SHANGRI-LA, In my vein (déjà disponible)

shangri-la in my veinUn peu d’orfèvrerie

S’il y a bien un domaine duquel il est dur de s’extirper, c’est de celui, fourre-tout, de pop rock. Dans ce dépotoir se côtoient quelques pépites ayant bien du mal à se faire remarquer dans la masse, et une multitude de groupes souvent à la peine pour proposer une vraie vision artistique. Shangri-la fait partie de la première catégorie, à côté de laquelle nous avons bien failli passer (l’album In my vein est sorti en septembre). Et c’eut été fort dommage.

En effet, le groupe propose une pop rock très soignée, à la production irréprochable s’approchant des standards anglo-saxons. Elle alterne entre passages très rock, Midnight crimes par exemple, et d’autres plus immédiatement accessibles comme Bourbon Cream. Attention, les passages toutes guitares en avant sont également facilement accessibles, mais plus typés. Quoi qu’il en soit, dès les premières secondes nous sommes happés dans une déferlante de laquelle nous n’avons pas envie de sortir, quand bien même elle pourrait nous essorer.

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L’enveloppe.

La production, nous l’avons mentionnée, est irréprochable. Parfaitement équilibrée, elle dégage une chaleur incandescente, mais rassurante. Nous n’avons pas les oreilles qui saignent, pas plus qu’elles ne se font envahir de miel. Quand les passages se font hargneux, les guitares électriques sont mordantes. Quand ils sont plus doux, comme Blind in your heart et ses couplets piano-voix, c’est un velours qui nous enrobe.

La voix lead est parfaitement rehaussée d’une pointe d’effet, presque inaudible, mais qui lui confère parfois une attaque plus incisive. En revanche, sur les passage les plus calmes, elle fait le travail de façon plus que convaincante, en osant l’ampleur simplement habillée d’un petit peu de réverb. Classe.

Musicalement.

Le groupe montre une vaste palette sonore, mais aussi un univers très fort, et varié. Blues, pop, rock, tout se côtoie dans un roulis parfaitement maîtrisé par une tracklist aux petits oignons. Chaque morceau s’achevant nous donnant envie d’enchaîner avec le suivant. Si tous possèdent une identité propre, autour de laquelle le groupe aurait pu broder un album à part, ces titres sont reliés entre eux par un romantisme d’un absolu bon goût.

La voix lead, jamais prise en défaut, est secondée par des choeurs tout aussi parfait. Assurément, ce point est l’un des atouts de Shangri-la et lui permet déjà de surnager de la masse (surtout que niveau accent, c’est également un sans-faute puisque le chanteur, Philip Mitchell, est britannique).

Le reste du boulot est bouclé par des ambiances musicales et des idées menées à leur terme avec à la fois cette intelligence liée à une culture qui remonte à loin, mais aussi avec des petites trouvailles parfois presque inaudibles (l’écoute au casque est un plus) mais qui font la différence.

Son.

Les guitares sont géniales, très expressives, évoquant parfois les années 90, notamment Choice of you, ou Midnight crimes déjà cité et ses attaques presque heavy metal. En version acoustique, nous avons la sensation de laisser nos mains caresser le bois de la caisse avant que du bout de nos doigts nous venons caresser les cordes d’acier. La batterie s’avère étonnante par moment, très personnelle, bon point donc. Couplée avec la basse, le job est assuré de façon implacable, mais aussi avec un groove sensuel réjouissant.

L’apport d’instruments à cordes (violoncelle) sur un titre comme Barcelona el prato (avec un duo superbe où les voix s’harmonisent avec celle de Diana Saliceti) apporte une touche supplémentaire de perfection à l’ensemble. Rien n’est laissé au hasard sur ce disque, mais tout ne paraît pas non plus calibré de façon rigide. Autrement dit, l’émotion passe, ténue, lumineuse, parfois pleine d’une discrète mélancolie, mais plus souvent porté par un sentiment épique.

Au final, In my vein s’avère superbement mis en valeur par des compositions ciselées, par une tracklist qui évite l’essoufflement, et par une maîtrise mélodique ne souffrant aucun défaut. Le tout est plus que sympathique car le moment passé avec Shangri-la ne s’estompe pas une fois le disque terminé, bien au contraire. Les mélodies reviennent nous surprendre à toute heure de la journée, et nous portent vers le lendemain avec une magie un peu vaudoue. Il aurait été dommage de passer à côté.

LE titre de l’album.

Blind in your heart est vraiment superbe. Nous évoquions son couplet voix piano, mais son refrain apporte une touche de douceur presque onirique, ou un côté ballotté par le vent, par une vague, réconfortant. Excellent pour oublier une rude journée, ou un mauvais moment.

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In my vein, dexuième album de Shangri-la, est une petite merveille de pop rock, jamais mielleuse, jamais insipide. Un must have.

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