[ ALBUM ] ROSELAND, To save what is left
To save what is left, premier album de Roseland
C’est un premier album plus que prometteur pour la suite ! To save what is left de Roseland possède des atouts majeurs, non seulement en matière de compositions, mais également en identité sonore. Si l’album souffre peut-être d’un manque d’homogénéité, il nous laisse espérer un avenir radieux.
Entame pop.
L’entame du disque est pop, avec une sorte de (fausse) naïveté adolescente. Cet état découle de compositions dégageant un romantisme fort, par les lignes de chant, mais surtout une musicalité possédant un souffle puissant. La voix, légère, renforce cette impression d’une certaine naïveté, les synthés également. Les mélodies restent en tête aisément, prouvant l’aspect pop imparable des quatre premiers titres. Cette entame s’achève avec le très beau Those Fairytales qui, pour nous, en est la quintessence.
Nous retrouvons cette essence pop à la fin de l’album, de façon plus sombre néanmoins. Mais l’apport des instruments acoustique permet ce retour à l’esprit initial du disque. Une relative douceur se fait ressentir à partir de Faster than you pour ne pas quitter les 3 derniers titres de l’opus. Pourtant, une note plus sombre y est présente, une ombre qui habitait ce qui est considéré comme le ventre mou des albums, en général.
Le ventre mou.
Dans To save what is left, il est inexistant, ce ventre mou. S’il existe des morceaux un peu moins bon, qui auraient pu y conduire, ils sont sauvés par Delta et Too much. Ceux-ci possèdent une aura plus noire, plus dévastatrice (en tout cas pour Too much), portée par une pop plus synthétique. D’ailleurs s’agit-il encore de pop ou d’électro (ou électro-rock) ? Pas évident à définir mais ces deux titres dynamisent un disque qui, par voie de conséquence, ne s’enlise pas.
La voix d’Émeline Marceau (qui mène Roseland) se met au diapason, semble plus hargneuse. Le romantisme laisse place à une forme de colère froide. Les arrangements se font plus minimalistes, mais l’unité du son reste cohérente avec l’ensemble de l’album. Si les instruments acoustiques sont moins audibles, ils rôdent dans les parages, nous le sentons, mais la déferlante synthétique les masque un peu. Pas grave, la vitalité des morceaux compense cette perte mélodique (toute relative).
Une fin mélangée.
La fin de l’album est donc un mélange des deux premières parties.Peut-être légèrement moins percutante, mais elle délivre une possible voie dans laquelle le groupe s’engouffrera (peut-être), à savoir d’une électro-pop plus oppressante, gorgée d’une forme d’urgence presque désespérée. Cela n’a évidemment rien pour nous déplaire, mais la part romantique du groupe nous plaisait bien également. Nous présumons que Roseland va devoir trancher entre ses deux facettes, à moins qu’il parvienne à amalgamer ces deux tendances qui pourraient fort bien se mêler à merveille.
Ce premier album est donc à notre avis des plus prometteurs. La maîtrise du groupe y est clairement exposée, reste juste à trancher dans ces deux identités séduisantes. Il n’y a rien de négatif à cela, il s’agit au contraire d’une bonne base de travail qui devrait déboucher sur un deuxième album plus homogène. En tout cas, nous suivrons ce groupe avec énormément d’attention tant son potentiel est évident !
LE titre de To save what is lost
Nous avons ressenti un frisson nous parcoure des pieds à la tête sur Too much. La rythmique tribale n’y étant sans doute pas pour rien, mais le déluge synthétique non plus. Nous sentons une tension accrue par l’énergie mise en place par le groupe. Dur de rester impassible car les basses nous prennent au ventre, nous aplatissent par terre et nous laissent groggy.
Dur de reprendre la suite du disque après cela tant nous nous sentons fébriles. Pourtant, nous retenons le magnifique titre qui clôt cet album, le seul en français (Tu n’arrêtes pas). Et nous ajoutons aussi cela, car c’est important à notre goût : l’artwork est magnifique. Il est signé Julien Graizely et donne la couleur de cet album qui tient ses promesses, y compris pour les temps à venir.
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