JANUARY SONS, Ocean of Days
Bouteille à la mer
En 1962, Jacques Brel chantait avec fierté le retour des Fils de Novembre en Mai. Et bien soixante ans plus tard, ce sont les fils de Janvier qui reviennent en Mai. Après un premier EP, The Arrogance of Youth sorti en 2020, le trio indie folk/rock de la cité phocéenne, les bien nommés January Sons reviennent avec un second EP, intitulé Ocean of Days.
L’une des particularités des January Sons réside dans la distribution du chant lead entre Hervé Boyer et Julien Arniaud. Le troisième larron, Matthieu Audibert n’étant jamais très loin, assure les chœurs. La seconde singularité de notre triade rock est celle de faire abstraction de la batterie voire de la basse, ce qui est plutôt atypique pour le style musical, construit généralement sur le triptyque guitare, basse, batterie.
Une touche d’espoir perdure
January Sons amorce cet EP avec le titre Joan Of Arc, à la fois épique et religieux dans le nom, nous renvoyant ainsi à cette idée de rempart, de sauveuse, qu’est la figure féminine de Jeanne D’Arc.
Le chant, en anglais, est posé et doux. Nous buvons les paroles et nous nous surprenons à chantonner à l’arrivée du refrain. Le morceau se termine avec les mots suivants: “Help Me, Burn Me I’m Alive / Save Me, Burn Me, I’m Alive”.
Cette connotation salvatrice, nous la retrouvons avec Save Me, qui résonne comme un appel à l’aide, un constat sur le genre humain, capable du meilleur comme du pire, “For better or worse, better or worse”.
Entre la Belle et la bête et Eddy Vedder.
Cependant en gardant toujours en ligne de mire que l’amour est plus fort que tout. Nous continuons à aller de l’avant à l’image de la cavalcade rythmique du morceau. Une touche d’espoir perdure.
Sur Someday You’ll See, cette touche d’espoir prend la forme d’un rêve, où l’envie de croire à un monde est plus forte que tout. Dans le texte, nous pouvons saisir une certaine forme de naïveté, presque enfantine avec des références au Pays Imaginaire de Peter Pan, à la Belle et la Bête.
Musicalement, le morceau nous rappelle le merveilleux album de Eddie Vedder, Into The Wild pour le film du même nom. January Sons, habilement, nous amène sur une scène de crime, avec le titre Happiness Was Here, évoquant ici des jours heureux passés, et un bonheur impossible à effacer. “A driveaway, two names on a door, Happiness was gone. But Happiness is Here, It won’t disappear without a trace”.
Vaste étendue du temps
Sur One Second at a Time, la voix est un peu plus rude, âpre et posée sur un rythme galvanisant. Nous retrouvons sur ce titre, la notion du temps, de l’attente. L’attente de l’Amour qui nous conduit à l’asphyxie. “Oh I’m drowning for Love” ou encore “Both legs trapped in a quicksand”.
Nous retrouvons cette idée de mort lente avec un clap de fin, le bip d’un électrocardiogramme qui se trépasse. Enfin, nous plongeons dans les langueurs océanes avec Ocean of Days. Au fur et à mesure que les secondes passent, le morceau prend de l’ampleur, la voix houleuse nous guide dans la traversée de cette vaste étendue du temps.
Des projets d’artistes nous en recevons énormément. Des albums nous en écoutons moult, au point que nous avons même du mal à trouver le temps de tout éplucher.
Des chroniques nous en écrivons rageusement et généreusement. Et ce qui nous frappe toujours, c’est la qualité inouïe, le goût du labeur et du travail bien fait qui se ressent dans chacun des projets proposés. Et les January Sons font partie de cette trempe d’artistes et n’ont franchement rien à envier à d’autres ayant peut-être plus de visibilité. Alors n’hésitez pas une seconde! Plongez dans ce Ocean of Days, vous nous en direz des nouvelles.
Keep Rockin’
LGH
LGH (Le Gosse hélicoptère) :
Révolutionnaire en peau de lapin, guitariste de salon à mes heures perdues, amoureux des mots et féru de musique. Mes mots d’ordre sont l’éclectisme, la curiosité et le partage. Keep rockin’ !!
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