[EP] WE WOLF, In the coming days // romantisme fantasy

In the coming days, nouvel EP de We wolf.

We wolf, comme la contraction de werewolf, loup-garou ? En tout cas, tout laisse à le croire lorsque nous lisons le communiqué de presse du groupe breton dont nous citons cet éloquent passage : « Derrière ce loup se terre en meute un groupuscule occulte qui bouscule les cultes obscurs du légendaire canidé à grands coups de ghost-punk post-moderne. » En une phrase, tout est dit, ou presque, quant à la teneur animale que renferme In the coming days, EP 4 titres du groupe.

Nous avions diffusé la vidéo d’Homo sapiens lors de sa sortie. Ce clip distillait une infernale angoisse à base de rites occultes, d’impression d’être en présence non pas du loup-garou mais d’un autre mythe de l’univers fantastique/horrifique, à savoir le mort-vivant (terme aujourd’hui ringardisé par celui, bien plus hype, mais moins charmant, de zombie). Musicalement cependant, We wolf donnait le la de son univers, à savoir celui d’une musique post punk à forts élans romantiques.

Ainsi, voilà la pierre fondatrice sur laquelle nous basons notre écoute. Et autant le dire tout de suite, nous ne sommes pas déçu. Outre le déjà connu morceau d’ouverture, 3 autres lui donnent la réplique, entre post punk, new wave et pop synthétique.

Revoir homo sapiens

Mordant.

Ainsi le titre d’ouverture montre les crocs. Babines retroussées, il s’attaque avec hargne sur les guitares/basse/batterie/clavier et cordes vocales, avec un caractère méticuleux inarrêtable. Le morceau ne nous laisse pas le temps de nous retourner que déjà il nous embarque dans un monde autour duquel règne des ténèbres que nous n’avons pas franchement envie d’investir. À la lueur d’une lanterne portée à bout de bras, nous avançons vers le deuxième titre, Ice ways, fortement teinté cold wave, avec une voix sépulcrale, osant le dérapage vers la vie (et nous évoquant un peu le chant si particulier d’Ezra Furman).

La musique n’est pas en reste, modernisant, un peu, quelque part, l’esprit du Thriller de Michael Jackson. En tout cas en ressuscitant ces claviers, analogiques, made in 80’s. Le résultat, dont nous avions vu les esquisses sur Homo sapiens, donne ici une impression unique, rassurante (on connaît ce type de sonorités), mais également froide et presque déshumanisée. Cela perdure sur le slow qui tue (Emma), reposant lui aussi sur cette nappe gris bleue, brouillard froid et humide seulement réchauffé par la chaleur émanant du chant (et du romantisme qui en émane).

Ambiance toujours.

Mais, car il y a toujours un mais, une glissade nous glacent un peu l’échine, sous la forme d’une dissonance, avant l’entame du deuxième couplet, que nous n’avions pas entendu arriver. Un peu comme une réminiscence d’une terreur passée, pas encore totalement digérée, mais sur le point de l’être. Très vite cependant, la voix nous rassure. Elle possède un grain entrevu sur Ice ways, grain ici magnifié, puis secondé et enfin épaulé sur une fin tonitruante au groove imparable. Emma nous libère de nos entraves, on échappe peu à peu à la bête (d’ailleurs, elle semblait simplement sommeiller en nous). In the coming days, qui referme l’EP, surfe sur l’effet précédent, et nous comble avec une fin à la limite de l’ambient (crépusculaire et féerique).

Ce dernier titre referme l’EP sur une note moins sombre. La lumière pleut même littéralement, emportée à la fois par la voix, l’un des points forts du groupe, et la rythmique implacable de la paire basse batterie, un autre point fort de We wolf. Si nous concluons en disant que les compositions d’In the coming days tiennent méchamment la route (encore un point fort du groupe), nous sommes en droit d’espérer un bon album pour concrétiser cet essai sans fausse note, ni de goût, ni de réalisation. Enthousiasmant !

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