[LIVE REPORT] Jour 1 du Binic folks blues festival

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king khan louder than death

LIVE REPORT JOUR 1

Qui pense encore que gratuité ne rime qu’avec médiocrité ? Avec cette nouvelle édition du Binic Folks Blues Festival, l’association La Nef D. Fous nous prouve que l’on peut organiser un festival totalement gratuit tout en proposant une affiche des plus alléchantes. La preuve avec ce Live Report de la première soirée du festival.

Une soirée de standing.

Nous sommes arrivés assez tard sur site. Il faut tout d’abord savoir que les festivités avaient commencé relativement tôt dans l’après-midi (à 15h45 avec Kepa, sur la scène Banche). Nous ne sommes arrivé qu’en début de soirée, juste à temps pour voir s’évaporer dans l’ambiance déjà surchauffée de la même scène Banche, les derniers titres des Schizophonics. Le chanteur se déhanchait comme un beau diable et le groupe distillait une énergie dantesque qui, croyait-on, laisserait de showman exsangue, mais pas du tout.

Nous arrivons donc à la fin de ce show, juste à temps pour voir King Khan rejoindre les Schizophonics et fendre l’air sur la gratte du chanteur « cabrioleur ». Le ton est donné, les deux leaders ont l’air d’avoir eu un coup de foudre réciproque puisque King Khan LTD invitera, à la fin de son show, le bondissant schizophone redonner un coup de fouet aux spectateurs déjà en pâmoison devant Louder Than Death.

Louder than death 2 binic folks blues festival

louder than death Fred Bourdil

King Khan LTD, entre humour potache et punk rock haute énergie.

Il faut dire que le groupe de King Khan est foutrement sympathique. La communication entre le facétieux King Khan et le public est sans barrière, entre « montrage » de cul répété et déclarations d’amour aux « pédés » et autres « Fuck la police, fuck le gouvernement ». Tout sourire durant les intermèdes de son set, King Khan électrise, harangue la foule comme pour mieux lui prouver son amour (et réciproquement).

En effet, le son punck rock garage du groupe sert de catalyseur en hautes fréquences. Rythmique lourde, riffs cinglants, basse vrombissante et exhortation à la désobéissance civile, ou ode à ceux qui font pipi au lit, le groupe ne perd jamais son souffle et bonne humeur, et ça pogote sévèrement devant la scène. Le bassiste, Fred Bourdil, s’en va même côtoyer le public qui le porte à bout de bras tandis que King Khan pointe du doigt l’éclipse de sa lune.

Marrant, dynamique, le tout aurait pu être parfait si le son avait été au diapason. La balance peinait un peu à faire ressortir correctement un peu tout ça, néanmoins, la fête fut totale avec ce groupe attachant.

Moody beaches binic folks blues festival

Moody beaches

La révélation.

Nous avions décelé le potentiel de ce groupe quand nous avions épluché la programmation du festival, mais nous étions loin de nous douter que ce soit notre coup de cœur de ce jour 1. Ce groupe, c’est le trio de Melbourne, Moody Beaches. Les trois musiciennes nous ont autant charmés par leur (relative) timidité (qui n’a cependant pas empêché la chanteuse d’entrainer le public dans un petit tour de chant) que par leur qualité technique et leur composition électrique.

Rock blues tendance garage, Moody Beaches en impose. La chanteuse possède une voix démoniaque, jonglant avec les octaves comme d’autres avec des tronçonneuses. Parfois frémissante, enfantine, elle est capable d’éructations rock ou de feulements à même d’électriser l’audience. Tenant la guitare, sa prestation haut de gamme ne subit aucune fausse note. La bassiste n’est pas mal non plus, avec un jeu souvent rentre dedans, mais également capable de nuancer le propos lorsque le besoin s’en fait ressentir.

Mention très très bien également à la batteuse. Elle nous a impressionnés avec son jeu à la fois puissant et d’une technicité dingue. La batterie nous laisse souvent des impressions mitigées, notamment lié au fait que beaucoup de musicien ne s’en servent que pour marteler bêtement leurs fûts. Ici, le jeu est léger, puissant, virevoltant par moments, métronomique toujours. Grosse impression.

Mais il serait injuste de réduire ce groupe à de simples aspects techniques. Leurs compositions sont hyper chiadées, les arrangements vocaux sont à tomber (les harmonies vocales, utilisées avec parcimonie, le sont toujours à bon escient, ce qui renforce leur impact et leur intérêt). Si nous ajoutons que le groupe connaît la formule magique pour créer des tubes en puissance, Moody Beaches n’égare jamais son âme sur le sentier de la facilité. Un groupe à suivre absolument !

Handsome jack binic folks blues festival

Handsome jack

Death Valley Girls et Handsome Jack.

Dès ce concert terminé, direction la scène La cloche pour assister aux shows de Death Valley Girls et Handsome Jack. Légère déception pour les premiers car la place était archi comble, nous n’avons pu nous positionner convenablement pour voir et bien entendre le groupe américain. Du coup, notre fête s’en est trouvé partiellement gâchée même si de très bonnes choses ont pu effleurer nos tympans. Le public avait l’air de s’y retrouver en tout cas. Dans notre cas, c’est la déception d’avoir loupé ce moment qui prédomine.

Mais la déception n’est que de courte durée car bientôt prend place sur cette petite scène, très proche du public, le trio Handsome Jack. Très affable durant la balance, ce groupe nous paraît immédiatement sympathique. Et c’est le cas. Le trio discute avec le public, est tout sourire, ça plaisante, bref, l’ambiance est à la fête avec ce rock gorgé de boogie. Les titres s’enchainent, laissent apparaître des solos lumineux (dont un à la batterie qui, définitivement, nous réconcilie avec l’instrument) et des compositions fleurant bon le sud des États-Unis. Jamais les states n’avaient été aussi proches des côtes d’armor et de Binic en particulier.

Ici aussi, des harmonies vocales fleurissent à bon escient, la voix du chanteur lead est absolument géniale, légèrement rauque, puissante, il nous fait une très bonne impression. L’univers est varié, lumineux et somme toute festif, ce qui n’a rien pour nous déplaire. Ils nous donnent encore rendez-vous ce soir. Si vous les avez loupé hier, n’hésitez pas une seule seconde !

Le festival en lui-même.

Nous terminons ce report de notre soirée du jour 1 par ces quelques mots. Le Binic folks blues festival est totalement gratuit. C’est inespéré de voir ce genre d’événement perdurer, essayant toujours de faire rimer gratuité avec qualité (ce qu’il parvient haut la main à démontrer avec cette première journée). Il plane sur les lieux un sentiment très positif, quelque chose peut-être porté par les embruns. Toujours est-il que les lieux sont superbes (Binic est réellement un endroit dont vous pouvez tomber amoureux), mais cela ne serait rien sans les bénévoles et l’organisation. En effet, à plusieurs reprises nous avons vu des bénévoles passer sur les places pour collecter les détritus, ou voir d’autres s’assurer que les shows se passent bien, choses plutôt normales sur les festivals payants, bien moins souvent sur ceux qui sont gratuits.

Vous avez la possibilité, lorsque vous accédez au site, de laisser quelques deniers à l’entrée. Ce n’est pas obligatoire, certes, mais un geste infime peut parfois sauver ce type d’événements (et à plus grosse échelle, chaque petit geste peut contribuer à sauver la planète, fin de la note écolo). Nous y sommes allé de notre piécette parce que c’est aussi ça l’esprit de ce festival.

Allez, nous terminons là-dessus et vous donnons rendez-vous demain, si tout va bien, pour le report du jour 2 !

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