[ALBUM] IBRAHIM MAALOUF, S3NS, album muy caliente.

Nouvel album d’Ibrahim Maalouf, entre rythmes ensoleillés et jazz-rock.

Recevoir un nouvel album du génial trompettiste est toujours un plaisir. Mais avec S3NS, nous ne pouvons que ressentir une légère déception (toute relative, nous vous rassurons). Si sur le papier cet album nous faisait saliver, l’hyperactivité de Maalouf ne commencerait-elle pas à marquer sa créativité ?

Inspirations Sud-Américaines.

S3NS commence par Una rosa blanca. Pas besoin d’être hispanophone pour traduire. Ce titre envoie sévère sur des rythmes cubains appuyés rehaussés par cette trompette si caractéristique d’Ibrahim Maalouf. Nous pénétrons dans son jazz métissé de la plus belle des façons. Rythmes syncopés, chaleur, ferveur, tout y est, agrémenté d’une légère pointe de bonne humeur festive. Bref, nous sommes transportés illico vers des destinations ensoleillées.

Mais très vite, cet esprit s’évapore, comme si trop de soleil avait asséché cette veine. Alors, c’est sûr, peut-être que sur les titres suivants l’effet est moins appuyé, mais il est toujours présent, par les cuivres, par les pianos, sans parler des percus. Néanmoins, il se fait plus discret et se dilue dans le jazz hybride de Maalouf.

Mauvais ?

Argh non ! Pas du tout ! Notre esprit critique nous joue des tours ! Ou pas tant que cela. En fait, c’est que nous sommes avides d’Ibrahim Maalouf, de sa sensibilité. Nous avons écouté pas mal de ses albums et à chaque fois, nous ne pouvons que constater la qualité de ceux-ci. Production parfaite (super important dans le cas d’une musique instrumentale), émotions palpable, épique, puissante.

Cependant, en sortant un album par an, au bas mot, nous commençons à déceler sa marque de fabrique, ses « tics » de compositeur. Rien de bien méchant, en somme, mais nous sentons poindre une légère déception. Peut-être parce que le fruit du travail continu du trompettiste/compositeur commence à nous être (très? Trop?) familier, et donc estompe la surprise. Nul doute que sur l’ensemble de sa discographie cela se ressente comme une évolution constante, par petites touches, et en ce sens, S3NS apporte sa touche d’originalité (par cette incursion Sud-Américaine).

Des titres forts.

Aux rangs de ceux-ci, Una Rosa Blanca, déjà cité, Harlem, visite du fameux quartier New-Yorkais où ça balance pas mal (le titre est groovy, gorgé de la pulpe d’un soleil portoricain ou cubain), Radio Magallanes (n’étant pas sans rappeler par certains aspects le sublime Beirut du même auteur), Na na na et son accroche presque électro (que n’aurait pas renié Miles Davis). Bref, de bien bonnes choses.

Sur S3NS, Ibrahim Mallouf a su s’entourer des meilleurs instrumentistes du cru (Harold López-Nussa, Irving Acao, Vilain Cañizares , Alfredo Rodriguez, Roberto Fonseca), et cela s’entend. Si nous jouions les tristes sirs en début de chronique, c’est juste qu’il faut parfois contempler une œuvre avec un peu de recul, voir les choses dans leur globalité. Et assurément, dans la globalité, Ibrahim Maalouf est un Grand (mais était-il besoin de le dire?) et S3NS s’inscrit dans la continuité de son travail en y apportant une nouvelle gamme de couleur à sa palette déjà vaste.

LE titre de l’album.

Pour nous, c’est Radio Magallanes qui, du haut de ses 9’43, pourrait remporter la palme. Parce que puissant, parce que grandiose, parce qu’épique, parce qu’il transporte une émotion folle. Mais… parce qu’il y a un mais, il éclipse le petit morceau juste avant, All I can’t say (4’02 ce qui n’est pas si petit… et puis tout n’est pas question de taille même si nous en faisons tout un fromage) qui nous touche particulièrement. Simple, épuré, pur, il irradie de cette lumière particulière des morceaux plein de grâce.

Un piano, léger, quelques notes de guitares, et la trompette. Pas d’électricité, juste un flux coulant d’émotions à bout de doigt. C’est un titre précieux, relativement différent de tous les autres de l’album, comme la cerise sur le gâteau. Magnifique.

Ibrahim Maalouf S3NS brève

 

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