ULYSSE VON ECSTASY/SPLENDEUR

Deux EP immanquables !

N’y voyez aucune références à L’odyssée d’Homère. Car oui, Ulysse et les Sirènes se côtoient dans cette chronique mettant en avant deux disques incontournables. D’un côté, Ghosts in daylight d’Ulysse Von Ecstasy, artiste pop lyonnais et Sirènes de Splendeur, groupe belge qui pourrait vite devenir incontournable par chez nous. On vous en dit plus juste en dessous !

ulysse von ecstasy ghost in the daylightULYSSE VON ECTASY, Ghosts in daylight (déjà disponible).

Comme un trait d’union entre passé et présent. D’un côté, des orchestrations élégantes, s’approchant à la fois d’une folk boisée et de la musique classique, de l’autre une modernité qui en casse le ronron pour la dynamiter avec pertinence (et même avec impertinence!). Ulysse Von Ecstasy nous propose donc un premier disque riche de mille et une surprises et nous régale par un univers à la fois onirique et totalement concret. Comme si du bout des doigts nous pouvions nous saisir des notes qui s’envolent au vent et des atmosphères qui semblent aussi fragiles que peuvent l’être les nuages.

Dès l’entame du disque, le ton est donné. Une guitare rythmique aux sonorités douces, une voix qui l’est tout autant, avant que n’interviennent les premières touches électroniques. Mais loin de s’apparenter à ce que peut proposer l’électropop actuelle, le son est ici particulièrement personnel, plus axé sur le côté pop que sur l’aspect électronique ou voire même psychédélique. Car quelques noms nous apparaissent comme références : MGNT (mais en plus romantique), Air, Tame Impala, Bonobo (oui, rien que ça), mais aussi Chapelier fou et pourquoi pas Bon Iver également.

Pourtant, Ulysse Von Ectasy ressemble avant tout… à lui-même. Il n’y a pas de copiage ou de copinage.

Comme l’innocence.

Sa musique se pare d’un long voile d’innocence. Autant introspective et contemplative que dans l’action, elle dégage des sentiments vastes comme l’océan. On se laisse prendre par la main, laissons de côté toutes nos obligations pour nous réfugier dans cette bulle de douceur. Comme pour mieux rompre une monotonie qui, par voie de conséquence, n’apparaît jamais, Ulysse Von Ecstacy joue les troubles fêtes, insérant ici de l’autothune, là des pseudos handclaps. Dans un cas comme dans l’autre, c’est finement pensé, réalisé, et la magie opère.

Notre tête se trouve en apesanteur. Plus rien ne nous retient sur terre, on dérive lentement au gré des humeurs de l’artiste qui détourne les codes, casse les rythmes, mais reste toujours enveloppant, protecteur. Ainsi, nous nous laissons guider, découvrons un monde étrangement fantastique, comme celui d’un film de science-fiction, même si des éléments familiers le peuple et nous servent de repères spatiaux.

Doux, délicat, rêveur, amoureux, ce disque est une merveille, dont la richesse des arrangements ne cesse de nous dérouter et réjouir. Un artiste à découvrir absolument !

splendeur sirènesSPLENDEUR, Sirènes (disponible le 21 octobre).

Direction la belgique avec Splendeur qui nous propose un EP 4 titres intitulé Sirènes, en français dans le texte. Et fichtrement rock. Et bien fichu en plus. Bien plus que bien fichu en vrai, parce que le disque est là aussi une pure réussite. Déjà, ce qui nous frappe, c’est le groove que le groupe parvient à mettre dans ses compositions. Ensuite, c’est cette énergie presque punk qui irradie de l’ensemble, mais qui reste pourtant rock.

Bref, on surfe sur une vague post rock, visiblement taillée pour le live ! Les mélodies sont imparables, tout comme les textes peuvent être limpides à comprendre. Réalistes, ils n’en demeurent pas moins si bien écrits qu’ils s’inscrivent dans un champ bien plus vaste que celui de la chanson française (comprendre qu’ils sont tout sauf chiants).

On aime, pêle-mêle, les guitares, les rythmiques, les choeurs, le chant parfois collectif qui donne une impression de cohésion et de force combative, les mélodies, l’esprit, la réalisation, la voix lead… En gros, on aime tout ! Ce groupe parvient à éviter les pièges du facile pour proposer une musique intelligente qui, si elle en est très différente, nous rappelle celle de Freak It Out, dernièrement disque de la semaine, dans ses développements.

Ces quatre titres nous montrent l’étendue du champ des possibles de ce groupe, capable d’explosion comme de romantisme, sans perdre en personnalité ni en cohérence. Assurément, nous les suivrons de très près, car ils pourraient bien s’inviter très vite dans notre quotidien !

Patrick Béguinel

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