[EP] SAINT BERNARD, Fugues d’août //escapade pop
Fugues d’août, nouvel EP de Saint Bernard (disponible en version numérique).
Nous avions fait la connaissance de Saint Bernard lors de la parution de son single Cracage. Celui-ci, bien nommé, était sorti au moment du premier confinement. Il définissait relativement bien ce qui fait la quintessence de la personnalité de Saint Bernard, à savoir une base musicale plutôt enjouée, légère, sur laquelle se posent des textes qui, eux, ne le sont pas forcément. Nous retrouvons cette patte sur Fugues d’août, son nouvel EP.
Cracage remettait en cause le confinement, sur la privation de liberté et la colère sous-jacente qu’il suscitait (d’où l’étrange orthographe du titre). Fugues d’août, au nom à plusieurs niveaux de lecture (la fugue est aussi bien une fuite, avec une connotation peut-être plus adolescente, qu’une caractéristique de la musique classique) représente un peu les pensées d’un homme à peine sorti d’un doute profond, faisant un bilan à un moment charnière de son existence.
Spotify / Deezer / Itunes / Tidal
Soundcloud
Bandcamp :
Pop à la Française.
Pour nous conduire dans son univers doux-amer, Saint Bernard nous propose une pop, en français, tirant parfois sur une variété de qualité inspirée des années 80. On pense Daho, on pense Niagara, pour cette facilité à produire des textes simples mais qui dévoilent tout du premier coup. Bon, en fait, ce n’est pas vrai, tout n’est pas dévoilé du premier coup, il faut plusieurs écoutes pour percevoir les nuances, les arrières-pensées présentes et habilement dissimulées dans chaque titre.
Mais si les textes sont fins, les mélodies le sont tout autant, peut-être plus d’ailleurs. Elles possèdent (et nous possèdent) cette faculté de rester en tête durant un long moment, d’être catchy tout en restant surprenantes. Un gros travail sur les sonorités de clavier a été effectué, un autre sur le mix de l’EP. Rien n’a été laissé au hasard, ni même les voix, seul éléments enregistré hors du home studio de Saint-Bernard.
Le tout donne un EP sensible, d’un homme ayant su conserver son âme d’enfant, même si celle-ci semble malmenée sur certains titres, notamment quand il dresse le constat sur l’homme qu’il est, un homme qui a vieillit et non un enfant qui a grandi. Cette amertume, fort heureusement, est compensé par une sensibilité à fleur de peau, par, malgré tout, un espoir résidant dans ses ritournelles obsédantes. Et c’est bien là l’essentiel : être lucide, quitte à être un peu pessimiste, tout en continuant de croire en un futur meilleur, plus enjoué.
Écouter Cazillac, extrait de Fugues d’août
Nous retrouver sur FB, instagram, twitter
