[ALBUM] YVES JARVIS Sundry rock song stock

Sundry rock song stock , nouvel album d’Yves Jarvis disponible le 25/10 (Anti records)

Son album précédent avait laissé une trace indélébile dans notre esprit. Alors, dès l’annonce de Sundry rock song stock, nous nous sommes dit qu’il nous était impossible de passer à côté. Et grand bien nous en a pris car ce nouvel album d’Yves Jarvis est une nouvelle fois réussi.

Lumineux.

Il irradie des compositions du Canadien une lumière particulière, que l’on ne retrouve à vrai dire nulle part chez les autres musiciens. Non pas qu’ils ne soient pas lumineux, mais ils ne possèdent pas les teintes que nous retrouvons chez Yves Jarvis. Il s’agit, tel que nous le concevons, d’un dégradé original de teintes sépia, évoquant une idée de nostalgie mêlée du respect des aînés du monde musical, avec des teintes plus vives, rutilantes presque, semblables à l’éclat de chromes, pour évoquer la modernité de ces compositions.

Si les couleurs sont importantes pour lui, « conceptualisent »  en quelque sorte ses albums (Sundry rock song stock est porté par le vert), il en est une qui demeure constante chez lui. Elle est portée par une voix d’une douceur incroyable, à laquelle il est très dur de résister.

Mais cette apparente douceur est loin d’être lisse. Si elle évoque pour nous une âme emplie de spiritualité, presque gospel, elle est capable de dissimuler des sentiments forts, comme la colère, la désapprobation de certains comportements. Mais ces sentiments contrastés n’existent que dans le contexte de chansons feutrées (et dans la vraie vie de l’artiste également quoi qu’on en dise), là aussi une marque de fabrique que nous retrouvions déjà sur son deuxième album The same but by different means.

Ouatées, mais pas toujours confortables.

Sur ce nouvel opus, Yves Jarvis maintient le cap qu’il avait tracé sur son deuxième album. Nous y retrouvons ce travail sur les voix, faites d’overdubs, de superpositions, parfois légèrement décalées donnant une impression de volume, ou de chant au sein d’une chorale. La chaleur en émanant nous entoure comme un cocon, réchauffe nos âmes, mais des arêtes plus saillantes se font néanmoins présentes. Celles -ci proviennent de parties plus expérimentales.

Les expérimentations faisaient déjà partie de l’univers du musicien. Ses jeux de collages, explosant parfois en feu d’artifice, trouvent ici, à travers des arrangements de clavier et de bidouilles électroniques, une dimension plus incisive. Elles nous paraissent parfois inconfortables, synonymes de tourments intérieurs qui s’extérioriseraient soudainement. L’effet est saisissant car, à la première écoute, il provoque des émotions contradictoires. Elles interagissent de façon directe avec nos interprétations de ce qui nous entoure quotidiennement, peu importe où nous nous situons.

Une âme généreuse.

Il nous faut plusieurs écoutes pour appréhender ces expérimentations non pas dans leur singularité mais dans l’écrin de l’album. C’est-à-dire que prises séparément, elles pourraient avoir tendance à avoir une vie propre, complètement exclues de l’ensemble qu’est Sundry rock song stock. Mais en prenant un peu de recul, nous nous apercevons vite qu’en fait l’album regorge d’une cohérence, d’une homogénéité, portée par l’âme d’Yves Jarvis, et par son propos.

Ici, il n’est pas tant question d’extraire de son propriétaire des émotions vives et parfois « négatives » (une émotion peut-elle être négative dans le fond ?), pour rendre le personnage parfait. Car, la perfection, est justement dans les paradoxes qui nous habitent. La musique de Jarvis en est un exemple parfait en ce sens. Soul, pop, expérimentale, elle est boule à facette de la personnalité de son auteur, ne cache rien de ses interrogations, de son message (et pas besoin de comprendre l’anglais pour ressentir ce feeling émanant de la lumière de l’album). Elle est au contraire une mise à nu, dans le sens le plus pur qui soit, car elle nous entraîne à faire de même, a accepter qui nous sommes.

Un album qui nous reflète.

Peut-être bien que Sundry rock song stock est un disque encore plus entier que The same but by different means. Plus instinctif, du moins du point de vu de celui qui écoute, l’album est une somme de ressentis à dompter, à canaliser, pour en comprendre les tenants et aboutissants. Mais il ne s’agit pas là d’essayer de comprendre la personnalité d’Yves Jarvis, mais bel et bien la nôtre. Car au final, Yves Jarvis, et Sundry rock song stock, ne sont que des révélateurs de ce qui se terre en nous, des miroirs reflétant notre moi profond.

LE titre de Stundry rock song stock.

Il est des albums desquels il est quasiment impossible de détacher un titre pour le porter aux nues. Nous l’avions ressenti à l’écoute des singles qu’Yves Jarvis avait sorti pour faire la promotion de ce disque. Nous nous disions qu’il leur manquait tous quelque chose. Et ce quelque chose est le morceau qui se trouve à la fois devant et/ou derrière. Mais si Sundry rock song stock n’est pas un album concept (même si porté par la couleur verte), son homogénéité est telle que son titre est en fait sa globalité. Donc, une fois n’est pas coutume, nous ne trancherons pas.

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Revoir Semula (dans notre playlist)

Relire la chronique de The same but by different means.

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