[EP] SIN ROSS, Blue gold // électropop multifacette.
Blue Gold, nouvel EP déjà disponible.
Nous suivons Sin Ross depuis un moment déjà. En effet, le groupe dévoilait, avec constance, de nouveaux titres et clips définissant une esthétique globale alliant musique et image, mais également pop, electronica et trip-hop. Blue Gold est, en quelque sorte une concrétisation de nombreux mois à expérimenter une musique qui trouve ici un support physique, apprécié et appréciable, issu de ces nombreux tâtonnements (qui n’en étaient pas) façonnant une identité cohérente. Les quatre titres ici présents, vous les avez peut-être déjà vus/entendus, mais qu’importe puisque, sur cet EP, suivant un agencement bien étudié, ils dévoilent des charmes inédits.
Pris dans le désordre, ou au hasard, d’un calendrier servant de mémoire sensorielle (image et son), le titres ne dégageaient que ce que leur simple essence dégageait elle-même. Autrement dit, Blue Gold, Dioxin, Wild roses et The whole circle brillaient par leur seule personnalité. Mais ici, dans cet ordre, ils se nourrissent les uns des autres, se complètent, forment un tout homogène, non exempt de particularités car chaque morceau possède une personnalité forte.
Ainsi, Blue gold nous entraine dans un univers électropop onirique, reposant sur une base d’arpèges de guitare sur laquelle se déploient des nappes aériennes, mais également une tension organique, proposée par un beat de batterie inventif. La voix contribue à propulser le titre vers un ailleurs nuancé, aux couleurs d’aurore. Il lance parfaitement l’EP, lui imposant une énergie allant crescendo, ce qui accompagne merveilleusement un début de journée. On aime particulièrement l’effet de voix (masculine et un peu robotique) en arrière-plan sur les vocalises de la chanteuse (à moins qu’il s’agisse d’un effet électronique ? L’écoute, même au casque, ne répond pas à cette question).
Dans l’air du temps.
Dioxin déploie un univers dans la continuité de ce premier titre. Mais l’arpège de guitare laisse place à un piano et des claviers (on la retrouve cependant très vite). L’aspect onirique perd un peu de son évanescence pour nous entrainer sur un chemin aux abords plus concrets. Le chant, en espagnol, apporte une touche d’originalité à ce titre qui n’en manquait pas à l’origine. Il apporte aussi un caractère plus terrien et propose au titre, presque cold wave, une chaleur particulière. La production, les sonorités, sont totalement en phase avec l’époque, sont d’une modernité évidente (on pense encore à cette batterie expressive est originale) et ne souffre d’aucun problème de mixage (voix bien mise en relief, sans étouffer les instrumentations).
Wild roses, dont nous vous avons parlé il y a peu, n’a plus besoin d’être décrypté. On retrouve néanmoins cette unité « d’esprit » avec Dioxin, avec cette guitare remise au premier-plan, toujours avec cette touche cold wave même si l’impact électro est ici un peu plus présent. Une tension rock n’est jamais à démentir, ce qui place les trois premiers titres en une orbite électrisante. Elle met nos nerfs à l’épreuve, sans sombrer, à aucun moment, dans un aspect totalement crépusculaire, ou sombre. Car il existe toujours une lumière dans l’univers de Sin Ross, une forme d’espoir qui se transmet par les effets sur les instruments, cette touche de rêve qui ne virerait jamais (totalement) au cauchemar.
The whole circle, dont nous vous avons également parlé, retourne vers une forme d’apaisement. La voix, aérienne, l’aspect (presque) minimaliste du thème musical y participant. Il y a de l’espace dans ce titre, une mélancolie aussi, ou plutôt un aspect légèrement dramatique pas déplaisant du tout. Il referme cette boucle avec tact et délicatesse. Ces quatre titres, quoique légèrement différents les uns des autres, démontrent la personnalité d’un groupe qui, plus que jamais, met nos sens en alerte. Nous sommes persuadés du potentiel de Sin Ross (sinon nous n’aurions jamais pris le temps de le suivre ainsi) et on espère de tout cœur les voir sur scène très bientôt. On croise les doigts !