendent trop bien et préfèrent partager une pizza amicale que de rivaliser sur un ring. Il faut dire que ce duo musical existe depuis 7 ans. Étienne Grass et de Lionel Mauguen vivent du côté de Brest et jouent ensemble une musique qui trouve ses origines dans le blues, le proto punk des 50’s et des riffs plus contemporains.

Montée sur scène.

20h15 C’est l’heure de monter sur scène et d’entamer en anglais une prestation de 15 titres inspirés de leur tout premier album au titre éponyme sorti sur le label « Beast Records » en Août dernier. Tout de suite l’énergie est là, le titre en question « Last Night party » laisserait supposer que ce soir nos 2 artistes vont tout donner pour une dernière.

Lionel est assis et joue de la guitare folk en rythmant grosse caisse et cymbale Charleston. Étienne, debout et déjà endiablé, tape aussi sur des toms et cymbales marquées par le beat et la répétition des concerts. La voix rocailleuse scande plus qu’elle ne chante, l’esprit rock et le rythme prennent possession du corps du chanteur qui se déplace tel un petit diable sur la petite scène du bar. Hurlant des incantations que le simple spectateur ne peut immédiatement déchiffrer, Étienne termine ce premier titre et fait très rapidement référence à l’église placée en face du bar.

Le voilà déjà en quête d’exorcisme ?

Non il rappelle simplement que le Rock fait souvent référence au personnage sur la croix : « Jesus Christ » sera le 2nd morceau joué. Nouvelle provocation ! même s’il ne s’agit pas de se mettre à dos les spectateurs de ce soir, quand Étienne explique à ceux-ci que le Rock and Roll est une musique de vieux et que le titre suivant est un morceau sur les EPAD qui allaient parler à tout le monde : « Old Bones ».

Merci on en redemande !

Derrière cet esprit taquin, le spectateur n’est pas dupe nos 2 compères sont de très bons musiciens et les riffs de guitare de Lionel sont très vite complétés par ceux d’Étienne. Les voix se complètent aussi très bien, dans un spoken-word (question-réponse) ou finalement un Feat de voix entre Mr Grassman et Mr Bigfoot se met en place. S’enchaineront des morceaux folk blues remuants à souhait et de courtes histoires, intermède nécessaire pour un changement de cordes d’une guitare fortement sollicitée.

Si vous ne connaissez pas le Finistère Nord, sachez qu’à Plougastel (ville d’adoption d’Étienne), on y trouve bien sûr des fraises, mais aussi une inquiétante communauté de « Le Gall ». Etrange regroupement coïncidant avec une arrivée concomitante et particulièrement suspecte de poulpe en été 2021. Un sketch ! une « Poulpe friction » qui pourrait inspirer plus d’un artiste en quête de théorie fumeuse sur le réchauffement de la planète mais aussi explique l’origine du titre phare interprété ce soir « Le Gall Land ».

Soirée réussie.

L’imagination court chez ces 2 artistes et nous sommes bien contents d’en profiter ce soir. La batterie et les guitares se font un peu plus féroces en fin de set et le public ne se fait pas prier quand, sur les derniers morceaux, Etienne lui demande de se lever et de participer à une ambiance live, digne des concerts «Sold out » de festival.

Attention tout de même à ne pas slamer entre le premier rang de spectateurs et le second, car ce dernier n’existe pas ! Un vendredi soir à Plouha un peu trop calme (pour cause de public clairsemé) pour le talent des artistes et l’enthousiasme des organisateurs (au passage merci pour les essais pyrotechniques de fumée à la flamenküche proposés par Yann).

Les artistes termineront leur prestation sous les applaudissements, satisfaits et disponibles pour échanger avec moi lors de cette petite interview.

L’interview

Litzic : Bonjour, Satisfaits de votre prestation malgré le peu de public ce soir :

Etienne : Oui c’est très bien, l’endroit est vraiment cool, les gérants aiment la musique et le public participait bien. Ici on a joué dans de bonnes conditions, autant le son que l’accueil. C’est parfois plus facile de jouer devant un petit groupe qui s’éclate que devant un public plus important mais qui n’est pas venu pour vous (ex en festival cet été à Landerneau : Fête du bruit).

