[ ALBUM ] SEA WOLF, Through a dark wood.

Through a dark wood, nouvel album de Sea Wolf (disponible le 20/03 sur Dangerbird)

Nous avions découvert le travail de Sea Wolf (et de son leader Alex Brown Church) en 2007 avec son très beau premier album Leaves in a river. Il revient en cet étrange mois de mars avec son cinquième album Through a dark wood ne faisant que confirmer tout le bien que nous pensons de lui.

Pop folk.

Leaves in the river était très fortement orienté folk et dévoilait un songwriting tout en finesse. Certains titres étaient d’une pure beauté (Winter windows, You’re a wolf, Song for the dead, Black leaf fall) mais l’ensemble restait relativement inégal (d’autres titres étant musicalement un peu trop « polis »). Nous étions curieux de découvrir ce que pourrait donner un cinquième album, d’autant plus que nous ne suivions que de loin cet auteur-compositeur prometteur.

Et force est d’admettre que ce disque est un petit joyau. Ce genre de diamant que l’on garde dans le coffre-fort de son cœur. Dans celui-ci, Alex Brown Church s’éloigne un peu du côté folk pour nous proposer une pop inspirée, toujours habillé d’une délicatesse poétique pleine d’élan. Les compositions sont très homogènes, ne faiblissent à aucun moment et nous offrent un disque d’un richesse folle.

Une voix à part.

Dès son premier album, la voix d’Alex Brown Church se démarquait de la concurrence. Avec l’âge, elle n’a rien perdu de son charme, bien au contraire. Nous trouvons que, dans son phrasé, et parfois même dans son timbre, elle se rapproche un peu de celle de Win Butler (Arcade Fire). Sans le côté parfois exalté de ce dernier néanmoins. Sea Wolf reste dans cet endroit où tout doit être nimbé d’une aura poétique, légèrement teintée de couleur sépia, contenue, comme protégée des excès extérieurs. Nostalgique ? Non, pas du tout, mais disons qu’elle semble se raccrocher à ces petits bonheurs d’avant, tout en étant dans un mouvement vers l’avant inarrêtable.

Musicalement, les guitares folks sont toujours présentes, mais l’électricité est plus présente qu’aux débuts de Sea Wolf. Through a dark wood gagne en présence, osant parfois des effets crépusculaires dans des chansons lumineuses, pleine d’une ferveur émotionnelle et d’amour. Car c’est avant tout cela qui émane de ces 11 titres, une impression d’amour pour tout ce qui nous entoure. Le songwriting est une nouvelle fois irréprochable, mais s’accompagne ici d’une musique aux couleurs plus étendues.

Intime ?

Nous pourrions croire que cette musique plus ouverte aurait un peu annihilé l’esprit intimiste découlant des premiers morceaux de Sea Wolf, mais il n’en est rien. Nous ressentons toujours ce côté mise à nu d’Alex Brown Church, mais cette fois-ci il semble plus universel qu’auparavant, moins auto-centré. Résultat, l’émotion circule pleinement, déclenchant des sensations allant de la mélancolie à l’euphorie. Le résultat est à la hauteur de nos espérances, à savoir celles de voir ce génial groupe s’envoler vers des sommets.

C’est ce qu’il atteint avec ce Through a dark wood absolument réussi ! Les arrangements sont subtils, la musicalité fluide, l’unité certaine. Nous ressentons une force naître en nous, après chaque écoute. Ce genre de force à même de nous permettre de vaincre n’importe quelle épreuve. Bref, il s’agit pour nous d’un disque optimiste, ce qui ne fait aucun mal à l’heure actuelle. Et nous l’affirmons, ce groupe est injustement inconnu en nos terres. Et nous espérons qu’il ne le reste pas indéfiniment tant sa grâce mérite d’être récompensée à sa juste valeur.

LE titre de Through a dark wood.

Pour nous, le titre qui définit le mieux cet album est Back to the wind. Son introduction disperse une électricité diffuse comme pour imposer un climat orageux, que vient très vite contredire, dès l’entame du chant, la douceur de la voix d’Alex Brown Church, tout comme la quiétude émanant de la mélodie. Le morceau déploie peu à peu ses ailes, vient nous caresser les tympans, et l’âme, et nous embarque dans l’univers de Sea Wolf de façon presque féerique.

Back to the wind dégage un souffle épique, porté par des nappes lumineuses, qui renvoient non pas au vent mais aux cieux. Ici, les nuages presque orageux du début du morceau laissent place à de superbes éclaircies et nous souhaite, en fin de titre, la bienvenue en ce monde. Ce titre réunit en 6 minutes l’ensemble des éléments présents dans cet album. Il le synthétise, mais chaque titre possède cette force de nous plonger, sans peur, dans l’univers de Sea Wolf qui, décidément, demande à être connu plus largement en nos terres.

 

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Site officiel Sea Wolf

 

Un autre extrait de l’univers de Sea Wolf ? C’est par ICI

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