LUZ, Petite Luz (disponible aujourd’hui)
Un premier EP intimiste.
Oser se dévoiler en chanson, éternel commencement pour tous les jeunes artistes. Avec ce premier mini album, Luz met son cœur sur la table, avec une forme d’innocence extrêmement touchante. Auréolant ses titres d’une pop légèrement rehaussée d’effets électroniques, elle nous parle d’elle et de nous, avec des mots qui pourraient être les nôtres, venant de notre propre bouche, de nos propres pensées.
Impossible d’être insensible à Petite Luz. L’EP nous raconte les désillusions amoureuses de l’autrice-compositrice avec une grâce touchante, un je-ne-sais-quoi qui, même nimbé de spleen, reste aérien, léger, là où d’autres auraient appuyé plus lourdement sur les aspects mélancoliques pour nous émouvoir. Avec tact, elle opte pour un peu plus d’espace pour nous permettre au contraire de nous approcher au plus près de ses ressentis et de ses vérités.
Sensibilité pop.
Si un titre comme Bougeotte s’approche des standards pop diffusés en masse sur les ondes, les autres titres de ce mini album en contenant huit nous montrent une sensibilité plus personnelle. Les tessitures sont organiques, y compris les claviers dont les tonalités accrochent l’oreille et le cœur. Chaudes, étonnamment rassurantes, elles dégagent cette impression d’émaner du centre du monde de l’artiste, celui qui vit au creux de son ventre.
Pourtant, si viscérales paraissent ces sonorités, elles ne sont pas écorchées pour autant. Elles dénotent des émotions contrastées, des blessures pansées, jamais une colère ou un besoin d’en découdre. Les rythmiques possèdent également ce côté organique, presque similaire à un pouls qui ne cesse, même au plus fort de la mélancolie, de démontrer que la vie, malgré la douleur, continue.
Osant parfois de belles petites expérimentations (Lose, la fin de Grisaille), Luz nous laisse entrevoir qu’elle possède dans ses tiroirs des éléments qui pourraient être mis en avant pour la suite de sa carrière et de sa proposition musicale et artistique.
Textes à fleur de peau.
Avec sa voix douce, évoquant celle d’une adolescente qui s’épancherait dans son carnet intime, Luz dévoile une écriture précise, où chaque mot a son importance et se trouve à la bonne place, celle où il fait mouche. En incorporant une touche de poésie, une délicatesse à fleur de peau, elle nous embarque dans son univers en nous tenant la main. Cette présence rassurante nous permet d’entrer dans le mini album sans avoir l’impression d’en être le voyeur, mais d’y être invité en qualité de confident. Ainsi, Luz nous fait confiance et nous nous plaçons dans la position de celui qui écoute et qui, peut-être, peut trouver les bons mots pour étouffer un peu le chagrin.
L’ensemble texte plus musique nous montre dès lors l’étendue de ce que peut nous proposer Luz. Nous y sentons déjà une personnalité marquée, peut-être pas encore totalement libérée des influences qui sont les siennes, mais sur la voie qui y mène de façon certaine. Pour un premier essai, Petite Luz s’avère particulièrement réussi et nous laisse entrevoir une suite réjouissante. Pour l’heure, l’empreinte de Luz se dessine sur le chemin pop de façon plus que convaincante, déjà un peu au-dessus de la plupart des propositions, ce qui ne peut être qu’encourageant. Une douce et belle découverte.
L’artiste jouera en 1ére partie de Delaurentis au théâtre des Etoiles le 16 juin et fêtera sa release party au Pop Up du label le 20 juin en compagnie d’autres artistes féminines que sont Maddly, Clair et Maybe Merlin.