SEPPUKU, dans les brumes du Vieux Port et des bords de Seine.

SeppukuPremier EP disponible chez Si moiré disques.

La pochette de l’EP ne ment pas, nous débarquons en univers coloré aux contours vaporeux. Parce que Seppuku œuvre dans une pop tendance shoegaze/dream. Ayant trainé ses guêtres du côté de la capitale et de Marseille, le combo, composé de 5 artistes provenant tous de projets annexes, s’est formé en 2018 et nous propose son premier voyage sensitif, avec le bon goût de ceux qui ont tout compris.

Tout repose sur des mélodies envoûtantes auxquelles il est simplement impossible de tenter de résister. Elles dégagent toute une force pleine de candeur, sont portées par un sentiment léger et un optimisme forcené. Comme si rien de ce qui se trame autour des 5 musiciens ne peut les distraire de leur mission : procurer un max de plaisir en alliant la grâce d’un Tame Impala et un romantisme propre à la scène shoegaze.

Il est aussi question de rêves. Ici, nous les vivons éveillés, conscient. La production nous aide à relâcher les tensions quotidiennes dès l’entame du premier titre, nous disperse dans un courant d’air chaud qui fait que, dans un premier temps, nous survolons les 5 titres, comme bercés par la douceur de la voix. Mais très vite, nous reprenons pied, la conscience s’aiguise, les mélodies se font pénétrantes et éveillent en nous des rêves d’orient.

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Suicide traditionnel.

Il ne vous aura pas échappé que le nom du groupe évoque le suicide rituel japonais, le fameux (et plus connu sous ce nom) Hara-Kiri. Seppuku envisage chaque morceau comme un suicide différent, faisant jaillir non pas le sang mais des lignes mélodiques à la fois exotiques et viscérales, sans pour autant perdre en douceur. Quelques thèmes japonisants sont présents, contribuant à rendre le voyage concret à nos oreilles.

Pour autant, l’ensemble reste très occidental, notamment par ses codes pop totalement britanniques. Est-ce grave docteur ? Pas du tout puisque les deux s’harmonisent sur des titres calibrés pour passer sur les ondes, sur le traditionnel couplet refrain (sans pour autant que le groupe perde en originalité). Si chaque morceau est un suicide différent, il possède aussi un univers qui lui est propre, développé autour d’une mélodie à la fois intime et grandiose.

Comme le laissait supposer The office que nous vous avions dévoilé il y a plusieurs semaines, Seppuku propose une pop inspirée qu’il convient d’écouter après avoir pris une profonde respiration. Parce que l’écoute, ici, se fait quasiment en apnée tant nous sommes happés par la force des compositions.

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