[ALBUM] PIERRE DAVEN-KELLER, cinématographiquement votre.
Pierre Daven-Keller, Kino Music, déjà disponible chez Kwaidan records.
Il ne nous a fallu qu’une petite minute pour nous persuader que ce disque allait nous botter. Sans doute parce que dans ce court laps de temps nous nous retrouvons propulsés dans une pop classieuse digne de Burt Bacharach. Avec Kino Music, Pierre Daven-Keller explose, pour nous, en pleine lumière.
Homme de l’ombre.
Nous nous expliquons : pour nous, Pierre Daven-Keller (PDK) était un illustre inconnu. Pourtant, il n’est pas nouveau dans le métier. En effet, il a souvent et fidèlement servi d’accompagnateur à des artistes que nous ne présentons plus (Dominique A, Philippe Katerine sur ses musiques de films). Homme de l’ombre, il a également beaucoup composé pour le cinéma, mais comme nous ne regardons pas systématiquement qui écrit telle ou telle musique de tel ou tel film, nous igniorions qui il était.
Avec Kino Music (Kino veut dire… cinéma en allemand), PDK nous capture littéralement en nous propulsant dans un univers paupières closes sur lesquelles défile le film que nous inventons, en fonction de cette musique aux arrangements somptueux. Non, le terme n’est pas usurpé ! Des fois, il nous arrive d’être un peu hyperbolique quand nous parlons d’un projet qui nous parle. Mais dans le cas présent, nous sommes presque dans l’euphémisme en utilisant ce mot « somptueux ».
Imaginaire en action.
PDK, c’est l’imaginaire en action. Dès les premières notes de musique, nous pénétrons dans l’univers instrumental de cet auteur-compositeur précieux. Précieux dans le sens noble. Ici, la pop que déverse Pierre Daven-Keller évoque de grands noms de compositeurs, comme Burt Bacharach donc, mais également Ennio Morricone ou encore Michel Magne. Il nous évoque aussi ce disque dingue, Rome, de Danger Mouse et Daniele Luppi (dans lequel sévissaient Jack White et Norah Jones), qui n’est pas loin de figurer dans notre panthéon des disques chefs-d’oeuvre. Enfin bref.
Avec ce dernier disque, des similitudes apparaissent en filigrane, dès Champ Magnétique qui ouvre l’opus. Celles-ci correspondent à une basse hyper portée vers l’avant, au groove implacable (évoquant celle du chef-d’oeuvre, tiens tiens encore, de Gainsbourg Histoire de melody Nelson) et des claviers/pianos aux arpèges lumineux. Mais c’est surtout au niveau des ambiances que nous retrouvons le plus de similitudes, combien même les deux disques sont éloignés. C’est dans le respect des aînés que ces musiques ont été forgées, et c’est ce qui les rend si indispensables.
Années 60, production méticuleuse et arrangements inspirés.
Ce sous-titre veut tout dire. Nous sommes en prise directe avec un imaginaire remontant aux années 60 (le titre Jerk y faisant référence, et ce n’est pas usurpé non plus). La production analogique y est sublime, on sent le grain sur la surface lisse du cd, les minijupes et autres gitanes s’incrustent sur nos rétines comme des persistances de temps que nous n’avons pas connus.
La production est donc parfaite (non non on ne surjoue toujours pas) et les arrangements aux petits oignons font que Kino Music n’est pas un plat réchauffé d’une formule ayant jadis fonctionné. Non, l’inspiration est certes datée, mais la musique sonne ici moderne bien que respectueuse et fidèle à la musique que PDK aime. Et son amour pour cette musique jaillit ici de façon tellement lumineuse qu’elle nous rendrait presque aveugle (au point, par exemple, que nous avons failli ne pas voir qu’Arielle Dombasle était présente, mais étrangement, ça passe… et ce n’est pas peu dire).
Des guests discrets.
Outre Arielle Dombasle, nous retrouvons d’autres guests comme Helena Noguerra, Claire Tillier et Mareva Galanter. Aucune d’entre elles n’attire la couverture à soi, sans doute parce que les morceaux sont si bien écrits qu’elles ne peuvent que les magnifier. Cela dit, seuls Salvaje Corazon (A.Dombasle) et Cuore Salvaggio (M.Galanter), même titre mais en deux langues, sont réellement chantés, les autres n’étant que choeurs aériens pleins de chaleur.
Vous l’aurez compris, ce disque est un petit bijou, un véritable kiff pour qui aiment ces années-là (et pour les autres également), le cinéma, les orchestrations magistrales (mais jamais pédantes), les atmosphères aériennes et cinématographiques. Enfin pour ceux qui aime la belle musique, tout simplement. Superbe hommage , superbe album, simplement.
LE titre du disque.
Tous !
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