SILVER LINING, Among the waves (EP disponible le 19/11)
Classic rock.
Si l’étiquette classic rock s’avère parfois un fourre-tout improbable dans lequel se terre le pire, il renferme aussi des disques qui tirent joliment leur épingle du lot. C’est le cas d’Among the waves, de Silver lining, EP 5 titres foutrement inspiré qui remet au goût d’un jour une esthétique rock des plus affriolantes.
En effet, nous retrouvons, en 5 titres, un peu tout ce qui fait que nous aimons le rock depuis toujours, à savoir une pointe de blues, des voix sexy, un sens du rythme implacable, et puis ce petit élément supplémentaire qui fait que nous ne pouvions passer à côté de cet objet aux charmes ravageurs.
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Duo.
Silver Lining est un duo (pour le moment, puisque le groupe prévoit de recruter deux musiciens pour donner suite à Among the waves) composé de Domitille Lebrun (chant/guitare/piano/basse) et Romuald Lechat (guitare/chant). Si cet EP est leur premier, ils ont déjà plusieurs concerts à leur actif, ont enregistré quelques vidéos live en 2020, mais pour l’occasion de ce disque, ils ont aussi clippé le titre Heading to the west.
Nous retrouvons dans leur disque un mélange efficace de rock porté par des voix plus que convaincantes. Sur le premier titre On a friday, un petit côté Grace Slick notamment ne manque pas de nous tirer de notre torpeur. Si par la suite ce côté « mordant » laisse place à un chant plus classique, le timbre de voix de Domitile ne manque pas de nous faire frissonner. Couplé à celui de Romuald, c’est tout le sel du duo masculin féminin qui prend sa dimension.
Entre aspects caressants, voix basse (n’étant pas sans rappeler celle de Mike Oldfield), le tout porté par des lignes de chant très efficaces, le duo impose une patte à la fois sensible, parfois contemplative, et sexy. Sans tirer la couverture sur l’un des deux membres, c’est au contraire une belle alternance qui se fait entendre sur Among the waves.
Blues, country, rock, à l’ancienne.
Pêle-mêle, c’est un peu toute l’histoire du rock qui se retrouve dans ce court disque. On retrouve un petit côté rétro qui nous plaît particulièrement, une essence en provenance directe de la fin des 60’s, from the states, tout en évitant pourtant les clichés. Si l’aspect « à l’ancienne » est clairement audible dans ses références, Among the waves sonne totalement en phase avec l’époque. La production reste très sobre, évite la tentation des bidouilles électroniques. Pas d’effets nauséabonds non plus, seules les guitares en bénéficient (mais une nouvelle fois, en toute sobriété).
La basse est plutôt inspirée, dégage, en harmonie avec la batterie, un boogie plutôt bien senti (sur Way down the road notamment). Quelques notes de piano viennent agrémenter la chose, notamment sur le très beau Heading the west, pour le reste la formule reste elle aussi classique. De la même manière, les compositions reposent sur le traditionnel couplet/refrain/pont, sans pour autant lasser. En effet, le groupe sait s’y prendre pour nous surprendre (par l’alternance des voix, des relances bien senties d’électricité, par des arrangements discrets mais redoutablement pertinent).
C’est différents éléments permettent de rendre le disque attrayant, relativement surprenant, toujours de bon goût (et c’est là toute la différence d’avec ces groupes classic rock qui ne font finalement que du réchauffé).
Les États-Unis en point de mire.
Les deux premiers titres sont en prise directe avec les États-Unis, cela ne fait aucun doute. Par le rythme, par l’essence folk qu’ils dégagent. Mais lorsque le groupe se pose un peu, sur Older par exemple, ou Heading to the west, on sent une sensibilité plus européenne. Celle-ci fonctionne d’autant plus que l’on ne sent pas cette envie de sonner américain. Peut-être plus intimistes, ces deux morceaux nous font un effet du tonnerre, notamment par leurs lignes mélodiques qui s’ancrent profondément en nous.
En alternant les climats sur ce disque, le duo nous offre une vision de ce que leur musique peut déclencher d’émotions fortes chez nous. Ce premier exercice studio s’avère des plus convaincants, même si nous pensons qu’avec une formation étendue, le duo proposera une énergie de groupe encore décuplée qui gommera peut-être une ou deux imperfections (le petit flottement sur Who is who, seul titre qui peine à nous convaincre, car peut-être un peu moins inspiré). Pour l’heure, cela n’a pas d’importance car cet Among the waves fait plus que tenir ses promesses puisqu’il est une vraie surprise, inattendue, donc plutôt salutaire.
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