[ ALBUM ] PLASTIC, New hands, rock sous influence indé 90’s

New hands, premier album de Plastic (déjà disponible chez Spoilsport records)

Cela ne vous étonnera pas que nous vous parlions d’un nouveau groupe venu d’Australie. Il faut dire que ce pays regorge de pépites dont la dernière en date, Plastic, vient de sortir un premier album absolument jouissif nommé New hands. Et cette petite bombe, d’inspiration indie rock américaine, devrait vous transmettre un joli petit frisson d’extase.

La première impression que l’on a en écoutant New hands, c’est de retrouver un peu de l’esprit des albums de Pavement et de Eels. Un drôle de mélange entre fulgurance de l’écriture et esthétique musicale sans concessions. Et cela nous accompagne pendant toute la durée de l’album, même si les noms de références évoluent quelque peu. On retrouve en effet dans New hands un peu de l’énergie et de l’évidence mélodique de Nirvana (Safer with a gun), un côté pop sous perfusion d’électricité, un peu à la Creep de Radiohead, et puis une inventivité (une personnalité) complètement à part. L’ensemble fait de New hands un album d’une richesse incroyable.

 

Plusieurs écoutes sont nécessaires.

Et comme tout album riche de ce qu’il renferme, New hands nécessite plusieurs écoutes pour révéler ses secrets. Malgré la presque vingtaine d’écoutes, nous pensons encore avoir mal circonscris l’incendie créatif qui règne ici. Autrement dit, le travail d’exploration ne s’avère pas encore terminé (mais le sera-t-il un jour?). Tant mieux, car cela veut dire que nous en découvrirons encore, à chaque écoute, et ce sentiment prouve d’ores et déjà que nous sommes en présence d’un objet de grande qualité.

Le mélange des genres et ici évident. Mais aussi définitif. En effet, de tels choix artistiques ne se discutent pas (nous n’aurions pas les arguments pour le faire de toute manière). Un peu comme ceux de Squid en fait. Nous retrouvons, avec ces derniers, un esprit empli de liberté, de bouillonnement intellectuel, le tout porté par une recherche sonore poussée. Les claviers nous évoquent ceux de Tame Impala (Lightning mud en est un parfait exemple), donc possèdent un petit côté psychédélique (terme à prendre avec des pincettes), sur fond de guitares tranchantes.

La production met en avant une voix sans entraves, qui déclenche une cascade d’émotions. Elle nous entraîne dans une frénésie de sensations, un tourbillon qui nous brasse et nous secoue des pieds à la tête. Légèrement passé au filtre de la distorsion, elle s’avère puissante. Elle porte un sentiment positif, un cri d’émancipation provenant de celui qui a trouvé sa voie (sa voix aussi, quelque part).

Des structures mouvantes.

Mais là où Plastic nous séduit le plus, c’est inévitablement sur les structures de ses morceaux. Celles-ci sont parfois mouvantes, évolutives, reposent parfois sur un thème répétitif, puis font intervenir quelques passage bruitistes après une longue accalmie. La surprise règne car Plastic veut surprendre, et il y parvient à merveille.

Les choeurs apportent une touche pop là où nous ne l’attendions pas, une guitare fend le ciel pour laisser le tonnerre la détruire illico (mais en restera une trace durable malgré tout). L’expérimentation aussi est présente, tant dans la structure que dans les sonorités (sur Container par exemple avec des sonorités hyper travaillées, ou Safer with a gun est son côté saccadé en décalage d’une ligne de chant pure). Il devient dur de définir avec exactitude le genre musical dans lequel gravite le groupe : post punk ? Rock indé? Slacker ? Peu importe finalement, tant qu’on a l’ivresse. Et elle est au rendez-vous, immanquablement !

Sortir des sentiers battus, encore et toujours.

Le leitmotiv du groupe pourrait être celui-ci, sortir des sentiers battus. Non pas pour se la jouer, se montrer sous son plus beau jour. Parce que voyez-vous, le groupe se fait plaisir. Nous percevons ce côté totalement libre, totalement sincère dans la démarche. L’homogénéité transparaît d’ailleurs à travers cette sincérité, et derrière le travail sur le son du groupe. Car chaque titre diffère de son précédent et de son suivant, sans perdre en cohérence.

On aime la façon dont Plastic appréhende son univers. On aime comment il parvient à nous faire sourire à la découverte d’un nouveau titre. En fait, on aime Plastic tout simplement. Et nous sommes sûrs que ce sera aussi votre cas !

LE titre de New hands.

I could be here all the time, qui ouvre le bal, nous paraît être un des morceaux phare de l’album. Pourquoi ? Parce que, justement, il ouvre la porte sur l’univers du groupe. Derrière une évidence pop, sur fond de guitare (enfin, façon de parler car elles sont bien mises en avant), le groupe déjoue d’emblée les codes. La linéarité vole très vite en éclat par des incisions furieuses de rythmiques qui clashent, de superpositions qui étourdissent.

D’autres titres sur l’album nous font un effet terrible, notamment Smoke qui le referme (momentanément car nous y revenons très vite, sur cet album), Container ou Lightning mud, Heat my head. Mais le premier donne un aperçu global de ce qui va suivre, tout en sachant que cette suite sera relativement différente dans sa forme (mais identique dans son fond, c’est-à-dire se faire plaisir en inventant ses propres codes). Cet album vaut donc le détour, sans équivoque possible !

plastic new hands

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