[ALBUM] SENBEÏ, Tōitsu // Lost in translation.
Tōitsu, album collaboratif de SenbeÏ (déjà disponible chez Banzaï Lab).
“Toute rencontre est importante, car elle est peut-être unique” (Proverbe Japonais). Nous avons vu fleurir lors du confinement printanier de multiples projets musicaux, de nouveaux albums, des remises en question, de nouvelles manières pour les artistes de s’exprimer avec des concerts en ligne, etc. Le projet artistique que nous souhaitons vivement vous présenter, est également né pendant cet enfermement contraint. Sa particularité est qu’il est issu d’une collaboration entre l’artiste et ses fans. Ils ont créé un groupe Facebook, nommé la Tōitsu Army (Armée de l’Unification), pour échanger leurs idées, des bribes de chansons, de textes . Devant tant de matière et d’énergie, Senbeï a décidé d’en tirer un album complet. Nous sommes ravis de vous présenter l’album Tōitsu, album dont la singularité de la démarche collaborative nous parle, mais aussi parce que le résultat final est éblouissant.
Hyperactif aux multiples casquettes
Le Senbeï est un mets japonais, une galette de riz mais c’est aussi une référence au personnage de manga, Senbeï Norimaki, un inventeur de génie, quelque peu lubrique, esquissé par Akira Toriyama, auteur mondialement connu grâce au manga Dragon Ball. Notre Senbeï, de son vrai nom Hugo Sanchez, est un hyperactif aux multiples casquettes, faiseur de sons, producteur, vidéaste et collaborant dans divers projets musicaux. À la fois Dr Jekyll au sein de Smokey Joe & the Kid et Mr Hyde avec le beatmaker Al’Tarba, il est un pilier dans le paysage français de la Bass Music, hip-hop et Musique Assisté par Ordinateur (MAO).
Au même titre que le rappeur Shurik’n d’IAM, Hugo est en effervescence lorsqu’il s’agit de la culture nippone,. Cela se ressent dans son quotidien et dans son œuvre musicale. Mais revenons sur la genèse de Tōitsu. Senbeï a fait appel à ses fans et à leurs idées pour la conception de l’album. Cela va des références cinématographiques, aux mangas, à des compositions musicales, au mastering ou encore à l’illustration de la pochette avec l‘insertion du visage de chaque membre de la Tōitsu Army. En bon “Digger” (personne à la recherche de la pépite rare et précieuse), Senbeï a pris un malin plaisir et un certain temps à chiner dans le fourbi amoncelé par les siens.
Artificier sonore
Il en ressort un album détonnant, où la culture du sample est omniprésente! Des samples, des cents, il pleut. Comme sur l’explosif Remember, mais pas que, où Senbeï dépoussière le morceau The Japanese Farewell Song de Sam Cooke, père spirituel de la soul music. Hugo est un artificier sonore, et notre ouïe en prend plein les tympans comme sur l’instru de Mafuba, référence toujours au Manga Dragon Ball (Mafuba est une technique ayant pour but d’emprisonner le grand Roi Démon Piccolo, un des principaux antagonistes du Manga). Dans le morceau Aniki, signifiant « grand frère », nous sommes comme happés, aspirés par un mouvement circulaire, mécanique, avant d’être apaisés par une voix douce et réconfortante.
Sur des morceaux comme On Lockdown, Storming in the Castle ou encore l’éponyme Tōitsu, Senbeï nous sort la grosse artillerie, avec le meilleur des MC’s, au flow aussi percutant qu’un shuriken et au verbe aussi tranchant qu’un katana, tels que les anglais Miscellaneous, moitié du duo Chill Bump, Youthstar ou encore Illaman. Côté français, nous ne sommes pas en reste avec des personnalités comme Yoshi di Original, homme aux multiples featuring, Bezah Miyagi, à la prose sans pause, ou pour les plus nostalgiques, Specta, ancien membre du Saïan Supa Crew, collectif qui a popularisé le Beatboxing en France au début des années 2000. DJ Netik, quatre fois champion du monde de DMC (Disco Mix Club), le Japonais DJ Kentaro polythéiste du son, nous distillent une musique à faire remuer le plus terrible des Yakuza.
Armée débonnaire
Les adeptes du “turntablism” (art de créer de la musique grâce aux platines et disque vinyles) vont apprécier les aller-retours du diamant éraflant le doux vinyle noir sur Wolfpack. Lunchbreak vous ouvrira l’appétit avec une belle dose d’humour. Le morceau Naoned, Nantes en Breton, titre hommage au groupe de folk américain Beirut, vous emportera par sa joyeuse mélancolie, sur un fond de ukulélé et répliques du Petit Prince. L’album s’ouvre sur Prélude un magnifique morceau de piano que nous retrouvons accompagné de cordes sur le morceau de clôture Issho. Nous voulions terminer la présentation de cet album avec You’re fine à la voix qui nous rappelle Cocorosie et Ur Love qui sont les morceaux qui représentent le mieux les valeurs de cet album à savoir l’amour, l’amitié, le partage et l’altruisme.
L’album Tōitsu est un tsunami de bonheur, de sons où chacun a apporté sa pierre à l’édifice, que ce soit des soldats de l’ombre, ou des ronins aguerris. Nous vous conseillons vivement de rejoindre Senbeï et son armée débonnaire, qui à notre avis, n’a pas fini de s’étendre.
EXTRA ! L’avis d’un jeune fan (9 ans) du titre Naoned (restitué tel que reçu):
dans la chanson naoned je trouve que c’est triste . dans cette chanson j’aime les instrument je les trouve ritmer,
je trouve que la voix est bizarre .j’aime écouter naoned dans le salon avec la famille ou dans ma chambre
LGH
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LGH
(Le Gosse hélicoptère) j’adore découvrir de nouveaux artistes encore inconnus du grand public
et chercher ceux qui dans le passé ont fait ce qu’est la musique aujourd’hui.
La musique m’accompagne en permanence et tient une place primordiale dans ma vie.
Mon maître-mot est l’éclectisme même si mon cœur balance pour le rock sous toutes
ces formes. J’affectionne également la littérature et plus particulièrement la littérature
anglo-américaine (Bret Easton Ellis, Don Delillo, Jonathan Franzen,…).
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