« On joue ensemble depuis 7 ans et on écoute le même type de musique »

Litzic : Vous avez sorti votre propre album l’été dernier, quels sont vos projets actuels.

Etienne : Nous faisons plusieurs concerts et avons joué cet été dans différents festivals (à Binic pour le festival la super cathédrale) ou Landerneau (Fête du bruit). Notre album est sorti chez Beast Records et notre tourneur de Brest, Margoulins productions, nous prévoit plusieurs concerts dans l’ouest et aussi du côté de Lyon.
Le fait de ne jouer maintenant qu’avec ce groupe me laisse plus de temps.

Litzic : Lionel et toi vous vous connaissez depuis longtemps ? quelles sont vos inspirations

Etienne : Oui, on joue ensemble depuis 7 ans et on écoute le même type de musique, du blues à la base, des choses background du « Garage » : Gun Club, Stiff Richard.

Litzic : Et bien bon futur concert !

Etienne : « Oui n’hésite pas à venir nous voir à la Grande ourse près de Guingamp Samedi prochain, à priori la salle est cool. Fais moi suivre ta chronique je la partagerais.

Merci à eux pour cette disponibilité d’après concert.

Infos complémentaires :

Beast Records présente sur son site le parcours de nos 2 artistes :
Etienne Grass (voix, batterie, guitare). A joué dans Electric Bazar Cie, joue actuellement dans la cie de danse et théâtre de rue Xav to yilo.
Lionel Mauguen (batterie, guitare, voix). Joue actuellement dans Oko (jazz) Burek (quintette électrique balkanique).
https://www.beast-records.com/bands/howlin-grassman-vs-stompin-bigfoot/

A retrouver aussi sur leur page facebook et Samedi 24 Octobre prochain à la salle « Grande Ourse » de St Agathon ( 22) en 1ere partie de Dr Feelgood
https://www.facebook.com/grassmanvsbigfoot/

Fabrice et l’Oreille Classée

Depuis mon adolescence j’écoute de la musique. Mes gouts ont évolué au gré de mon acné mais se sont très rapidement orientés vers un Rock plutôt sombre, au premier abord, mais toujours lumineux une fois qu’on a parcouru le chemin de la mélodie. Des CURE aux SMITHS en passant par NEW ORDER, cela vous donne un indice sur mon âge et de mon terrain de jeu de prédilection. Derrière cette coquetterie, se cache une vraie passion.
Depuis toujours : j’ai l’oreille curieuse et tendance à classer les choses. Un TOC ? Non ! une exigence vis-à-vis d’un art majeur et ce d’autant quand il s’exprime en Live.
Fabrice et l’oreille classée est une page musicale que j’ai créé il y a 2 ans. A travers mes chroniques je cherche à faire connaître à un maximum de personnes cette musique, qui me remplit l’esprit et me fortifie le cœur. Je ne suis pas nostalgique d’un passé révolu mais tourné vers le moment présent, avec un œil dans le rétroviseur de temps en temps, tout de même.

Le live est un moment intemporel, il révèle (ou pas) l’artiste.

Je vis l’expérience de la scène généralement après une écoute approfondie des albums du groupe. Maîtriser son sujet, en restant d’abord dans le contrôle et se laisser ensuite balayer par l’émotion individuelle puis collective. De vrais moments de communion que j’aime ressentir et retranscrire en toute humilité dans les live report. Une petite histoire, à l’écoute des spectateurs et au service de la musique. Sérieux le garçon !
Concentré, certes, mais toujours disponible pour parler musique autour d’une bonne bière entre 2 concerts.

Rejoindre la page Facebook de Fabrice et L’Oreille Classée. 
Lire un autre live report de Fabrice : Laura Wild, au Barbe

 

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