NO MONEY KIDS Le silence est d’or

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No Money kids,album Hear The Silence (ancienne publication datant du 02/2017)

« Toute la musique que j’aime, elle vient de là, elle vient du blues » chantait l’autre. En effet, il est inutile de (re)préciser que le rock vient de ce style véhiculé par les noirs américains, chantant contre l’oppression, puis rendu populaire par les Beatles, les Rolling Stones (pour ne citer que les plus connus). No Money Kids, avec Hear The Silence, reprend le flambeau en le modernisant.

Un deuxième album percutant.

En France, l’éveil fut plus tardif. Mais pas inexistant. Alors que les années 2000 sont plus qu’entamées, les No Money Kids réinterprètent ce style à leur manière, et, disons le tout net, ça envoie du steak. La preuve en est avec leur deuxième album Hear The Silence, puisant aux sources mêmes du blues, le tout agrémenté à la sauce électronique.

Man Down ouvre le bal. Sonnant plutôt soul, sur un mid tempo évoquant des grands noms Motown, nous pénétrons instantanément, facilement, dans l’univers du duo composé par Félix Matschulat et JM Pelatan.

Celui-ci, pour schématiser, se réduit à une guitare et une batterie, sans oublier la voix. Bien sûr, quelques claviers, une basse, divers arrangements électroniques, plutôt discrets et bien amenés, sont également de la partie.

Dès le deuxième morceau, Loaded Gun, nous voyons que l’inspiration du groupe se puise dans cette musique aux couleurs bien connues, mais, en jouant d’une façon totalement décomplexée, sans pour autant lui manquer de respect, les No Money Kids la dynamise, la modernise.

Guitares, blues, électro, passion.

La guitare possède ce grain rugueux, à l’électricité parfaitement dosée, desservant des riffs tueurs, imparables, originaux également. Mais la gratte ne fait pas tout. Au diapason, la voix propulse les morceaux dans un rock puissant, à la Artic Monkey car elle nous évoque par moments celle d’Alex Turner. Voix plutôt aiguë donc, nimbée d’une légère saturation, elle s’accouple à merveille aux sonorités portées par la six cordes.

Ce qui rend l’ensemble moderne, très « années 2010 », c’est les programmations électroniques (boite à rythme et batterie). Si elles s’avèrent un peu déroutantes dans un premier temps, très vite nous adhérons à l’idée que ces programmations ne dénaturalisent pas l’ensemble. Même si un effet ou deux sont un peu ratés (mais c’est infime), cette touche électro donne une sorte de regain, d’énergie nouvelle, juvénile, à cette musique qui se déride.

Et un soupçon d’âme soul…

En fin d’album, le duo nous prouve également qu’il sait faire dans la dentelle avec deux titres posés sur arpèges et rythmiques alanguis. Loin d’être insipides, ces morceaux nous dévoilent une autre facette du duo, plus calme, plus sensuelle également, réveillant les balades assoupies des Stones (par exemple) du début des seventies.

Vous l’aurez compris, Hear The Silence est un disque de rock, un vrai, respectueux des origines mais impertinent de modernité. Dansant par moments, véhiculant une énergie communicative, le duo français nous prouve l’étendue de son art un savoir-faire qui n’a rien à envier aux blancs-becs britanniques.

Un disque qui nous rappelle qu’il est bon de se frotter à la concurrence, quitte à la ridiculiser.

Et puis, nous, toute la musique qu’on aime…

Site officiel no Money Kids

La chronique de leur troisième album est

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