[ ALBUM ] STAPLIN, Neon shades, pop classieuse et cinématographie.

Staplin dévoile Neon Shades, son nouvel album.

Il y a quelque chose de classe chez Staplin. Ce genre d’élément qui saute littéralement et instantanément à l’oreille, dès l’entame de ce Neon Shades, album multiforme aux ambiances colorées et savoureuses.

Cet indéfinissable beau.

Cela peut paraître ronflant, mais Staplin fait dans le beau. Ce « beau » reste cependant assez indéfinissable, ou plus exactement difficilement identifiable. En effet, le groupe étale ici, sur 12 titres, un peu de la beauté de sa musique, sur une base fluctuante, allant de la pop ou abords du hip-hop, du trip-hop ou même de l’électro. Hétérogène par le choix des différents univers, le disque en revanche est lié par une qualité de production très homogène.

De nombreux éléments, dans le son de Staplin, nous montrent qu’effectivement nous sommes en présence du même groupe. Parmi ceux-ci, des sonorités vintages, apportant une touche sépia à l’ensemble des compositions. Celle-ci est intégrée dans une production moderne, dans des compositions qui le sont également. Nous sommes donc en présence d’un disque bien ancré dans son époque même s’il évite tous les poncifs du genre.

Pop, électro et tout ce qui va entre.

Nous retrouvons dans Neon shades des incursions pop, électro, hip-hop et des titres très «bandes originales » de film. Question pop nous rapprocherions le groupe de Air par exemple (Starlight aurait très bien pu être un morceau issu des séances du fameux Moon Safari des Versaillais). From the fire lui se trouverait à mi-chemin entre Spiritualized (on pense à Ladies and Gentleman we are floating in space) et The chemical brothers (Asleep from day).

Un peu plus loin, on pense également à Gainsbourg, notamment la ligne de basse et un je-ne-sais-quoi qui nous fait penser à l’auteur de Mélodie Nelson (album pas choisit au hasard) sur Epsilon, combien même ce titre, aux circonvolutions électros, nous porte dans un trip épicé légèrement inquiétant. De façon encore plus aiguë, nous retrouvons l’homme à tête de chou sur Celluloid (mais période yéyé cette fois, genre Comic strip, ou Ford Mustang).

Au niveau hip-hop, idem, un parfum vintage certain sur The mass (que nous avions évoqué dans une de nos playlists), avec une esthétique soignée, évoquant les playgrounds Américains des années 70 tout début 80. Stylé.

Classieux.

Cet album possède tout d’un classique instantané. Parce que, outre ses multiples fenêtres ouvertes sur la pop culture, il s’insère à merveille dans le paysage musical actuel. Par exemple, en incorporant des passages de cordes dignes d’un orchestre symphonique (sur Secret Silence), Staplin se rapproche d’un groupe comme Octave Noire. Toutes proportions gardées néanmoins, puisque ce titre, instrumental, évoque également l’âge d’or des bandes originales de films des années 70’s.

De la même façon, le titre qui clot l’album, à savoir Tuco, évoque grandement l’esthétique d’Ennio Morricone, période Le bon la brute et le truand avec ce banjo dépouillé, même si quelques sonorités très modernes le rapprocheraient une nouvelle fois de Air. Allons-nous nous en plaindre ? Assurément pas. Parce que c’est très bien fait d’une part, et que c’est beau, d’autre part. Simplement beau, bien senti, jamais caricatural non plus. Alors, que demander de plus ?

LE titre de Neon Shades.

En voilà une question qu’elle est dure à répondre. Il est très dur d’extraire un morceau de ce tout disparate. En effet, chaque titre est différent de son voisin, ne possède pas les mêmes reliefs, pas la même géographie. Tous ceux que nous avons évoqués dans l’article peuvent donc être « le titre de l’album », de la même façon que ceux que nous n’avons pas cités. Vous voilà bien avancé, non ?

Bon, puisqu’il faut choisir, Alors optons pour le morceau titre, The neon shade (mais sans le s) qui a tous les attraits d’une musique de film noir. Il s’agit d’un instrumental reposant sur une base de piano, derrière lequel une guitare, un peu plus sombre, tisse un motif électrique légèrement plus angoissant, de suspens. On y imagine un flic brisé résolvant une enquête glauque, cherchant des pistes dans les moindres recoins d’une ville rongée par la corruption. Bon, on ne va pas vous le faire, ce film, la musique de Staplin suffit amplement pour créer un imaginaire fort.

staplin neon shade the mass

On pense à Pierre Daven-Keller

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