STEP IN FLUID Un deuxième album qui détonne !

step in fluid back in business chroniqueSTEP IN FLUID Back in business (sortie le 17 mai).

C’est un deuxième album que nous propose Step In Fluid, après 8 ans d’absence. Back in business porte donc très bien son nom puisqu’il voit le groupe, originaire de Poitiers, reprendre les affaires là où il les avait laissé. Pour ceux qui ignorent tout de ce groupe, voici deux trois petites infos avant de plonger véritablement dans la chronique de cet album foutrement réjouissant.

Le groupe.

Step In Fluid existe donc depuis une décennie, quasiment. À l’origine, c’est le guitariste de Trepalium (Harun Demiraslan) qui propose au batteur de Carpenter Brut, Hacride, Klone (à savoir Florent Marcadet) de le rejoindre pour expérimenter de nouvelles sonorités avec pour base celles du metal et du rock progressif.

Mais vous savez comment c’est, l’alchimie prend et le groupe enrichi sa palette sonore, y incorporant des sonorités plus jazzy, funk et même teintées de sonorités africaines. Et puis, vous savez comment c’est, plus on est de fous plus on s’amuse, les rejoignent deux acolytes, Stéphane Dupé à la basse et un second guitariste Aldrick Guadagnino (un collègue de Klone et du batteur par voie de conséquence).

Toujours est-il qu’ils sortent tous ensemble un album, One Step Beyond en 2011. Mais, vous savez comment c’est, les activités de leurs groupes respectifs les éloignent du projet Step In Fluid. Mais l’envie les reprend et c’est naturellement qu’ils se remettent à bosser ensemble, en ajoutant un claviériste, un collègue d’Harum Demiralsan au sein de Trepalium, Gérald Villain.

L’acte de naissance du deuxième opus est donc lancé.

La musique.

Première impression, dès l’entame de Booty Shake, premier titre de l’album, c’est que du gros son, il y en aura. Les guitares sont puissantes, la batterie lourde, l’héritage metal est donc bien présent. Mais, dès ce même morceau, les nuances nous sautent aux tympans, nous indiquant que nous allons avoir affaire à un groupe aux ramifications multiples et à la personnalité aventureuse.

Celle-ci se ressent d’emblée par un côté funky, que n’auraient pas renié certaines pointures (allez savoir pourquoi, on pense à Steve Wonder). Et puis, certaines sonorités, effectivement, au niveau des percus (mais sans doute plus probablement aux claviers) nous évoquent l’Afrique. Bref, le ton est donné : grosse énergie, sonorités qui partent tous azimuts, et surtout un sens de la composition qui nous laisse pantois.

step in fluid back in business chroniqueLes compositions.

Il est clair que nous avons affaire à un groupe qui s’inspire fortement du rock progressif. Cassures/ruptures, changement de rythme et d’ambiance, l’ensemble pourrait s’avérer glissant comme un trottoir un jour de pluie, et sur lequel un petit malin auprès passé une bonne couche de savon noir. Mais c’était sans compter le talent du groupe qui 1) ne se perd jamais dans son délire dansant agrémenté d’une énergie débridée, 2) qui n’en rajoute pas des tartines à longueur de temps. Résultat : zéro lassitude, des morceaux certes alambiqués mais possédant cette qualité, primordiale, de rester accessible et diablement audible. L’humilité a du bon et Step In Fluid le prouve ici de fort belle manière.

Nous aimons l’alternance des genres. Toujours ces bonnes vieilles grattes branchées sur un bon vieil ampli potard sur 11, toujours une bonne batterie (qui s’avère certes puissante mais capable d’énormément de finesse), mais l’apport d’autres courants musicaux allège la mise. Aucun titre ne sombre ou ne s’embourbe dans la démonstration clinique de virtuosité, l’imagination du combo ne se fige jamais dans un style préétabli. Nous notons que les embardées jazz nous ravissent (car elles sont, là aussi, fines et surtout pas prises de tête), que le côté funky décoiffe (quelle basse ! Quelles guitares!), et que les sonorités de claviers, riches et variées, évitent la redite.

Bref, tout colle pour que nous prenions notre pied de façon magistrale.

Pas de chant.

Et puis, il y a ça aussi. Morceaux 100 % instrumentaux. Pas de blabla inutile, juste un univers musical qui nous laisse imaginer un contexte dans lequel ces 8 morceaux (pour 30 minutes) trouveraient leur place (sans aucun doute du côté de New York). Et puis, honnêtement, nous ne voyons pas ce qu’auraient apporté des paroles. Ici, la perfection réside dans cette capacité à faire des morceaux qui tiennent la route et la distance sans diffuser un message potentiellement parasitaire.

Enfin, pour conclure, nous dirons que le son global de Back in business dégage un je-ne-sais-quoi d’année 80 dans ses tonalités ou dans sa prod. Pourtant, ça ne sonne nullement ringard ni vieillot, au contraire. Nous retrouvons là une ambiance musicale qui aurait pu rappeler celle des bons albums de Michael Jackson.

Pas besoin de vous faire un dessin, vous avez parfaitement saisi que l’album de Step In Fluid nous a botté. Nous le conseillons à tous ceux qui ont besoin d’une bonne dose d’énergie, de danse, et qui ont l’esprit assez vagabond pour créer un univers visuel allant autour de cette musique assurément jouissive.

Qui dit mieux ?

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