[ALBUM] The slow show, délicatesse d’une voix profonde

the slow show lust and learn albumThe slow show, Lust and learn, disponible le 30/08 chez [PIAS]

Nous avions découvert The slow show via une vidéo en acoustique. Dans celle-ci, la voix profonde, ronde, rauque à y perdre la raison de son chanteur rendait somptueuse une ballade au romantisme nuancé. Avec Lust And Learn, son troisième album, le groupe confirme et nous prouve une nouvelle fois toute la subtilité de sa personnalité.

Intime.

The slow Show nous offre des compositions faisant ressortir les sentiments intimes habitant son chanteur. S’il est en partie inspiré de l’auteur Karl Ove Knausgard, lui aussi adepte du mélange entre réalité et fiction, Rob Goodwin n’hésite pas à mettre dans sa voix toute la puissance de son empathie.

Les compositions, sobres et délicates, s’en trouvent alors magnifiées. Elles développent parfois un caractère épique, caractère que nous pouvons ressentir, de manière similaire, quand nous tombons amoureux, ou bien face à la beauté d’un paysage baigné de lumière qui nous coupe la respiration. D’autres fois, elles jouent une intimité grave, pure, qui ne déborde jamais sur une quelconque forme de vulgarité ou de voyeurisme.

Les orchestrations sont en totale adéquation avec la voix de Goodwin. Reposant très souvent sur des accords et/ou arpèges de piano, elles jouent la subtilité, en douceur. Les arrangements de cordes, de violoncelle notamment, en porte aux nues le caractère mélancolique. Les mid-tempos sont privilégiés, instaurant un sentiment de douceur, tout en fluidité, tandis que les chœurs, apportent un souffle proche d’une forme d’extase émotionnelle, tout en restant contenu dans le giron de la voix de Goodwin, absolument unique en son genre.

C’est elle qui donne la couleur, le tempo et qui nous fait ressentir ce torrent d’émotions que nous avons parfois du mal à contenir. Quand elle est doublée d’une voix féminine, celle de Keisha Jones (notamment sur le magnifique Hard to hide), le résultat est des plus enivrants et touchants.

Un somptueux classicisme.

Si les titres s’avèrent relativement classiques dans leur forme, à savoir calqués sur un format pop plutôt standard, la richesse de la production permet à The slow show de se hisser dans le haut du panier de la production pop actuelle. N’hésitant pas à éviter tous les poncifs en termes de sons à la mode, il tisse son ambiance dans la simplicité des mélodies. Les rythmiques, jouant souvent sur un registre presque martial de fût martelés, servent d’assise à une instrumentation plutôt légère. Cette dualité fonctionne parfaitement, d’autant que l’économie de notes et de mots appuient le propos, magistralement.

Les mélodies s’avèrent toute de suite assimilables, c’est-à-dire qu’elles nous apparaissent familières instantanément. Un peu comme si nous les avions déjà entendu auparavant, comme si elles traduisaient de façon fidèle nos pensées, nos émotions les plus enfouies. Ce caractère rend le disque absolument nécessaire car il s’inscrit directement dans la lignée de ces disques que nous pouvons ressortir à n’importe quel moment de notre vie avec un égal bonheur. La lassitude ne s’installe jamais et nous pouvons tout aussi bien écouter ce disque d’une oreille distraite que nous y plonger avec avidité.

Une personnalité à part.

À travers cet album, The slow show nous démontre une personnalité à part, sans en faire des tonnes. La sobriété est de mise, tant musicalement qu’esthétiquement. Tout est pesé, mesuré, calibré, mais non pas pour appâter le chaland, mais pour produire une musique qui lui ressemble, faisant fi de tout diktat commercial. En cela également le groupe mérite que nous nous arrêtions sur sa musique.

Nous pourrions le comparer à d’autres formations à la personnalité forte et indépendante, mais cela nous semble peu judicieux. The Slow Show, comme certains de ces groupes évoqués, ne ressemble qu’à lui-même, et c’est tant mieux. Certes des références traversent nos oreilles comme autant d’étoiles filantes, mais The Slow show a fait sien ce mélange pour en tirer la quintessence de sa musique et de son univers. Ce disque nous touche, par sa grâce, par sa nature même de conteur d’histoires secrètes, jalousement gardée près du cœur, qu’il restitue avec une pudeur farouche et indépendante, pour un album volant très près des nuages.

LE titre de l’album.

Pour nous, le titre de l’album est ce duo qui ouvre Lust and learn, à savoir Amend et Eye to Eye (qui ne forment qu’un seul et même morceau). Le premier est en effet une forme d’introduction au disque (et au deuxième titre), introduction instrumentale somptueuse laissant présager de ce que sera l’album musicalement parlant.

Le second, lui, fait apparaître la voix de Goodwin qui dégage instantanément cette chair de poule bien compréhensible à qui l’entend pour la première fois (et à ceux qui la connaissent déjà). Ces deux morceaux , aux arrangements délicats et aux chœurs célestes, indiquent la voie empruntée par le groupe, et du chemin que nous nous apprêtons à suivre à ses côté. Le reste de Lust and learn sera dans cette tonalité, sans qu’aucun titre ne se démarque de la globalité. La cohérence est donc de mise, sans le moindre écart de conduite, pour ce disque sans faute de goût.

Site officiel The slow show

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On pense, pour ce supplément d’âme, à Blach pumas

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