SOL HESS, The Missing View, 1er album solo.

sol hess the missing viewLa légèreté de la pureté.

L’album commence sur un arpège de guitare sèche. La voix se greffe sur ce thème répétitif, évoquant un petit peu la musique de nos rêves, celle qui se répète inlassablement et qui est à même de nous transporter vers des havres de paix intérieure. En arrière-plan, des nappes, des claviers, un onirisme flagrant, à fleur de peau, au creux de l’âme, nous maintiennent en éveil. Cette entame de The Missing View (nommée Ants in the leaves), premier album en solo de Sol Hess, nous émeut au-delà du dicible et nous amène à nous interroger sur la suite de l’album. Sera-t-il aussi terriblement beau ?

Élément de réponse avec My body knows, tango en slow motion où la lumière pleut de la voix pleine de vie de Sol Hess. On retrouve un peu de Roy Orbisson, un peu de ces musiques qu’on affectionne dans les B.O de Tarantino. Passion, fêlures, tendresse, vérité d’une âme qui épouse les contours d’un corps, lequel tâtonne pour voir, sentir, toucher une forme de vérité universelle puisée dans l’intime. Épuré comme Ants in the leaves, le morceau pourtant nous emporte dans un tourbillon émotionnel, renforçant sa dramaturgie par une impulsion à peine contenue par la pudeur de leur l’auteur.

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King of Chihuahui…

Summum du minimalisme, une simple timbale sur laquelle Sol Hess met toute son intention à dépeindre ce qu’est ce King of Chihuahui. La voix, trafiquée en forme de montagne russe, exprime une « rage », une urgence émotionnelle à la limite de l’âpreté. Très rock pourtant, elle montre un Sol Hess quasiment a capella, faisant passer au travers de ses cordes vocales toute une palette émotionnelle allant donc de la colère en passant par la douleur (qu’on pourrait presque qualifier de psychologique). Entre les deux, une forme d’apaisement, comme une fatigue survenant après l’expression de maux qui nous maintiennent captifs. Fort.

On reste dans un pur moment de rock avec Sommersaults, Dandelions, the wind, où le clavecin (joué par Antoine Souchav) est utilisé comme une guitare électrique, au point que ses cordes frisent. Impulsion électrique sur fond de noblesse, le chant se fait aérien, habité, possédé par une sorte de foi incrédule sur ce qui se passe en fond sonore. Par mimétisme, la voix se prête au jeu, l’ensemble créant une danse endiablée, possédée… diabolique. Retours à une forme plus contemplative avec Veil, musique très proche de Ants of the leave, dégageant une couleur western apocalyptique et pieux. La foi coule liquide autour de la figure chamanique d’un Sol Hess inspiré et inspirant.

Dark folk.

Tiny little insects s’engouffre dans une folk plus apaisée, une comptine guitare voix au refrain plein d’optimisme. Quelques nappes surgissent pour apporter du relief (une constante sur l’album), une stridence qui montre le fil tendu d’une vie qui se déroule quel que soit le contexte. My stone lion s’acoquine à une forme de dream pop/folk, avec un côté éthéré de son piano. Les accords de guitare, répétés, imposant une rythmique douce, une présence concrète, par opposition aux bribes de pianos et de nappes de clavier. Romantique, le titre possède un feu intense qui se propage à tout l’organisme. La fin cependant, en dissonances, pourrait tourner au cauchemar ?

Le reprise de Sommersaults, dandelions, the wind, où le clavecin passe un peu en retrait, marque bien l’aspect rock de celui-ci, la guitare appuyant peut-être plus fortement l’idée de la version première. Néanmoins, le côté noble y trouve presque un côté pop tout britannique, pas forcément pour nous déplaire, un peu comme si The divine comedy se montrait un peu moins précieux en s’acoquinant avec… on ne sait pas qui, mais tout groupe de rock ferait l’affaire.

Un fin en balade.

The clouds met les arpèges de guitare électrique en avant. Lent, format balade, le titre possède un côté hypnotique, jusqu’à ce que Sol Hess s’adresse à nous, de façon presque intra-crânienne. Cette proximité avec le musicien ne manque pas de nous faire frémir, par sa douceur. Car, et c’est aussi une constante sur l’album, l’énergie de sa voix ne casse jamais cette douceur, qu’elle soit cri ou chuchotement. La violence n’est pas présente sur The missing view, seule son impulsion peut y être associé.

I’ll clôt l’album, poor lonesome cowboy sur fond de soleil couchant, mais avec un espoir vibrant, comme conscient que la dernière page tournée de ce premier album solo, la prochaine reste à écrire. Et nous ne pouvons que souhaiter cela, que Sol Hess continue à nous faire rêver de la sorte.

LE titre de Missing view

Notre cœur balance entre plusieurs titres. Néanmoins, l’album n’étant pas homogène (mais tout en restant très cohérent, l’homogénéité n’étant qu’une question de forme, pas de fond), dur de trouver un titre symbolisant l’esprit de The missing view. Alors nous allons choisir My body knows. Parce que c’est comme ça, ou plus exactement parce que il confirme que le premier titre de l’album n’est pas une fausse piste et qu’il propulse tous les suivants dans cette énergie propre à Sol Hess.

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