[ COMPILE ] PILORI PROD, compilation post confinement, sur K7

Découvrez la compilation Pilori ( 16 artistes/groupes, 16 inédits)

L’ambiance est morose. Ou était morose. Depuis que nous sommes ressortis de nos demeures, nous appréhendons « le-monde-d’après-qui-est-comme-le-monde-d’avant-mais-en-pire-parce-qu’on-a-les-glandes-que-recommence-l’enfermement-un-de-ces-jours ». Du coup, quoi de mieux que de sortir une bonne vieille K7 (on dit aussi cassette) et de poser dessus 16 artistes à la créativité foisonnante et bouillonnante ? C’est ce que propose Pilori prod en nous offrant cette compilation post-covid dont la release party aura lieu dans les jours à venir (le 22 juillet pour être précis).

On vous avoue n’être pas forcément fan des compiles. Pourquoi ? Souvent, la cohérence fait défaut et nous envoie un peu dans tous les sens, pour le meilleur (c’est rare) et pour le pire (c’est plus fréquent), même si chaque titre pris individuellement possède des qualités qui lui sont propres. Mais voilà, noyés dans la masse, on ne les remarque pas forcément. Fort heureusement, la K7 Pilori ne souffre pas de cet état « brouillon » et propose une ligne éditoriale qui tient bien joliment la route.

Electro punk pop rock.

Bon, vous voyez un peu le genre, l’amalgame des styles et des genres. Nous trouvons dans cette compile un esprit punk, presque Lo-Fi, qui s’acoquine sur des sonorités rock, pop, tout en privilégiant des assises rythmiques électro. Ceci résume assez justement la teneur de la K7.

Ah oui, si vous êtes des milléniaux pas tout à fait tendance, la K7 (qui fait un comeback complètement incompréhensible même si on peut comprendre qu’elle revienne -ô joie de la nostalgie et amour de fétichiste de ce moyen d’écouter de la musique plutôt mignon) est un objet pas du tout pratique (vous mettiez 8 jours pour retrouver une piste sur l’album que vous écoutiez), très fragile, que l’on plaçait fréquemment dans nos walkmans, machines pas très pratiques qui bouffaient des piles au kilomètre, mais au design paradoxalement glamour (mais c’est un vieux qui le dit).

Reprenons. Il y a sur cette compilation Pilori une âme qui se dégage. Une unité de son également. Celle-ci permet d’avoir une cohésion d’ensemble irréprochable. Nous sommes en présence d’une entité cohérente, dégageant un parfum vaguement rétro tout en étant incroyablement d’actualité. Ici, pas de revival, mais des inspirations piochant à droite à gauche dans ce que l’histoire de la musique a fait de mieux depuis ses débuts. Ses appropriations restent cependant incorporées à une musique très années 2010-20, donc absolument en phase avec l’époque.

Charme underground.

Cette compilation possède un charme underground complètement imparable. Quelque chose qui ne s’explique pas mais qui se ressent fortement. Tout est nimbé d’une espèce d’aura invisible et sourde qui donne ses lettres de noblesse à cette compilation. Elle réside en grande partie dans l’électricité qui survole l’ensemble, sur des aspects parfois répétitifs, dans une éthique do it yourself (on adore en ce sens Hand and leg par exemple).

Il y a, au long des 9 titres sur 16 qui nous ont été mis à disposition, une espèce de noirceur lumineuse qui irradie. Un goût de souffre et de métal qui nous donne un indéniable frisson de plaisir (ou de peur comme à l’écoute de Katedral, titre anxiogène, tout en tension gothique de Techno thriller). Cette compile vaut donc amplement le détour et nous dévoile des univers contrastés aux exigences artistiques réelles. On adhère à 100% !

Avec : It’s Sunday, Bryan’s Magic Tears, Bracco, Bazooka, Ad & the Blocks (Side project Structures), Delacave, Beton Mortel (solo project Le Prince Harry), Ellah A Thaun, Territory, Hand and Leg, Techno Thriller, Age Total (Side project Modern Men), Valeskja Valcav, Die Selektion, Assassani.

pilori prod compilation

On pense à Wladyslaw Trejo

Nous retrouver sur FB, instagram, twitter et Tipeee

Ajoutez un commentaire